Avant de rejoindre notre destination, qui est beaucoup plus au nord, nous avons 400 km à parcourir. Comme le WE c'est ce soir, et que le beau temps est toujours au rendez vous, nous trouvons un coin au bord d'un lac. Tout semble paradisiaque à notre arrivée.
Le soleil, 23°c, une petite brise, un lac, un coin feu de camp, pas d'autre camping-car : le bonheur.
C'était sans compter sur nos amis les moustiques. De retour en force, ils nous ont gâchés notre soirée et surtout notre nuit. Ils ont réussis à trouver une faille dans notre système de protection et sont entrés par dizaines pour nous attaquer.
Résultat: de multiples piqures de la tête aux pieds pour nous 4 et un génocide de moustiques.
Cette nuit agitée, nous a permis de nous rendre compte, qu'il fait jour toute la nuit et que le soleil se lève très tôt.
Malgré le temps magnifique, nous décidons d'un commun accord de quitter cet endroit, et de rouler vers le nord, en espérant échapper à ces bestioles infernales.
Mise à part le fait que nous soyons en avance sur la saison touristique et que les moustiques nous polluent un peu la vie, le premier tiers du pays nous plaît par son côté sauvage et accessible. La facilité de profiter, à bon escient, de la nature en se sentant les bienvenus, c'est quelque chose de magique. De continuer à voir des barbecues avec leurs grilles à disposition, des huttes à bois avec les outils pour couper ce dont on a besoin et tout ça dans un environnement naturel, sans qu'un déchet ne traîne, nous laisse rêveur. En France, il paraît tellement difficile d'imaginer ce genre de chose sans que ce soit vandalisé ou emprunté.
La régions des lacs nous a surpris par la quantité d'eau présente et le nombre d'îles qu'elle recèle. Par moment, nous ne savions plus si nous étions sur une île ou sur le continent, à quel endroit le lac commençait et où il se terminait. Nous avons vu des finlandais se déplacer en bateau moyen plus rapide et direct que par la route. L'hiver, on imagine aisément les déplacements en motoneige sur les lacs gelés.
Ca nous donnerait presque envie de revenir pour découvrir la facette hivernale de la Finlande.
350 km plus haut, Oulu n'est pas tout à fait à la même température que la région des lacs. On dirait que la porte du congélateur vient de se rouvrir. Le fond de l'air est frisquet. Nous ressortons nos t-shirts manches longues et nos polaires pour nous balader.
Cette ville est à l'image de la capitale pour son architecture, des maisons anciennes côtoient des bâtiments contemporains, sur des rues tracées au cordeau. Nous retrouvons un semblant de charme sur les quais, autour de la place du marché. En revanche, le plan de circulation de la ville intégre parfaitement les piétons et les cyclistes. Des pistes cyclables sont présentes sur toute la ville, pour le plus grand bonheur de nos adeptes de trotinettes.
Du vent est prévu ce lundi. Autour d'Oulu, il n'y a absolument pas de fond ( constat de Mikaël lors de sa sortie paddle sur les méandres d'eau de la ville hier). Nous décidons de prendre la barge qui relie le continent à l'île de Hailuoto. C'est une île de 30 km de long avec une plage à son extrémité ouest. Les finlandais viennent en profiter aux beaux jours. Vu la météo annoncée, nous ne devrions pas être trop embêtés par le monde. Il faut espérer qu'il y aura un peu plus de fond par là-bas.
Sur le trajet, nous nous faisons arroser par des gerbes d'eau. Eh oui nous avons hérité de la place tout devant de la barge. Pour le coup, tous les cadavres d'insectes ont disparut de la carrosserie de Moby. Heureusement, l'eau de mer n'est pas salée comme chez nous (salinité de 3 à 8 g/l en Baltique voir moins ici dans le golf de Botnie, contre 35 g/l en Atlantique) ...Il faudra juste penser à lui faire un bon lavage à l'eau douce prochainement.
Demain, nous revenons sur la terre ferme pour prendre la direction du cercle arctique, qui est encore à 300 km de route. Nous sentons petit à petit les distances s'allonger et nous rendons compte de l'immensité des pays scandinaves... et des paysages grandioses qui arrivent.