Cela faisait un moment que j'avais envie de me lancer dans une great walks, les grandes randonnées Néo-Zélandaises. Cependant, je préfère commencer doucement, avec une randonnée aux allures faciles, pas plus de 15 km par jour, et 200m de dénivelé au maximum. Easy peasy!!!
Raphaël, un ancien wwoofer de Courtney que j'avais contacté en mode "help, ej trouve cette famille folle, est-ce normal?" se joint à moi au dernier moment, profitant de vacances dans le sud accordées par ses actuels hôtes. C'est toujours plus sympa à 2!
La grande difficulté est de préparer le sac: que prendre niveau vêtements? pas grand chose, de toute façon, ça fait 5 jours que je ne me suis pas douchée et que je porte les mêmes vêtements, je vais pas commencer à faire ma chochotte maintenant! Un T shirt, un pantalon, un sweat pour quand il fait froid, un pyjama, un chapeau, un coupe vent, ça va, ça ne prend pas trop de place. Je complète cet attirail avec mon duvet,, un oreiller, un protège sac pour s'il pleut, et bien sûr, mon appareil photo, ma go pro et mon téléphone portable (et ma carte navigo qui est restée dans mon sac, mais ça on s'en fiche), tous chargés à bloc, car forcément, pas d'électricité dans les refuges!!!! et ensuite, on passe à la partie bien plus difficile, les repas. Il faut apporter son gaz, son réchaud et ses casseroles, je me suis équipée chez MacPac à Christchurch, profitant des 40% de réduction!!! j'ai du bon matériel de qualité, léger, c'est parfait. Le Doc fournit des conseils pour la nourriture à prévoir: avoine (+ dates et noix de coco) pour mon petit déjeuner le matin, accompagné d'un pain pita au nutella et d'une banane. pour le midi, je me suis fait une salade tomates, oeufs durs, maïs, que je mangerai avec du pain pita, et j'ai des galettes de riz pour compélter (et une banane. Et du nutella). Enfin, pour le soir, couscous avec curry, dates, tomates et concombre. En snack je prévois un mélange de noix et de fruits secs, et je crois que c'est tout!!!
eh bien ça pèse bien plus lourd que ce que je pense....
Je prépare mon sac le matin au camping, je profite du magnifique lever de soleil, et le camping étant relativement confortable, je prends même une douche!!!
Puis direction l’embarcadère de Bluff, où je vais laisser Moutmout pour 3 jours dans un parking sécurisé. Je retrouve Raphaël au moment d'embarquer, puis au bout d'une heure de bateau, nous voilà arrivés à Oban, ville principale de Stewart Island, qui doit bien compter 2 rues. On y trouve notamment l'autre bout de la chaîne reliant symboliquement Stewart Island à l'île du sud (puisque selon la légende Maorie, Stewart Island serait l'ancre de l'île du sud, qui elle, est une embarcation Maorie). Après avoir récupéré nos tickets pour les refuges auprès d'un bureau du DoC et avoir reçu des explications sur la rando on attend encore un peu avant de partir, le magasin de location dans lequel Raphaël doit prendre son duvet n'ouvre qu'à 13h. Ce n'est pas bien grave, l'étape du jour est courte, 8km seulement!! bon, plus 5 pour rejoindre le début de la rando. Bref, on n'arrivera quand même à une heure raisonnable à la fin de la première étape, où l'on s'aperçoit avec surprise que la moyenne d'âge est assez élevée. De loin les plus jeunes, il y a également une suédoise à peu près dans nos âges, puis ensuite un couple britannique d'une bonne trentaine d'année, et on atteint tout de suite les 50, pour arriver je dirai facile à 70ans pour le couple le plus âgé!!
Les plages de Stewart Island sont absolument magnifiques, paradisiaques comme on les aime, avec du sable qui pourrait être un petit peu plus blanc, mais le turquoise de l'eau et les palmiers sont bien souvent là. La randonnée alterne essentiellement entre bords de plage et forêt, ces belles forêts néo-zélandaises, que je n'avais pas autant admirer depuis Pupu Rangi. J'étais d'ailleurs très surprise, car j'ai eu l'impression de retrouver beaucoup d'espèces d'arbres des forêts du nord, avec notamment beaucoup de Rimus! Le retour à la forêt n'a pas été le seul point me ramenant aux doux souvenirs de Pupu Rangi. Le soir, nous dormons en refuge, constitué d'une grande salle commune avec des tables et des éviers pour faire la vaisselle. Adjacents à cette salle commune, les dortoirs, où des grands lits superposés permettent de loger une grosse vingtaine de personnes en tout. Sur deux étages. Vive la proximité!! pas d'eau chaude, pas d'électricité, comme à Pupu Rangi. Des toilettes sèches où l'on va éclairé de sa lampe frontale, comme à Pupu Rangi. Une vie au rythme du soleil, comme à Pupu Rangi. Et une fois la nuit tombée, on guette le kiwi. Comme à Pupu Rangi. Le premier soir, motivés, nous voilà partis arpenter le forêt, marchant lentement et silencieusement, s'arrêtant pour guetter les bruits éventuels que feraient les kiwis si l'envie leur prenait de grattouiller le sol.... Ca me rappelle nos marches à Trounson. Sauf que cette fois-ci, pas de kiwi, pas un cri, pas un bruit.... Enfin si, celui du vent dans les feuilles. Et une biche qui détale devant nous, ce qui reste assez magique. Mais un sentiment familier m'enveloppe et me réconforte. Si j'avais beaucoup pensé à la France, Paris, La Rochelle, la famille, les amis le confort d'une maison ces derniers jours, cette fois-ci ma nostalgie s'envole vers ces 4 merveilleuses semaines passées au sanctuaire, qui resteront probablement les meilleures de mon aventure Néo Zélandaises, aussi fantastiques et fascinants soient les paysages que je découvre maintenant, aussi variée et riche soit ma vie actuelle. Bref, cette randonnée, dès le premier soir, chasse mes soucis et mon mal du pays pour me rapprocher de la nature et m'apporter des sensations réconfortantes plus que de manque.
La deuxième journée se passe essentiellement dans la forêt, avec certes des dénivelés peu importants mais tout de même relativement raides!! le Doc annonce une vitesse moyenne de 2km/h, eh bien je dois dire que c'est bien à cette vitesse que nous avons progressé.... Au milieu du chemin parfois très boueux, nous ne cessons de nous émerveillé devant cette forêt biscornue, ces arbres dont on ne reconnait plus le tronc des branches, ces formes qui apparaissent au milieu de cette végétation, tel ce visage de sorcière ou de grand mère feuillage. On pourrait croire que l'on est dans une forêt pétrifiée, non pas par les années les cendres et le vent, mais par un pouvoir magique, et que tout va se réveiller au milieu de la nuit. Le deuxième refuge est assez similaire au premier, des petites plages sont accessibles et au milieu des rochers ce sont des doigts d'un pied de géant que l'on devine au milieu des roches!!! cette île est magique, je vous le dis moi! Le coucher de soleil sur la mer est très joli, et le soir juste avant diner nous avons le droit à un discours du ranger de garde qui nous explique avec beaucoup d'humour un tas de choses sur le fonctionnement des refuges (notamment comment verrouiller les toilettes) et sur ces aventures en tant que ranger, comme la fois où, de jour, il s'est retrouvé nez à nez avec un kiwi, qui voyant le ranger s'est enfui, puis 200m plus loin avait oublié pourquoi il fuyait, a fait demi-tour, s'est à nouveau retrouvé confronté aux chaussures du ranger, et a fuit de nouveau... Un peu bigleux et pas très malins les petits kiwis! et c'est l'emblème de la nation!!! c'est du beau.... :D Toujours sur les conseils du ranger, nous attendons le cri du kiwi avant d'aller chercher dans cette direction, mais confrontés au silence absolu, c'est à nouveau bredouille que nous allons nous coucher; quelques motivés mettent leur réveil au milieu de la nuit pour avoir plus de chance d'en voir, soit disant. Autre fait notoire de cette deuxième étape, un couple avec un bébé qui randonne!! ils n'étaient pas là avec nous au premier refuge, peut être randonnent-ils dans l'autre sens. N'empêche que changer les couches au milieu de la salle commune, ce n'est pas banal. Heureusement le bébé est assez calme et nous dormons tous paisiblement. Je suis assez admirative de l'organisation que cela exige!!
Le lendemain arrive déjà notre dernière journée de randonnée. Nous croisons le ranger qui entretien le sentier en mettant plus de gravats sur le chemin (pour diminuer l'embouement?), et, je vous l'avais dit que cette forêt était magique, on retrouve le même ranger, quelques heures après, entrain de couper les plantes qui débordent sur le chemin. Comment il est arrivé là aussi vite, ne me demandez pas. Le petit chemin de la forêt devient large sentier, la randonnée perd un peu de sa magie et ressemble davantage à une ballade en foret dominicale (même si on est mardi). Mine de rien nos sacs s'allègent et nous allons plus vite que les temps du Doc, ce qui nous permet de faire un détour par la côte à la fin de la randonnée, retrouvant les plages paradisiaques du début, et d'avoir encore largement le temps de se reposer avant de reprendre le ferry, qui nous ramène à Bluff!!
Dans le bateau, on dort, cette randonnée aura été fatigante!! une fois arrivés à Bluff, après un petit détour pour admirer la chaine et le panneau indicateur sous un temps plus clément qu'avant le départ, nous conduisons vers Invercargill, ou le confort d'un air bnb nous attend. J'essaye de ne pas trop penser à ce voyant orange qui bien sur n'a pas disparu. Enfin, comme le veut MA tradition, toute randonnée se termine par un repas calorique, nous dégustons donc de bons gros burgers avec une bonne bière!!! on ne dirait pas comme ça, mais j'apprécie le confort!
Une bien belle randonnée, me redonnant de l'allant pour la suite!!!