7 mois après mon premier wwoofing à whangarei, me voilà de retour dans le Northland, région où j'ai tant appris, tant vécu. Un peu émue, je profite à fond de ce dernier road trip en compagnie de Chloé! c'était tout simplement magnifique, je dirai même plus, awesome!
Whangarei
Et voilà, en route pour le nord!!! je me souviens avec émotion de la dernière fois que j'ai pris cette route, c'était peu après avoir quitté Pupu Rangi, il y a presque 6 mois; J'ai tellement de bons souvenirs dans le northland.
Nous quittons Auckland sous un temps gris, et notre premier arrêt sont les waipu caves, fortement conseillées par Emeline. Je suis contente de revoir des grottes de vers luisants!!! et différentes des abbey caves, donc top!
Le temps n'est pas au grand beau, mais cela ne pose pas de problème pour aller voir ces grottes là. Je me serai davantage méfiée avec les abbey caves.
Moi en bottes, Chloé en tongs, nous nous approchons donc de l'entrée. L'ambiance est un peu étrange, on voit une grande silhouette blanche à l'intérieur, entourée de boucher, et le boléro de Ravel emplit la grotte. Je crois au début à un mariage, ou à un truc un peu mystique, mais en fait c'est une séance photo, dans des costumes vraiment bizarres. On essaye de ne pas trop les déranger, mais les roches étant très glissantes, on fait ce qu'on peut. on s'éloigne, éclairées par ma lampe torche, et très vite on se retrouve dans le noir complet, en entendant vaguement encore la musique. J'éteins, et on contemple cette voute de vers luisants qui s'offre à nous. Ca m'émeut toujours autant!! Nous ne nous aventurons pas plus loin dans la grotte, déjà ravies de pouvoir profiter de ce spectacle!
Après avoir définitivement quitté la gravel road (ouf!!), nous atteignon peu de temps après Whangarei, où nous nous dirigeons tout de suite vers notre auberge. Complètement désuète, tenue par un vieux monsieur adorable, assez grande avec deux cuisines, peuplée à l'heure actuelle uniquement de 4-5 germains, nous nous sentons tout de suite assez bien. Le monsieur nous indique les deux trois trucs à faire, et comme nous avions déjà prévu de voir les Whangarei falls (que j'avais déjà vues, mais que voulez-vous, on ne se lasse pas des cascades!! toujours aussi belles, nous continuons notre promenade le long du petit chemin que je n'avais pas pris le dernière fois, et qui nous emmène sur des petites plate-forme en bois installées au milieu d'arbres Kauri, que je revois avec grande émotion ! "quand j'étais dans la foret", et débouche sur une autre cascade. Je me souviens alors qu'on était aussi passés par là avec Maik, mais à l'époque je ne savais pas trop ce qu'étaient les Kauris, et je n'y avais pas fait plus attention que ça, car ils sont très jeunes et donc pas aussi imposants qu'à Trounson.
Nous faisons ensuite demi-tour, parce qu'il faut bien rentrer, et que la nuit arrive à grand pas. Ca ne rate pas, il fait presque noir quand on arrive à la voiture et je m'éclaire à la lumière du portable pour les derniers mètres. Ensuite courses, c'est la première fois que Chloé rentre dans un pack'n save! ce même pack'n save où javais mes courses le 23 décembre... il est bien plus vide ce soir. et hop, à l'auberge!! Le monsieur vient dire bonne nuit à tout le monde à 20h, c'est vraiment trop mignon.
La seconde journée est assez calme, on décide de rejoindre Paihia, normalement à une petite heure de rute de whangarei, par la côte. Toujours sur les bons conseils d'Emeline, nous passons par les Mermaid Pools. Un sentier très escarpé au milieu des arbres et des racines nous mène au milieu des rochers qui, retenant l'eau, forment un bassin, un peu comme ces piscines idylliques sans rebord qui donnent vue sur la mer. C'est absolument magnifique! nous sommes loin d'être seules, et certains touristes -des français- vont se baigner. Ils sont fous ces gaulois!!!
On reste un long moment à profiter de cet environnement spécial, à marcher sur les rochers, regarder l'eau si claire, observer les étoiles de mer qui mine de rien sont loin d'être immobiles, ainsi que les oursins, beaucoup moins actifs, eux. Puis nous retournons sur la plage d'où partait le sentier pour déjeuner, ça y est, j'utilise enfin la nappe de pique nique que Ila m'avait donnée à Te Anau!! C'est un moment très agréable. Nous continuons notre route le long de la côte pour aller vers Helena bay que m'avait conseillée Dawson, le voisin d'Octavian. Sauf que je me souviens plus trop de ce qu'il m'a dit, et on fait un petit tour sur la plage, mais n'étant pas grande, on en fait vite le tour. Du coup on prolonge un peu en allant sur la plage d'a coté, plis intéressante, menant vers la mangrove. on surprend un petit martin pêcheur sur la branche d'un arbre. Cet environnement change complètement de celui d'avant et même du matin ou de la veille. Je pourrais facilement me croire en Floride!
Enfin, nous regagnons Pahia, ou nous nous arrêtons dans la même auberge qu'une amie de Chloé, qu'elle a rencontré lors du Roy's peak, et qui se trouve être là en même temps que nous, complètement par hasard!! nous lui proposons d'aller au cap Reinga avec nous le lendemain, ça lui évite de payer le bus, ça permet de partager les frais, et comme elle adore conduire, ça peut me permettre de me reposer un peu pour une fois!! Lena, Suissesse de Genève, se joint donc à nous dans notre périple du lendemain, le but de notre voyage: aller au bout de la Nouvelle-Zélande
Cette destination, c'est le cap Reinga. Lieu sacré des maoris, un phare symbolise le point le plus au nord de l'ile du nord. Et, chose incroyable, l'océan pacifique rencontre la mer de Tasman selon une délimitation bien visible. Je suis curieuse de voir ça!!
Une petite allemande de 18 ans (forcément!), Sandra, se propose également de se joindre à nous, mais comme elle ne veut aller qu'au cap puisqu'elle connait déjà le reste, elle y va par elle même, et on convient d'essayer de se retrouver au cap pour le coucher de soleil.
Avant de prendre la route, nous nous levons pour aller admirer le lever de soleil sur le port de Paihia. On prépare rapidos nos petit-déjeuners, on remplit mon thermos de thé, et hop, nous allons déguster nos porridge devant ce beau spectacle. on en profite bien ce n'est pas tous les jours qu'on a cette occasion! heureusement que c'est l'hiver et que le soleil se lève tard!
Ensuite, la route est longue, et les étapes nombreuses: cascade, forêt de Kauris, 90 miles beach (plage de 90km de long, pas de 90 miles! mais bon ça change pas l'impression d'immensité), dunes géantes de sable (le pila, mais en mieux), et enfin, le cap reinga. Au passage, possibilité de s'arrêter prendre le meilleur fsh'n chips de NZ, mais le problème c'est qu'il est situé relativement proche de Paihia, donc pas idéal niveau timing. Finalement on n'ira pas. Lena avait aussi le projet de récupérer des paua, sortes d'ormeaux, coquillages très réputées pour leur nacre, car elle sait comment les préparer, mais nous n'en trouvons pas.
Lors de la petite promenade dans la puketi forest, où les Kauri sont qd même plus gros que l'avant veille, nous discutons beaucoup biologie avec Lena, qui a fini son master et va commencer une thèse, elle conait son sujet! J'apprends donc que les Kauri sont des conifères primitifs, un peu comme les ginkgo biloba. Du coup je les aime encore plus qu'avant, car les ginkgo sont quand même mes arbres préférés tellement ils sont stylés!
Après un pique nique et une petite marche sur la 90 miles beach, dont l'étendue semble infinie, eh oui, on pourrait mettre quatre jours de marche à ne faire que marcher sur la plage, ce n'est pas rien, nous nous dirigeons vers les fameuses dunes de sable.
Je ne m'attendais pas à ça. je ne suis jamais allée dans le désert, mais j'imagine que ce ne serait pas différent. Des dunes à n'en plus finir. Un calme profond. Le silence, à peine entrecoupé par le vent. Nous sommes seules pendant un bon moment. C'est très propice à la méditation, et nous nous asseyons toutes les trois, les yeux fermés, à n'écouter que notre respiration. c'est vraiment émouvant. Au bout des dunes, on aperçois la forêt. C'est tellement brut et sauvage. Ce lieu semble vierge de toute activité humaine. Des dinosaures pourraient jaillir que ça ne m'étonnerait pas.
Une des activités populaires dans les dunes, c'est le sand surfing: on dévale les pentes avec une planche de body board. on en a loué une pour trois, et chacune notre tour, nous escaladons la pente (c'est bien fatigant quand même!), pour ensuite se laisser glisser tout en bas. De bonnes sensations!! on les descends aussi en courant, et c'est assez grisant de se laisser emporter par ses jambes, sans plus pouvoir les contrôler. Bref, après cette partie de méditation, on rigole bien. (je crois qu'en vrai on a rigolé, médité et rerigolé, mais bref, peu importe). Profitant à fond de cette ambiance extraordinaire, on se dépêche de rejoindre le cap reinga avant qu'il ne fasse nuit: on arrive pile pour le coucher de soleil.
C'est absolument magnifique. Le phare se situe tout un bout d'un chemin descendant tout doucement jusqu'au bord de la falaise. Il se dresse, devant l'infini de l'océan, le soleil se rapprochant lentement de l'horizon. Et plus on avance, plus on distingue cette fameuse ligne entre l'océan pacifique et la mer de Tasman. Je n'arrive pas à l'expliquer, des récifs peut être, mais ça fait un ligne vraiment nette. C'est beau. Et chargé d'émotions. Nous ne sommes pas seules, mais globalement tout le monde est calme. Bien sur, on papote toujours un peu, on partage notre ressenti, mais globalement, l'ambiance est sereine. on retrouve Sandra, fidèle au rendez-vous, qui elle aussi profite du spectacle.
Chloé, en tant que gymnaste qui se respecte, fait quelques accrobaties devant l'horizon. Moi je descends par delà le petit muret pour aller voir de plus prêt le vieux pohutukawa, depuis lequel, selon la légende maorie, les âmes des défunts se jette à la mer. C'est émouvant, vraiment.
Les gens partent peu à peu, et nous, nous restons là. Sachant que trois heures de route de nuit nous attendent, je ne suis pas pressée de partir, et on convient très vite de rester regarder les étoiles. Je prends alors conscience que c'est la dernière fois. La dernière fois que je peux regarder ce ciel pur dans toute sa splendeur. La dernière fois que je vais voir la croix du Sud. La dernière fois que je suis loin d'une ville et de la pollution lumineuse. Alors on regarde les étoiles apparaître, une par une. La croix du sud, brillante, est là assez vite. Mais je ne vois pas Orion. peut-être est-ce trop tard dans l'année. J'associe vraiment Orion à la Nouvelle Zélande. C'est à Pupu Rangi qu'il m'est apparu dans son intégralité. En Franc, je n'ai jamais vu que sa ceinture, les fameuses trois étoiles parfaitement alignées. Alors je suis un peu triste de ne pas le voir, mais ce n'est pas grave. Les trois filles regagnent le parking, je m'attarde encore un peu, j'ai besoin d’être seule, je suis émue. Rien que d'écrire cette émotion me revient. J'essaye de prendre des photos, sans succès. Alors je grave une photo très profond dans ma mémoire. Je remarque alors que c'est une nuit sans lune. La nouvelle lune. Parfaite pour écouter les kiwis. Mais je n'en entends pas. Et au fur et à mesure que je remonte le chemin pour rejoindre les filles, je me demande pourquoi je veux rentrer en France. pourquoi je renonce à ces instants magiques, à ces moments de liberté et de bonheur, un peu hors du temps, complètement extraordinaires.
Mais pourquoi je veux rentrer????
Je les retrouve allongées sur le parking. Il ne reste que Moutmout et la voiture de Sandra. Je m'allonge avec elles, et on reste là, à regarder les étoiles filantes. J'en vois 2. C'est beau. Un peu magique. Complètement incroyable, et improbable. C'est très fort.
Et puis il faut bien rentrer.
Je prends le volant. C'est un de mes derniers voyages. Sandra nous suit. La route se passe sans encombre, sauf que je n'ai jamais vu autant d'opposums sur le chemin. Le premier est au milieu de la voie. Je ne peux rien faire. Il se retourne, voit les phares, et voit le noir. C'est horrible. Mais Lena explose de rire. Moi aussi. C'est nerveux. Et franchement la tête ahurie du possum était absolument extraordinaire. Chloé est choquée. Mais ça devient incontrolable. Je suis choquée, mais j'en ris. Le rire a ses raisons que la raison ignore....
J'en évite deux, et en écrase un deuxième, encore une fois je n'ai rien pu faire. Je dévie vers la droite pour l'éviter, mais lui se précipite aussi vers la droite, et une voiture arrive en face, je retourne sur ma voie, le possum est encore là, bam, crac. Oups. on se contrôle cette fois-ci.
On arrive exténuées à l'auberge, on est affamées et on dîne toutes les quatre ensemble. pour Chloé et moi, c'est sommaire: des oeufs mollets avec du pain beurre. on fait rire Sandra en disant à tout bout de chant que cette journée était "awesome". Et oui ça nous restera!
Et c'était effectivement une journée extraordinaire, du lever de soleil, au coucher!! Ma dernière nuit un peu magique, à contempler ces ciels qui étaient presque devenus quotidiens à Pupu Rangi, et que je n'avais que peu observés depuis.
Tout me ramène à Pupu Rangi.
"quand j'étais dans la forêt". Chloé se moque de moi.
oui mais c'est vrai. ça m'a marqué. Et le souvenir n'en est que plus fort maintenant que je suis de retour dans le northland. Retour au point de départ. Retour où tout à commencer. La boucle est bouclée. Je peux rentrer.
Pour notre dernière journée dans le northland, nous décidons de faire un petit tour de la baie des îles. Nous dormirons encore à Paihia cette nuit, c'est plus facile comme ça.
On prend notre temps le matin, Lena a déjà repris le bus pour Auckland. Petit déjeuner en terrasse, on profite de la vue que nous offre l'auberge.
Puis on se dirige vers le début de notre promenade du jour vers 11h30, où on commence par prendre un bateau nous emmenant à Russel. Après 3h de marche, on prend un autre bateau, et on finit la boucle avec 2 autres heures de marche. Promenade j'ai dit? c'est vrai que 5h, ça parait court par rapport à certaines excursions qu'on a pas faire, et du coup, on intègre pas que non, 5h, c'est long! et puis faites le calcul: 11h30+5h=16h30. Ah bah oui. Et il fait nuit à? 17h. Ah. Bon. Va pas falloir traîner.
Sympathique petite traversée qui nous emmène dans le sympathique petit village de Russel, que nous ne faisons que traverser, même s'il y a quelques points touristiques historiquement intéressants à voir.
Le début de la promenade n'est pas terrible, car il longe la route, mais après une petite heure de marche, on passe en sous bois, puis sur des planches en bois traversant des marais, avant de retourner dans des sous bois.
On grignote nos oeufs dur en attendant le bateau qui nous fera passer sur l'autre rive, c'est un bateau transbordeur de voiture, mais les piétons peuvent s'y mettre! en quelques minutes à peine, on est de l'autre côté, où l'on finit notre petit encas avant de reprendre la route.
TRès vite, une dame nous dit que le chemin est bloqué à cause de la boue. on comprend pas trop pourquoi elle nous dit ça, car s'il y a effectivement des panneaux qui indiquent que le chemin a été fermé à un moment, il précise que c'était pour entretenir les chemins. Un peu incertaines et n'ayant pas tellement d'alternative, on continue sur notre lancée, et on ne rencontre aucun chemin boueux... mystère...
La promenade de ce coté est beaucoup plus jolie, très proche de la côte, un peu escarpée, avec de petite criques. Malheureusement on accélère un peu la cadence car le soleil se couche, et on n'est pas trop motivées pour marcher de nuit dans la forêt.
Alors qu'on est toutes proches de la fin et qu'il fait nuit, on marche vraiment sur la plage, le sentier n'est plus indiqué, et nous ne sommes plus très sures d'être sur le bon chemin. peut être aurait-il fallu longer la route? Je nous crois perdues, mais Chloé persévère, et je la suis, lui laissant la responsabilité d'avoir du courage pour deux. Et elle a bien raison! on arrive aux abords de Paihia, et l'auberge n'est plus qu'à quelques mètres.
Pratiquement chaque soir de notre road trip, nous aurons fini nos promenades de nuit, ou en tout cas au moment du coucher de soleil... Ah, l'hiver!!!
Le lendemain matin, dernier petit déjeuner à l'auberge, on va ensuite faire un petit tour en ville pour acheter des cartes postales, puis on prend le chemin du retour, sans faire détour par la cote cette fois-ci.
Je profite sur la route une dernière fois des paysages du Northland, avec un peu de nostalgie...
Mais une bonne nouvelle!! Le matin, j'ai appris que j'étais prise à la formation pour laquelle j'avais passé un entretien chez Julie et Zane!
Je sais donc que je ne rentre pas pour rien, je vais devenir "experte en stratégie et négociation pour le management des écosystèmes à l'international". Formation organisée par l'agroparistech, c'est un bon moyen pour moi de reconnecter avec la protection de la nature et de l’environnement. Je rappelle que j'étais rentrée à Chimie Paris dans l'idée de faire le double diplôme avec l'agro! Je sais aussi que je n'ai été prise que grâce à mon expérience à Pupu Rangi. Je peux donc le dire: la nouvelle Zélande a changé ma vie. Voilà pourquoi je rentre! et je vais continuer à voyager, car cette formation commence par un mois dans la forêt tropical en Guyane! et il y aura un autre mission à l'étranger plus tard dans l'année. C'est parfait, tout ce qu'il me fallait.
