Les images des corps en repos ou endormis se superposent à d'autres terrifiantes. Je posais, quelques minutes plus tôt, un regard attendri sur mes compagnons de voyage. Maintenant les mêmes images me boulversent. La vie est si fragile. Tout peut basculer tellement vite dans le néant. Comme l'a écrit Roland à qui je dois l'information "Le monde est fou". Est-ce le monde ou les hommes?
Elle est professeur d'arts décoratifs quelque part dans la montagne au bord de l'immense fleuve Ienessei. Elle brode, elle coud, elle sculpte, elle peint, fabrique des vitraux...Nos orientations dans le domaine artistique sont très différentes mais nous nous sommes bien entendues. J'ai aimé ses poupées, elle a aimé la distribution de vêtements et la vidéo des poireaux. Les photos pour le blog , elle me les envoyées par internet . Nos chemins se sont séparés à Perm puisqu'elle se rendait à Moscou. Il lui restait encore 24 heures de trajet après 72h d'après mes calculs.
Cet hiver, sur le même trajet, tout était blanc, aujourd'hui tout est vert; Beaucoup de fleurs, d'eau, de verdure et des arbres, des arbres....la Sibérie, le poumon de notre planète?
Ici l'été c'est installé et l'air chaud envahi les maisons. Les images de Nice se mêlent à ces relents d'été et semblent irréelles, et tellement lointaines. Pourtant, chaque attentat semble comme un étau qui se ressert. Mais les médias me terrorisent davantages. Il y a toujours quelqu'un pour réclamer plus de police, plus de sécurité, mais jamais pour réclamer plus de soutien, plus d'amitié. Ces attentats nous entrainent inexorablement vers la haine et le chaos,
J'ai vu hier un très beau documentaire sur la Mongolie et les gardiens de rennes qui partent en transhumance à travers la taïga. Ces images nous consolent des horreurs.