Après plusieurs heures de route, on fait une pause pour s'étirer et manger un morceau au bord de l'eau.
On arrive à Cap Chat en milieu d'après-midi. Le logement est grand, propre et confortable. Les pièces sont toutes
penchées, on se croirait sur un bateau mais c'est marrant, ça lui donne
un certain charme. On comprend mieux pourquoi la maison est en vente.
Espérons seulement qu'elle ne s'effondre pas pendant la nuit !
Le temps de poser les affaires et on repart en direction du Parc de la Gaspésie. Il paraît très proche sur la carte mais en fait le parc est encore assez loin. On arrive en fin d'après-midi fatigués par la route qui nous a paru interminable.
Une fois sur place, on va faire un tour à l'office du tourisme qui nous conseille le lac aux américains ou le mont Enerst
Laforce. Ayant encore en tête le magnifique panorama à 360° du Forillon,
on opte pour ce dernier qui est juste à coté... à 10km de piste près !
Après s'être fait attaqués par quelques moustiques, on croise sur le sentier des touristes allemands aux yeux pétillants... ils ont vu deux femelles orignal juste un peu plus haut !
Le paysage est complètement différent ici. En quelques kilomètres, on est passés de la pointe du Raz en Bretagne à un mélange d'Auvergne et de forêt amazonienne par endroit. La sensation d'être perdus au milieu de nulle part en parfaite communion avec la nature à l'état pur.
La nuit commence à tomber, il est temps de rentrer. On traverse le Parc en voiture. J'aime conduire au soleil couchant et rouler vers l'inconnu. La route me fait penser à ces longues routes aux Etats-Unis où on ne croise qu'un ballot de paille sur des kilomètres d'asphalte qui s'étirent à l'infini.
On est au Canada. Sur une route déserte à la tombée de la nuit. Entourés
de sapins, d'ours, d'orignals et de caribous... J'aimerais pouvoir
capturer ces moments si fugaces et si intenses à la fois où l'on ressent
comme une bouffée de liberté qui vous prend jusqu'au fonds des tripes.
L'aventure a bel et bien commencé !
"Rester c'est exister, voyager c'est vivre" Gustave Nadaud