04.07 - J−3 - Busirado al Budapeŝto. L'aller en bus à Budapest.

Publiée le 04/07/2023
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Kiel rememoro pri mia adoleska furorliso... tiam Malicorne kantis "enlitiĝi malfrue, ellitiĝi matene".

Fakte jam pasis noktomezo, kiam ni enlitiĝis, la sakoj pendantaj de la portiloj de la biciklo. La maltrankviloj preskaŭ kvietiĝis, preskaŭ...: Kion ni eble forgesis, ni ĉiam forgesas ion... Nenion? Ĉu ni pensis pri ĉio? ... Tio maltrankviligas min!

Je 5-a sonoris la vekhorloĝo. Ĝi vekigas nin kvankam la suno ankoraŭ ne leviĝis - Tion li faris ni koncedas nur kelkajn minutojn poste.. Tamen ni venkis.

Kaj Malicorne daŭrigis "malvarmeta akvo kaj freŝa pano..."

Antaŭ ol eliri la hejmon, ni englutas (tre) simplan matenmanĝon, dormemaj, poste... al la stacidomo! Kompreneble oni denove rekontrolas ĉion, kio jam estis kontrolita. Apoteozo de neŭrozo, mi diru.

Kvankam la trajno estas plenplena, la vojaĝo aspektas bonaŭgura: la liftoj en la stacidomo funkcias, la trajno estas ĝustatempe, la kajo de nia vagono estas samnivela ol la kajo, sen ŝtupoj por grimpi kaj alia biciklanto helpas nin porti la biciklojn al la hoko kie ili devus esti pendigitaj. Ni malofte spertis tian favoran konjunkcion de niaj bonŝancaj steloj. Por dividi iom da nia feliĉo, ni lasis niajn fotelojn al du vojaĝantoj, kiuj ne havis, kaj ni sidis sur faldeblaj seĝoj apud niaj bicikloj, por ke ni rigardu ilin.

Alveninte al Gare Saint Lazarre, ni senhaste malŝarĝas niajn maŝinojn kaj niajn aĵojn: estas la finstacio, ni havas tempon kaj ni resurseliĝas por atingi la Bercy-busan stacidomon el kie la flixbus veturigos nin kaj niajn rajdĉevalojn, al Budapeŝto.

Kompreneble, la vojaĝo estas iom longa... 25 horoj sed ĉi tiu buso estas malmultekosta kaj sen konektoj: ni sidas kaj atendas, dormetante aŭ... verkante la blogon. Bone, en ordo! Krome, ni konfesu, la revenan vojaĝon estos multe pli daŭra.

La itinero de la buso kompreneble ne tute samas al tiu, kiun ni sekvos por reiri hejmen. Tamen, la plejparto de la du itineroj estas komunaj. El la naŭ urboj, kie ni haltos, ni revidos: Reims, Strasburgo, Karlsruhe, Stutgarto, Linz kaj Györ. Sed dum post Stutgarto, la buso iras suden tra Ulm, Ausburg kaj Munkeno, ni uzos pli nordan vojon, kiu sekvas Danubon tra Regensburg, Danauwörth, ĝis Passau... 

Kiel en Francio, brunaj paneloj apud la aŭtovojo indikas al la vojaĝanto la naturajn, arkitekturajn aŭ kulturajn trezorojn, kiujn li malkovros kondiĉe, ke li devojiĝos. Tion li ne faros.

Ni estas hodiaŭ en ĉi tiu situacio: la buso preferas aŭtovojon ol kaŝitaj vojetoj vojoj, la periferiajn areojn ol la urbocentroj, ne proponas ekskursojn en Ardenoj kaj ignoras la regionon Hauts-de-France. Resume, li havas du radojn tro por ĝui liberecon.

Ĝi veturas, ĝi veturas, ĝi plu veturas... Haltoj, maloftaj, daŭras nur kelkajn minutojn, la tempon de elbusiĝo kaj enbusiĝo, nenion pli... domaĝe por la fumantoj kaj por la vojaĝantoj, kiuj ne kunportis sian manĝon, ambaŭ estas pacienci. Dum du monatoj ni havos tempon por malstreĉi niajn krurojn.

Sed, la buso kondukas nin efike al la deirpunkto de nia biciklovojaĝo, kiel ni esperis.

Kaeno (Caen) al Parizo, trajne. De Caen à Paris, par le train.
Unu horon por atenti en la busstacidomo Parizo-Bercy.

Comme une réminiscence de mon hit-parade d'adolescent quand Malicorne chantait "couché tard, levé matin". 

De fait, il était minuit passé quand nous nous sommes mis au lit, les sacoches accrochées au vélo et les angoisses presque apaisées, presque... : Qu'est-ce qu'on a bien pu oublier, on a forcément oublié quelque chose... Non ? Rien? On a pensé à tout? ... C'est inquiétant!

Dès 5 heures du matin le réveil a sonné, nous tirant du sommeil alors même que le soleil n'était, lui, pas encore levé, ce qu'il a fait, il nous faut bien le concéder à peine quelques minutes plus tard... N'empêche, c'est nous qu'on a gagné. 

Et Malicorne poursuivait "de l'eau fraîche et du pain vieux..." 

Avant de quitter la maison, nous avalons un (tout) petit petit-déjeuner, le regard hagard puis... à la gare! Bien sûr non sans avoir une fois encore revérifié ce qui l'avait déjà été. L'apothéose de la névrose, en somme.

Bien que le train soit bondé, le voyage s'annonce sous de bons auspices : les ascenseurs à la gare fonctionnent, le train est à l'heure, la plateforme de notre wagon est au niveau du quai, sans marche à franchir et un autre cycliste nous aide à porter les vélos jusqu'au crochet où ils doivent être suspendus. Nous aurons rarement connu une conjonction aussi favorable de nos bonnes étoiles. Pour partager un peu de notre chance, nous laissons nos fauteuils à deux passagers qui n'en n'avaient pas et nous installons sur des strapontins à côté de nos vélos pour pouvoir les surveiller.

Arrivés à la Gare Saint Lazare, nous débarquons sans précipitation nos machines et nos machins : c'est le terminus, on a le temps et nous nous remettons en selle pour rejoindre la gare routière de Bercy d'où le flixbus nous conduira, nous et nos montures, jusqu'à Budapest.

Bien sûr, le voyage est un peu long... 25 heures mais ce bus est peu onéreux et sans correspondance : on s'assied et on attend, en piquant un roupillon réparateur ou... en rédigeant le blog. Ça va. Et puis, confessons-le, il nous faudra de toute façon beaucoup plus de temps pour faire la route du retour.

L'itinéraire du car n'est bien sûr pas tout à fait identique à celui que nous suivrons au retour. Il en partage pourtant de larges tronçons. Des neuf villes où où nous arrêtons, nous en reverrons six : Reims, Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Linz et Györ. Mais tandis qu'après Stuttgart, il passe au sud par Ulm, Ausburg et Munich, nous emprunterons nous un itinéraire plus septentrional qui suit le Danube par Ratisbonne, Danauwörth, jusqu'à Passau... Comme en France, des panneaux marron jalonnent la route indiquent au voyageur les trésors naturels, architecturaux ou culturels qu'il ne découvrira qu'au prix d'un détour qu'il ne fera pas. 

Nous sommes aujourd'hui dans ce cas : l'autocar préfère l'autoroute aux chemins creux, les zones périphériques aux centres-villes, ne s'offre pas d'excursion en Ardennes et ignore les Hauts-de-France. Il a en somme deux roues de trop pour s'offrir la liberté. 

Il roule, il roule, il roule... Les arrêts, rares, ne durent que quelques minutes, le temps du débarquement et de l'embarquement, rien de plus... tant pis pour les fumeurs et pour les voyageurs qui n'avaient emmené leur panier-repas, les uns et les autres sont contraints de prendre leur mal en patience. Nous aurons le temps ensuite de nous dégourdir les jambes pendant deux mois. 

Mais, il nous conduit efficacement jusqu'au point de départ de notre vélovoyage, c'est ce que nous en attendions.

Version française.

Finalement, oui, il a plu cette nuit, un long orage violent et une pluie d'averse qui a repris un peu avant que nous ne nous levions pour finalement s'arrêter au moment de notre départ. Il y a un dieu pour les cyclistes.

Comme nous dormions dans une cabane, à couvert, nous n'en conçu aucune gêne. Au contraire, la pluie a un peu rafraichi l'atmosphère, la rendant moins pesante, du moins en début de journée : le soleil et la chaleur ont bien vite repris leurs droits.

Le GPS nous joue des tours ce matin. Il refuse obstinément de calculer la trace au-delà de 39%, mouline puis s'éteint. Sans doute un problème de fichier. Heureusement, prudent, j'ai une solution de remplacement sur le téléphone.

C'est d'ailleurs l'occasion que constater qu'il fonctionne à nouveau normalement, ce qui n'était pas le cas sur le réseau Vodaphone tant en Hongrie qu'en Slovaquie – il m'était notamment impossible de passer des appels vocaux et l'appareil déclarait fréquemment, mais pas toujours, une absence de carte SIM et refusit de ce fait de créer un point d'accès wifi, en l'absence d'autre source.

Ce n'était donc ni un défaut de l'appareil lui-même ni la conséquence d'une attaque virale. J'en suis rassuré.

À la sortie de Petronell, nous laissons de chaque côté de la piste de gravier, un peu collante à cause de la pluie de la nuit, une forêt d'éoliennes. Il en a des centaines et des centaines.

Le piste longe ensuite pendant un bon moment une voie ferrée avant de rejoindre une grève déserte du fleuve.

Un coup de téléphone et l'opérateur du bac traverse le Danube sur son bateau rapide pour venir nous prendre en charge . Nous sommes seuls.

Parvenus sur la rive gauche, la rive nord, nous prenons le temps du repas dans le bateau-restaurant où le passeur est amarré. Apfelstrudel en desssert ! Depuis le temps que Véro en rêvait.

Discussion sympathique avec le Français, musicien de jazz établi ici et sa compagne autrichienne qui occupent la table d'à-côté. Le bébé est à croquer !

Nous reprenons ensuite la voie verte qui court au sommet des digues qui protègent la campagne des crues du fleuve. C'est long, c'est tout droit, il fait très chaud mais on le cadre naturel est bien agréable. Le vent qui se lève, avec de bonnes rafales à plus de 30 km/h, nous donne cependant l'impression d'une température plus supportable que les jours précédents. Elle est cependant toujours supérieure à 32 degrés.

Un bon petit vent et beaucoup de fleurs de chicorée... comme un petit souvenir du voyage de l'an dernier au Danemark.

L'arrivée à Vienne se fait au long du Nouveau Danube (Neue Danau) par une large voie cyclable, semble-t-il prisée des Viennois qui en ont fait un lieu de loisirs. Tous les deux cents mètres au plus, on trouve des bancs, des chaises, des aires à feu, des points d'eau et des toilettes.

Nous traversons tout Vienne pour parvenir à l'hébergement que nous avons loué pour les trois nuits de notre séjour. C'est le premier arrêt long du séjour. Le prochain sera à Strasbourg.

Ça mérite bien un petit verre de rosé (hongrois), non ?

À la vôtre !

3 commentaires

Isaetphil

Bon voyage les amis! Heureuse de vous savoir en route ! A bientôt. 😘😘

  • il y a 2 ans

nanocha

C'est partie !!! Et nous qui vous suivons, non pas à vélo mais par écran, bonne lecture ! Faîtes nous rêver !

  • il y a 2 ans

ClaudineMichel

Bravo pour ce prologue: c’est tjs un peu bcp à la folie complexe, de prendre de train puis le bus avec un vélo ( chargé de préférence ) en France. On attend avec impatience la 2eme étape!

  • il y a 2 ans
4 Voyages | 299 Étapes
Budapest, Népliget Autóbusz-pályaudvar parkoló, Könyves Kálmán körút, Hongrie
1e jour (04/07/2023)
Liste des étapes

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