Road trip jours 13-14-15-16: le centre de l'île du nord

Tongariro National Park

Je le fais pas dans l'ordre chronologique mais géographique. Le dimanche nous n'avons finalement pas pu faire le Tongariro Crossing car trop de vent au sommet. Nous avons donc repoussé au lundi, en modifiant un peu notre planning, pour que finalement lundi il fasse toujours aussi venteux, et que la dame de l'hotel nous recommande une randonnée alternative: les Tama lakes. C'est plus facile, tout aussi beau selon elle, plus court, pas besoin de navette, moins haut donc on sent moins le vent. on se dit donc "top c'est parti", parce que après tout, on est quand même un peu fatiguée et on veut pas forcer sur le Tongariro si c'est pour ne pas en profiter.

La rando est en fait composée de deux sentiers: une boucle au début, assez facile. Au milieu de la boucle, on continue vers les lacs où il faudra faire demi tour pour revenir finir la boucle.

On se lève donc pas trop tôt, sans pression, et on commence cette petite rando de 5h vers 10h, dans le calme. Le début est assez plat et monotone, je suis un peu déçue même si la vue sur le mont Ruapehu, alias le mont Doom du Seigneur des anneaux est absolument magnifique. Et puis après avoir traversé les plaines aux couleurs jaunes-orangées, on arrive à la partie couverte de cendres, bref, on pénètre dans le Mordor, et là je me dis que ça vaut le coup. Comme le nom de cette promenade l'indique, le but est d'aller voir des lacs. On atteint donc le lower lake, absolument magnifique, même s'il n' a pas du tout la couleur des lacs d'émeraude, la vue et les volcans autour fait quand même sont petit effet. Comme la rando était vraiment facile jusque là, malgré un vent de plus en plus fort, on continue pour entamer la grimpette vers le upper lake (on nous avait déconseillé de le faire s'il y avait trop de vent). Cette rando n'est une bonne alternative au Tongariro uniquement si on se donne la peine d'aller voir le upper lake. La montée n'est pas trop difficile, mais se fait au milieu des cendres donc c'est assez glissant, et c'est quand même le plus gros effort de la journée. La vue de là haut est splendide, et au sommet on est récompensées par la vue sur le lac devant le mont Ruapehu, et un magnifique panorama à 360° tout autour!! le vent est vraiment fort et plus que jamais on est contentes de pas avoir fait le Tongariro. De mon côté, je suis absolument ravie de découvrir quelque chose d'autre. Après quelques photos on ne s'attarde pas trop et on redescend pour trouver un endroit pas trop exposé au vent et profiter de notre déjeuner préparé deux jours avant.

On termine la randonnée en finissant la boucle. Cette deuxième partie est bien plus intéressante que la première partie de la boucle, et on est bien contentes de l'avoir faite dans ce sens là (tout à fait par hasard), car lorsqu'on retrouve cette boucle, on commence par descendre un bonne flopée de marches avant de rejoindre une cascade. Et croyez moi, j'étais bien contente de ne pas les monter ces marches! Ce petit bout de marche dans la forêt est absolument adorable, et si nous redoutons toujours le moment où nous devrons remonter l'équivalent des marches du début, ce moment ne vient jamais, et c'est en plein forme que nous regagnons l'office du DOC puis la voiture.

Suite du programme? Jacuzzi à l'auberge. Forcément l'auberge est quasiment vide maintenant, et le gardien du premier soir nous lance les jacuzzis rien que pour nous. Tant de luxe....

Taupo et Rotorua

A deux heures de route au nord du Tongariro National Park se trouve Taupo et son lac magnifique. Nous nous y arrêtons essentiellement pour admirer les huka falls, cascades au débit absolument impressionnant, un parc géothermique (crater of the moon) et la kerosene creek, une rivière d'eau chaude propice à la baignade. Ce qui est fascinant dans ce coin c'est de voir des vapeurs d'eau s'échapper de l'eau et du sol un peu partout autour des routes et sur le bas côté.

A Rotorua, une heure plus loin, nous ne promenons dans un parc municipal où il y a un nombre impressionnant de bassins d'eau chaude, protégés tout de même par des barrières en bois. Taupo et Rotorua étant un centre important de la culture Maorie, mais ne voulant pas payer un prix exorbitant pour voir un village maori et un spectacle traditionnel de manière complètement artificielle, nous nous contentons de nous promener dans un petit quartier construit dans la tradition maorie, où les vapeurs d'eau s'échappent du bitume, des équipements de cuisson sont installés à l'extérieur, et enfin, une place traditionnelle du village avec le marae qui est le batiment communitaire, et surtout, une église. Elle est très particulière dans le sens où l'extérieur est vraiment dans le style anglican, mais l'intérieur est entièrement décoré à la manière maorie, avec des sculptures, des gravures et des peintures. La pièce maitresse de cete église est une vitre gravée représentant le Christ dans une tenue maorie, c'est à dire avec une cape ornée de plumes à l'encolure. L'église est positionnée de telle façon qu'on  l'impression que le Christ marche sur l'eau et vient vers nous. Ca vaut vraiment le détour.

Après ces vsites culturelles que nous avons choisi de faire en mode "gratuit", nous nous dirigeons vers un spa, car c'est l'autre grande activité payante du coin. Nous optons pour les hell gates avec le combo complet: visite du parc, bain de boue et bain de sulfure. Le parc est de manière surprenante assez différent des craters of the moon et du parc municipal. Le bain de boue est limité à 20 minutes, et attention sans les bijoux, le souffre attaquant notamment l'argent. Entre temps, on a le droit à un petit atelier de gravure sur bois. Je choisis de graver un Koru, spiral stylisée inspirée des fougères qui se déplient et symbole de renouveau et re renaissance, Lucie elle grave un kiwi. Ce n'est pas si facile que ça en a l'air et si je commence pas trop mal malgré des traits profonds, tout part en vrille quand j'essaye de faire des traits plus fins. Ma spirale ne ressemble à rien, je ne sais pas encore si je vais ramener cette magnifique oeuvre d'art en France! Le kiwi de Lucie est bien mieux réussi.

Les bains de boue et de sulfure sont ensuite un vrai moment de détente, on en profite à fond, mais c'est quand même un peu chaud et on part juste avant le coucher de soleil.

Afin de faire découvrir un peu plus la culture maorie à Lucie, on avait prévu d'aller dîner d'un "hangi" à emporter. Vous souvenez-vous? J'avais eu l'occasion d'assister à un véritable hangi lors de mon séjour à Pupu Rangi. Pour assister à toute la préparation, c'est encore une activité à 50$, et nous avions repéré ce petit restaurant proposant un menu complet à 14$, à emporter. Alors certes on n'a pas toute la préparation, mais on a le gout!! on avait eu un premier échec le midi, le restaurant n'ouvrant qu'à partir de 16h en horaires d'hiver mis en place le 30 avril. On appelle donc à 19h pour commander, eh bien, croyez le où non, ils venaient d'écouler leur stock de nourriture et fermaient!!!  nous nous rabattons donc vers un restaurant plus conventionnel dans une rue de restaurants chauffée par la chaleur venant du sol. Très animé, on se partage une bonne petite assiette végétarienne, ce n'est pas si mal!

Puis direction Whakatane pour la dernière étape de cette zone géothermique: White Island

Whakatane et White Island

L'heure de notre dernière excursion a sonné!

Nous avons de la chance avec le temps, je réaliserai à quel point plus tard,  et nous embarquons à 8h30 sur le bateau qui va nous mener en 1h à White Island île du pacifique

Sur le chemin, nous croisons des dauphins communs et le capitaine s'arrête gentiment pour nous laisser le temps de les observer! c'est à nouveau un beau ballet qui s'offre à nous!

mais comme l'équipage nous le rappelle, nous avons un volcan à visiter. Un volcan allez vous me dire?! haha et oui! effectivement, White Island est une île dans le pacifique. Mais elle n'a rien de paradisiaque, enfin pas au sens que l'entend le commun mortel. Le vulcanologue et le géologue, pourraient la considérer comme un petit paradis. White Island est en fait un volcan actif. Oui oui, je dis bien actif. oui il peut rentrer en éruption, n'importe quand. Et oui l'organisme de tourisme vérifie tous les matins qu'il n'y a pas de risque.

L'arrivée sur l'île est absolument extraordinaire. on débarque du bateau par groupes de 8 en zodiaque, après s'être équipé de casque et de masque filtrant l'air. L'air est en effet très chargé en souffre, et ça peut être difficile de respirer parfois.

Nous sommes répartis en deux groupes, avec deux guides par groupe. Notre guide, maorie, est dynamique et rigolote comme tout. On se déplace ne file indienne afin de na pas risquer de marcher par accident sur des zones fragiles, friables, et dangereuses. On s'arrête à plusieurs points d’intérêts: des concrétions de souffre absolument fabuleuses, d'un jaune fluo éblouissant, le cratère rempli d'eau acide, des cours d'eau potable que l'on goutte (gout très ferreux pour le premier, citronné pour l'autre!), des points de vues merveilleux, et, fait absolument incroyable, les ruines d'une usine. Eh oui! L'extraction du souffre a été tentée à plusieurs reprises. En 1914, un premier accident tue 10 ouvriers, ne laissant qu'un survivant, un chat, baptisé Pierre le Grand, et c'est aujourd'hui considéré comme porte bonheur d'avoir l'un de ses descendants comme animal de compagnie! Finalement au début des années 20, une dernière tentative est mise en place et une usine est installée. . Des bateaux venaient régulièrement ravitailler les habitants, leur apportant nourriture, eau, mais aussi vêtements. Dans cette atmosphère très acide, les habits et les chaussures ne font pas long feu!!! même nos guides doivent changer de chaussures tous les deux mois. Ce qui résiste le mieux? le bois. Les ouvriers de l'époque ont bien essayer avec des semelles en bois, mais ce n'est pas très pratique. Finalement, le projet n'est pas rentable et est abandonné.. Les ruines de l'usine sont donc encore visibles, le béton armé est dans un état lamentable, mais les poutres en bois sont comme neuves!

Aujourd'hui l'île est très étudiée par les scientifiques avec des sondes d'analyses installées un peu partout. C'est une chance incroyable d'avoir pu la visiter! Maintenant, on peut le dire, nous avons marché sur un volcan actif!

Nous remontons ensuite sur le bateau où on nous donne un pique nique. Des poissons volants nous escortent alors qu'on s'éloigne de l'île, Mine de rien, cette marche a été bien fatigante et on passe la majorité du trajet à dormir avec Lucie. Nous regagnons le port de Whakatane sous l'oeil protecteur de la staute de Wairaka, héroîne maorie du 12e siècle qui a sauvé les femmes de son bateau en bravant l'interdiction sacrée des femmes de ramer, alors qu'il n'y avait plus d'hommes à bord et que le bateau partait à la dérive. Whakatane signifie "agir comme un homme" et c'est la légende de Wairaka qui a donné son nom à la ville.

Il est 15h, je suis épuisée, et après une sieste nous prenons la routes vers les Coromandel, dernière étape avant Auckland et le départ de Lucie