Il suffit de prendre la ligne 1 du métro et de s'arrêter à la station, Dobogsan. 4h de marche et un peu d'escalade, pour rejoindre la station suivante Mangwosla par un chemin buissonnier.Le parc: 80 km², 10 millions de visiteurs par an. L'un des meilleurs sites pour l'escalade libre avec des voies de tous niveaux. J'ai pris la voie rapide, celle où il ya des rampes et des cordes. J'ai mis 8 heures, donc j'ai pris mon temps. Ce qui m'a permis de discuter, de partager un café sur une natte , de dessiner un flûtiste au pied d'une cascade (il m'a joué quelques morceaux et je lui ai donné le dessin), de vister un temple, de grignoter des raisins secs en respirant l'air frais (enfin!). Le regard ne sait plus vers quel point se diriger pour enregistrer les images. Il y autant à voir dans la nature que dans la population des randonneurs.La redescente est toute tranquille, car la plupart des gens choisissent de faire demi tour une fois arrivés au sommet plutôt que de rejoindre l'autre station de métro.
C'est malgré tout assez sportif, et finalement, à ma grande surprise, je suis assez en forme. Une remarque ; 10 millions de personnes par an et pas un papier par terre, pas un mégôt de cigarette, puisque personne ne fume. Chaque pierre semble numérotée et disposée de façon à soulager l'effort dans une pente aussi raide. J'ai découvert le partage des richesses et des beautés de la nature dans un monde où nous sommes"un peu" entassés..
Contrairement aux autres randonneurs, je n'avais pas vraiment la tenue adaptée ni les accessoires (un sac à dos par exemple) ni les gadgets techniques pour faire face à toutes les éventualités (bâtons, gants, protections des bras des genoux...) , mais de bonnes chaussures, c'est l'essentiel. C''est vrai que les sacs en bandouillère ce nest pas top, mais finalement ça a fait. Un adorable compagnon me tendait la main dans les passages délicats. Nous nous sommes séparés au sommet pour prendre deux chemins différents (il ne connaissait pas celui que j'allais emprunter, moi non plus d'ailleurs).
J'ai reçu l'invitation de Tamara avant-hier, j'ai tout de suite fait le nécessaire au consulat hier pour le visa (un casse-tête russe). Je ne le récupérerai pas avant le 22 juin. Le départ du Ferry pour Vladivostok n'est que le dimanche donc le 27 juin. Que faire? Comme en Mongolie, un voyage dans le voyage. Direction Busan, tout à fait au sud, je prendrai le bus. Décision un peu à la hâte, après consultation de la carte. Préparatifs un peu à la hâte aussi.. Avant de partir, envoi d'un gros colis en France pour alléger la charge, je n'ai ni chameau , ni porteur, cette belle époque est révolue. Le reliquat de mes affaires d'hiver va voyager 3 mois par bateau, nous devrions arriver au port ensemble.
Désolée les amis, mais ici tout le monde a le sourire et il fait beau. Faites vos sacs! C'est la décision que Julien a prise un jour de pluie graisseuse , au volant de sa voiture de sport, dans un embouteillage à Lille. Il a tout vendu ; la voiture, le bel appartement, pas sa femme, car il n'en n'avait pas et s'est envolé pour l'Asie, première étape avant .... avant je ne sais pas, parce que son départ est définitif, alors il a le temps de grimper vers les sommets et redescendre dans les vallées. Son métier ? Infirmier. Il avait un gros cabinet en libéral, une "usine à gazes." Du travail, il en trouvera n'importe où. On a toujours besoin d'un infirmier, même en Inde dans un accident de bus. Après avoir aidé à réparer un monsieur de 75ans bien amôché, ils ne se sont plus quittés. Il a 28 ans et la vie est devant.
Lui aussi attend un visa pour la Chine. Nous avons décidé de nous retrouver sur les îles le week-end prochain. Je vous rapporte notre dernière conversation : Julien : "On va se faire un week-end en amoureux", Moi : "Oui, un gay et une grand-mère,ça va faire un couple d'enfer !".J'ai acheté un petit sac à dos.
Ça, c'est mon île. Mauvaise pioche.
Une ville de 3 millions 500 000 habitants. Le plus grand marché de poissons d'Asie. Je suis a 200 m de ce délire. Comment peut-on avaler tout ça? Comment la mer peut-elle être si généreuse sans rien demander en retour? Je serais arrivée ici en premier, j'aurais trouvé cela fascinant et ça l'est. Je regrette ma caméra qui est restée à Séoul. Les building de 50 étages sur la plage c'est pas mal non plus et cela aurait mérité un reportage aussi, mais je crois que je suis fatiguée.
Je suis venue à Busan pour prendre le Ferry pour une île, n'importe laquelle(qui ne rêve pas d 'une île?).Après avoir traversé les 3/4 du pays en bus, sans aucune respiration entre urbanistion, industriellisation et agriculture intensive (j'ai repensé à l'Andalousie), je suis convaincue que l'île sans béton, néon et téléphone portable n'existe pas.
Julien me demande de choisir une destination pour me rejoindre. Que répondre? Je n'ai pas l'énergie de rebondir sur une autre feuille de nénuphar, l'eau est saumâtre et j 'ai peur du plongeon.
Qu'y a t-il dans notre assiette? La mer nous rend ce que nous lui donnons. Nous sommes à quelques encablures du Japon. Comme me le disait un malaisien très sympa ce matin "Moi le poisson cru je n'en mange plus !" Pourquoi? Quand on le fait cuire, il y a moins de radioactivite? Il me semble que ça se saurait.
Le dessin est un peu besogneux mais j'ai pris plaisir à le faire, c'est ce qui compte. Seule à l'auberge en ce dimanche pluvieux, je me suis ressourcee. Le personnel a été adorable. Tout était paisible. Je vais pouvoir repartir demain plus légère ( pas le sac à dos malheureusement ). Je laisserai le dessin sur le panneau avec tous les petits mots.
Une belle randonnée avec l' odeur de l'herbe après la pluie. Une atmosphère tropicale et pratiquement personne. Presque en état de choc. En bas dans la vallée, un bain public. Encore un truc de fous (2264 casiers). Un luxe inouï. Le rapport au corps en Corée est quand même un peu compliqué. J'ai regardé et j'ai fait pareil. Je ne m'étais jamais aperçue qu'il y avait autant de coins et de recoins dans mon corps, qu'il fallait les récurer sérieux et y passer beaucoup de temps (j'ai un peu abrégé! ). En fait j'ai sans doute toujours été un peu sale. Je pense aussi à mes petits en Mongolie qui n'avaient pas d'eau, ni de savon , pour se laver les fesses... et je pleure. J'essuie mes larmes et je prépare mon sac. Julien est déjà arrivé à Gyeongiu. Peut-être que notre île, On va la trouver!