Entre Te Anau et Christchurch il y a quand même pas mal de route, je prévois donc de m’arrêter au passage à Mont Cook et passer voir le lac Tekapo, deux hauts lieux touristiques de l’île du Sud que je n’ai pas encore vus ! En plus, coup de chance, le dimanche il fait un temps magnifique ! Ce sera parfait pour faire une randonnée à la journée, Miller hut, sur les conseils de Chloé qui elle l’a faite avant d’arriver à Te Anau. Le samedi 21 avril, c’est donc l’heure du départ. Je tarde un peu à partir car je réserve mes auberges de jeunesses (plus question de dormir dans ma voiture à cette époque de l’année), et je me rends compte qu’il y en a un certain nombre qui sont complètes, ce qui me fait un peu stresser pour les auberges avec Lucie, notamment près du lac Tekapo, du coup je réserve un hôtel pour toutes les deux pour le mardi soir.
Je prends ensuite la route vers Mont Cook, longue route, en m’arrêtant rapidement au pak’n save de Queenstown pour faire quelques courses. A la sortie du supermarché, je vois deux pauvres autostoppeurs qui attendent. Ma voiture est toute bien rangée pour pouvoir accueillir Lucie, je les embarque donc. Ce sont deux belges de 19 ans qui ont l’air de tracer pendant leurs randonnées. Ils me rappellent un peu ceux avec qui j’avais fait le mont Taranaki, mais en les entendant raconter leurs aventures, je ne crois pas que ce soit eux. Ils sont bien contents que je me sois arrêtée, ça faisait ¾ d’heure qu’ils attendaient, et allaient assez loin. Heureusement pour eux c’est sur mon chemin, et après avoir passé deux heures à bien papoter, je les dépose à leur camping. Ils sont courageux de camper !
Moi je rejoins mon auberge, qui est en fait un Holiday Park, donc la cuisine et les douches sont dans un bâtiment à part des dortoirs, et il y a des campeurs et des gens qui dorment dans leur voiture. Un peu cher pour ce que c’est ! Chloé y avait aussi dormi (dans la même chambre que moi d’ailleurs) et avait oublié de rendre les clés, je les rapporte donc à la réception.
Le lendemain matin, temps magnifique, je suis la dernière de ma chambre de 8 à me lever (à 7h, ce n’est pourtant pas si tard !). Les lumières du lever de soleil sont absolument magnifiques, j’avale mon petit déjeuner et je prends la route pour rejoindre le début du sentier à 20 minutes du camping. Je me rappelle alors que Chloé m’avait dit que ça commençait par des marches. 1400 je crois. Les marches de l’X à côté ? vous pensez bien que j’en rigole. Il y a quand même du monde sur le sentier, et si je me fais dépasser par quelques-uns, j’arrive à en doubler quelques-uns aussi. La montée est longue, je fais régulièrement des pauses, mais la vue tout du long est magnifique, on voit d’abord un lac, puis deux, la vallée glacière au loin. A la fin des marches, un petit point de vue avec table de pique-nique, je m’y arrête pour prendre un peu de thé et une demi-pomme et profiter de la vue. Puis c’est reparti pour une ascension non moins difficile. Ça monte pas mal, et très vite la neige arrive. Là ça devient carrément glissant. Les gens qui descendent ne font pas les fières. C’est plus de la neige gelée qu’autre chose, donc vraiment vicieux ! J’appréhende déjà le chemin du retour, et plus que jamais, j’envie ceux qui ont des bâtons. C’est la rando la plus dure que j’ai faite jusqu’à présent. Mais comme d’habitude, la fin de la montée approche, et à la clé, une vue à couper le souffle. On voit les lacs et la vallée d’encore plus haut, le Mont Cook se dresse au milieu, fantastique, et à présent on a également vue de l’autre côté, avec des falaises enneigées, tout est blanc, c’est fascinant. Je m’arrête pour déjeuner et prendre quelques photos, et là « brrrrrrrrrrpffffffffbadabum ». Mais qu’est donc ce bruit ? Ça ne peut pas être le tonnerre le temps est magnifique ! Eh bien non, c’est une avalanche ! Je la vois sur la falaise devant moi au loin, cet amas de neige tomber, s’affaisser, et un nuage de poudreuse tout autour. Je crois que c’est la première fois que je vois une avalanche. Heureusement qu’elle est loin !
Puis je reprends ma route, effectivement, je n’ai pas encore atteint la fameuse hutte ! (pardonnez-moi, je suis passée de « refuge » à « hutte », mais c’est bien de refuge dont il s’agit. J’anglicise). Le terrain est plutôt plat mais toujours aussi enneigé, aussi ma progression est plutôt lente et glissante. Je regrette vraiment que ma Gopro n’est plus de batterie. (je l’avais pourtant faite charger pendant 3 jours avant de partir, mais il devait y avoir un faux contact, car elle s’est vidée au lieu de se charger #boulette). En chemin, deux gars me disent bonjour. L’un était dans mon dortoir la veille mais l’autre, celui qui dit bonjour avec le plus d’insistance, je ne le situe pas tout de suite. Et puis si ! Blenheim ! c’était l’israélien de Blenheim (dont j’ai oublié le prénom). Eh beh, on peut dire que le Nouvelle Zélande est petite ! mais ça me fait plaisir quand on me reconnait. On papote un peu, il me donne des nouvelles de ceux qui sont restés, ou revenus, après mon départ. Ils sont tous partis seulement deux semaines avant et certains prévoient de venir y passer l’hiver !! Ils sont mordus des vignes ma foi. Moi, ça ne me plairait pas. Bref, petite rencontre marrante.
J’arrive à la hutte, fait un petit tour autour, je suis en T-shirt dans la neige, je trouve ça trop bien. J’essaye vaguement de faire un bonhomme de neige, mais celle-ci est trop froide et un peu gelée, j’en fais donc un miniature qui ne ressemble à rien. Mais c’est pas grave !! #doyouwannabuildasnowman
Et puis il est temps de repartir. Je me régale encore et encore de ce paysage magnifique et le quitte à regret. Vient le moment tant appréhendé de la descente. Ce sera sur les fesses, en mode luge. Certains prennent des bons bouts de pente, moi ça m’inquiète un peu de ne pas arriver à m’arrêter, donc je reste sur le sentier. Et puis je me décide à m’écarter un peu des rochers, et c’est vraiment plus drôle ! bref, je rigole bien, j’ai l’impression de rajeunir de 15 ans (ce qui m’amène à peu près l’âge que j’avais la dernière fois que je suis allée en vacances au ski), et ça va plus vite que ce que je pensais. Ce petit retour en enfance est trop court, et quand vient la boue, la luge se termine. C’est toujours un peu glissant, mais en faisant attention ça passe sans souci. A nouveau petite pause à la table de pique-nique, je me recouvre un peu, le soleil va bientôt se cacher derrière les montagnes et il va commencer à faire frisquet. La lumière a bien changé sur les lacs, la vallée et le Mont Cook, mais c’est toujours aussi beau. Il est 15h30, et il y a encore des gens qui montent. Et qui espèrent atteindre la hutte pour y dormir. Ils sont en jeans et en baskets. On se demande parfois ce qui passe par la tête des gens. Tout le monde leur déconseille d’aller jusqu’au bout, avec la neige, c’est trop dangereux de s’y aventurer alors qu’il commence à faire sombre et froid. Une fois les 1400 marches descendues, je vais voir un petit point de vue, le Kea point, me rajoutant une demi-heure de marche aller-retour. C’est joli et paisible, même si là encore il y a quelques touristes pas toujours très discrets. Enfin, je retrouve Moutmout et je conduis jusqu’à une vraie auberge de jeunesse à Mount Cook Village, à seulement 5 minutes de route cette fois-ci. Eh bien pour le même prix que la veille c’est nettement mieux !! Je me trompe de chambre au départ et est surprise de découvrir qu’il n’y a aucun lit de libre, mais je me rends vite compte de mon erreur et en rigole. Il y a un sauna, mais je n’en profite pas, je n’ai pas la fois d’aller chercher mon maillot de bain (et j’ai bien l’impression qu’y aller à poil ne passerait pas très bien). Un feu de cheminée crépite dans le salon, la cuisine est bien équipée, c’est juste parfait !
Le lendemain matin, courbaturée (c'est quand même la rando la plus difficile que j'ai faite jusqu'à présent) (c’est devenu une habitude
maintenant), je prends mon temps, profite à nouveau de la vue sur le mont Cook
avant de prendre la route pour Christchurch. En chemin, je m’arrête au lac
Tekapo pour déjeuner et faire un petit tour. Ce lac est réputé pour y voir les
plus beaux ciels étoilés. Malheureusement, je n’y dors pas, donc je ne saurais
pas. Et des ciels étoilés, j’en ai eu des beaux, très beaux à Pupu Rangi. Mais
c’est aussi un lac à l’eau turquoise absolument magnifique, avec en fond les
montagnes et les glaciers. Arrêt obligatoire, des cars de touristes délivrent
des flots de chinois qui prennent tout, absolument tout en photo, se promènent
en robe voletante et sandales, et
prennent des pauses de star. Comme d’habitude.
Je me dépêche ensuite pour atteindre Christchurch avant 17h, et faire changer l’huile de ma voiture. Ça fait presque 13000 km que l’on est ensembles, il est temps ! Et puis je prépare tout pour l’arrivée de Lucie, et enfin, c’est un nouveau chapitre qui va s’écrire pour les trois prochaines semaines.
Fini les vadrouilles solitaires, bonjour le road trip entre sœurs !!! J’ai hâte !!!!