Nous avons effleuré plusieurs fois Papeete avant d'entrer en piste avec elle. Nous avons atterri à Papeete lors de notre arrivée en Polynésie, découvert l'aéroport (y avons même dormi car notre vol suivant était à 6h du matin et seulement 7h après notre arrivée !). Encore un passage furtif à Papeete en transit entre Raiatea et Moorea. Vol de Raiatea à Papeete, transfert de l'aéroport à la gare maritime, ferry de Papeete à Moorea. Même trajet dans l'autre sens pour aller de Moorea à Fakarava dans les Tuamotu. Lors de chacun de ces trajets, nous avons eu un petit aperçu du front de mer, aperçu de jolis lampadaires blancs... La capitale se dévoile, éveillant notre curiosité... Mais il faudra patienter jusqu'à la toute fin de notre séjour pour la découvrir.
Deuxième temps, nous rencontrons Papeete, accompagnés de 2 amis polynésiens de Manu avec qui il a eu le plaisir de travailler quelques années à Limoges. Pour cette soirée, Rainui et Johnny nous emmènent sur la belle place Vai'ete pour dîner "aux roulottes", une tradition à Papeete. Pouvoir discuter avec Rainui et Johnny a été une vraie chance, un moment inoubliable. Passionnants, ils nous parlent de leur vie professionnelle en Polynésie, nous content ses spécificités, la vie particulière ici, avec beaucoup moins de stress qu'en métropole, les codes d'ici, la convivialité unique. Nous buvons leurs paroles (tout en mangeant du délicieux poisson !)...
Enfin, troisième temps, la découverte. Nous avons passé deux jours à Papeete, pas suffisamment pour connaître cette ville. Cependant, nous y avons apprécié le climat familial, le front de mer magnifique surtout à la tombée de la nuit, les jardins de Paofai, la place Vai'ete et bien sûr le marché de Papeete. Il faut se rendre tôt le dimanche matin (ouvert de 3h à 9h !) au marché de Papeete, il déborde de beaux étals de poissons, de légumes colorés, de fruits locaux et de bonnes préparations locales : firi-firi (beignet), pai (tarte à la purée de fruits en forme de demi-cercle et totalement recouverte de pâte, en réalité le nom vient de la "pie" anglo-saxonne), poe (mon préféré : fruits mélangés à de la farine, de la coco et cuit dans du lait de coco, délicieux !), des barquettes de poisson cru aux légumes et lait de coco, des bonbons coco, des pains coco... Tout est beau et donne envie d'être goûté !
Nous étions à Papeete le jour des élections municipales. Durant tout notre séjour en Polynésie, dans chaque lieu, nous avons vu l'investissement important des habitants dans ces élections. Dans chaque commune, il y a plusieurs listes (en général 5). Pour une meilleure compréhension, lisibilité, à chaque liste correspond une couleur. Partout, dans les rues, aux rond-points, sur les routes, nous voyons des partisans aux couleurs de leur parti, avec des drapeaux sur leur voiture, jouant de la musique afin de convaincre les habitants de les soutenir. En en discutant avec des Polynésiens, tous nous expliquent que c'est très important pour eux car ils se sentent ainsi impliqués dans la vie de la commune.
L'île de Tahiti n'est pas grande, c'est pourtant la plus grande île de la Polynésie : elle fait 1 042 km² en tout, c'est-à-dire avec la presqu'île. En effet, Tahiti est composée de l'île principale Tahiti Nui et une presqu'île Tahiti Iti. Une seule route en fait le tour. Nous avons donc visité l'île par le nord puis une pause à Taravao, la ville sur l'isthme, à l'entrée de la presqu'île afin de la visiter, puis la route du sud pour rentrer à Papeete.
Le centre de Tahiti est haut, montagneux et volcanique. Il n'y a quasiment pas de vie dans ces montagnes ou très peu, quelques exploitations agricoles. La vie polynésienne est sur la côte.
L'île de Tahiti nous a encore surpris. Elle ne ressemble pas aux autres îles de l'archipel. Les montagnes y sont plus mystérieuses, plus découpées, nous y avons trouvé des cascades, des grottes, des rivières. Par contre nous y avons retrouvé la convivialité des Polynésiens, la douceur de vie, la tranquillité.
Découverte, photos à l'appui !
Basés à Taravao, nous avons passé une belle journée à découvrir la presqu’île. Tôt le matin, nous partons sur la route du sud. Il y a deux routes sur la presqu’île : une au nord, une au sud, mais les deux ne se rejoignent pas.
Au bout de la route sud, il y a Teahupoo, le spot de surf de renommée mondiale. Les surfeurs amateurs ou professionnels viennent essayer de dompter LA vague de Teahupoo. Il se dit ici que si tu surfes cette vague extrêmement technique, tu peux surfer n’importe quel vague… Nous concernant, voir la vague nous suffira largement ! Cette vague est aussi très connue et médiatisée car les conditions géologiques du lieu permettent justement de s’approcher de la vague en bateau et de l’observer de près (donc aussi de filmer et photographier de près des surfeurs et la vague) sans aucun danger. Bjarn sera notre capitaine pour l'explorer ! Ce ne sera pas la grosse grosse vague car il n’y a pas beaucoup de houle ce matin-là. Mais c’est déjà impressionnant et des surfeurs font le spectacle. Bjarn, ancien surfeur, polynésien jusqu’au bout des ongles, nous fait vivre le début du surf en Polynésie, à Teahupoo en particulier. La vague, le lagon, l’océan n’ont pas de secret pour lui. Il nous parle, il fait des gestes, il nous montre et il navigue en même temps son bateau (d’un beau bleu) machinalement : il pourrait le faire les yeux fermés. Il nous permet de nous baigner tout à côté de la vague ("c’est safe aujourd’hui !"), et ainsi d’admirer encore de nouveaux (pour nous) et merveilleux poissons, des étendues incroyables de coraux… Nous nous éloignons, reprenons une passe et entrons dans le lagon. Sur le trajet, les montagnes inhabitées car trop rudes de la presqu’île s’offrent à notre vue. Je suis comme hypnotisée par ce paysage, j’essaie de prendre des photos mentales pour ne jamais oublier ce moment, ce décor : les montagnes sont verdoyantes, aux sommets découpés, illuminées par le soleil et décorées par l’ombre des nuages ; l’océan Pacifique scintille, s’étale à nos pieds comme un tapis aux mille couleurs. Nous nous baignons dans le lagon.
La journée se poursuit avec un pique-nique sur le plateau de Taravao avec une vue imprenable sur Tahiti et l’isthme. En hauteur, la végétation rafraîchit un peu l’atmosphère (mais à peine !), nous voyons des vaches pour la première fois, les arbres au bord de la route donne une impression de forêt agréable.
Puis nous allons explorer l’autre
route, côté nord de la presqu’île. Arrêt particulièrement agréable à Taupira,
petit village au bout de la route nord. Une belle plage de sable noir, des montagnes,
une petite boutique d’artisanat local où des Polynésiennes sont en train de
coudre, de teindre des pareos. Vente de pareos, de colliers de coquillages, de paniers
tressés, de monoï aux senteurs si merveilleuses et exotiques, de mangue, de papaye, de frangipanier...