Ce qu'il manque dans une photo: le bruit et les odeurs. Une circulation de fou (jusqu'à 7h30, après les rues se vident), Les coups de sifflet des policiers qui tentent d'organiser le flot des véhicules, l'odeur âcre du charbon (une odeur qui est encore dans les narines de ceux qui ont connu Saint-Etienne dans les années 50 ).
Passionnée de cheval et de culture mongole, mais aussi de street art, de théâtre, de musique, d'accoustique... , elle vient de terminer une aventure cheval dans une ferme mongole. Un peu dur. Un mois a suffi. L'autre mois? tout est à inventer. Nous nous sommes rencontrées à l'auberge. Elles adore les animaux et les animaux l'adorent. Toute une meute de chiens errants nous a accompagnées jusqu'à la galerie de peinture. Il a fallu qu'elle prenne une photo du plus assidu, puiqu'elle ne pouvait pas le ramener à la maison. Lea a 22 ans et le goût de la vie.
Notre première sortie avec Léa dans cette galerie dont j'ai eu l'adresse en France par Matthieu. Tamir est président de la galerie, il est calligraphe. Malheureusement Tamir est injoignable et introuvable. Dommage. Nous avons pu, malgré tout profiter d'une très belle exposition.
Le choix a été difficile. Il y aurait eu beaucoup d'autres oeuvres à partager. On l'a compris, la peinture contemporaine en Mongolie est protéiforme.
Toujours sans boussole
Quelle fête pour les yeux,les oreilles et les narines les litanies chantées, les gongs, les trompes, l'encens, les tissus de couleurs...
Je sentais les regards peser sur moi jusqu'à ce qu'un moine me fasse signe d'enlever mon bonnet. Tout le monde se découvre en entrant et je ne l'avais pas remarqué. Mon bonnet est fushia. Chez les orthodoxes, il faut se couvrir, chez les chretiens, c'est un peu comme on veut... enfin les religions sont différentes.
Une adresse de l'alliance française. Le gratin mouton aux pommes de terre a été un vrai régal Ce sont des jeunes, fatigués du business, qui ont lancé l'affaire il y a seulement deux mois. Ils parlent parfaitement anglais. Ils ont un beau projet culturel et sont aux petits soins pour la clientèle. Hier soir dans leur café, cinéclub,. Un film français sous titré en anglais ( "En plein coeur"). Un film très dur et très lent, mais les fauteuils étaient confortables.
Les Champs Elysées d'Oulan Bator c'est Peace Avenue, enfin ce serait presque, si la place Chinggis Khan était dans l'axe. Au milieu de l'avenue qui traverse la ville d'Est en ouest on découvre cette incroyable place, immense et déserte , où trônent deux héros nationaux Chinggis Khan (la horde d'or) Sukbaatar (le "Héros rouge" qui a entraîné la Mongolie sur la voie du communisme au début du XXe siècle). La place s'appelait Sukbaatar il y a encore quelques temps, elle a été rebaptisée Chinggis Khan. Comment se dit le "Héros rouge" en Mongol ?" Oulan-Bator. Va t-on rebaptiser Oulan Bator?
Je me damandais pourquoi toutes ces personnes âgées marchaient d'une façon si particulière. Les jambes vraiment arcquées, comme Luky Luke, en moins élégant. Alors je me suis souvenue qu'il y avait des chevaux en Mongolie. Clementine tu as bien fait d'arrêter.
L'histoire, la géographie j'adore, mais mes cartes ont toujours été plus des cartes rêvées que des cartes de géographes et l'histoire un immense magma duquel émergent quelques cratères. En fait je crois que l'histoire me fait rêver aussi. Mais ce n'est pas faute d'avoir essayé. Ce voyage me permet aussi d' arpenter les lieux physiquement ce qui pourrait laisser envisager quelques progrès. Pas vraiment. C'est tellement compliqué. Un tout petit plus cependant. "Tchout-tchout" comme disent les russes. Chinggis Khan par exemple, je l'avais déjà croisé au Kremlin à Moscou et depuis j'ai fait pas mal de route. Son fils a franchi le Danube pour atteindre les portes de l'Italie, je me dis que nous avons fait le même chemin. Moi aussi j'ai franchi le Danube, les montagnes et les vallées, mais je suis peut-être un peu moins fatiguée et je n'ai pas l'esprit conquérant ni les jambes arquées.
Oui, mais elle n'a pas fait partie de l'URSS. Les Mongols se sont jetés tout seuls dans la gueule du grand méchant loup (pour faire la nique aux chinois avec lesquels ils avaient pas mal de comptes à régler). Ils ont même eu leur propre Staline. Il s'appelait Choybalsan. En 1937, il a fait exécuter 27000 personnes dont 17000 moines (à l'époque, il n'y avait pas beaucoup de monde en Mongolie).. Mais c'est pendant cette période que les petits mongols au fond de la steppe ont appris à lire et à écrire.
C'est à cette époque que les mongols se sont mis à surfer sur internet et avoir des visas pour l'Europe (je fais de la prospective)
Vous l'avez compris, le musée d'histoire, ça vaut un petit détour si vos bases sont fragiles.
J'ai rencontré Luis à l'auberge, et nous sommes partis ensemble vers les grands espaces. Luis est originaire d'une ville allemande située près de la frontière luxembourgeoise. Il a 19ans et vient de passer l'équivalent du bac. Il a décidé de faire le tour du monde . Il est parti en stop par la Finlande et a dormi à la bonne étoile (coach surfing). Il a adoré Saint-Pétersbourg dans les blocs soviétiques de la banlieue. Il veut réfléchir avant d'entreprendre des études. La vidéo le tente vraiment, mais il n'est pas sûr que ce soit un vrai métier (j'ai vu de très belles images sur Hambourg). Son amoureuse, Isabelle attend son chevalier à la fenêtre de skype.
La Mongolie? un rêve français : les chevaux , les aigles, les steppes... Pour satisfaire ce rêve beaucoup de français, jeunes et vieux sont prêts à tous les sacrifices. Pour nourrir ce rêve, les mongols donnent beaucoup. Peut-être un peu de leur âme aussi.Les cultures se rencontrent au risque de s'y perdre si l'on n'est pas d'une extrême vigilance. Ce que nous sommes entrain de vivre à Oulan Bator ne contribue pas à me rendre optimiste. L'image de la France en sort passablement écornée.
Première semaine
Léa n'est pas bien. Elle le met sur le compte d'une grosse fatigue après le mois de travail à la ferme qu'elle vient de vivre. Elle n'a pas ménagé sa peine et les conditions n'étaient pas faciles. Elle se repose, mais les choses s'aggravent Elle demande conseil à l'Ambassade de France qui lui indique un medecin dans un luxueux hôpital d'Oulan Bator. Le médecin parle français. Il diagnostique une bronchite et donne la prescription qui convient. Léa se repose, prend les médicaments. Les choses s'aggravent jusqu'à ce que son visage et son corps se couvrent de plaques rouges. Les maux de tête sont insupportables.
Jour J
Elle ne tient plus debout. Je l'accompagne pour une nouvelle consultation (elle n'aurait pas pu s'y rendre seule). Le medecin l'envoie immédiatement dans un autre hôpital, aux urgences. Nous reprenons un taxi (Oulan Bator est grand et embouteillée). Nous sommes accueillies avec beaucoup de sérieux et d'attention par un medecin qui fait appel à un membre du personnel qui parle anglais. Nous comprenons qu'il s'agit de la grippe aviaire et qu'il faut nous rendre au centre des maladies infectieuses. Un tsunami. 5mn plus tard (c'est long 5mn), erreur de traduction : il s'agit de la rougeole. Seulement la rougeole c'est grave lorsque l'on a 22 ans, il peut y avoir des séquelles. Le medecin commande une ambulance qui nous conduit au centre des maladies infectieuses. Beaucoup de monde dehors, dedans, des adultes mais aussi beaucoup de personnes avec des bébés. Léa est auscultée immédiatement par une doctoresse mongole qui parle français. Elle prend son temps pour la consultation, malgré la file d'attente et confirme le diagnostique. Léa doit être hospitalisée c'est à deux pas OUf!
A l'entrée de l'hôpital un SAS. Léa doit laisser toutes ses affaires et évidemment je ne peux pas l'accompagner. Elle n'a pas de téléphone portable. Je n'ai aucune idée de la chambre où elle se trouve ni même du bâtiment Les adorables petites dames de l'accueil m'expliquent, en mongol et avec force gestes, tout ce qu'il me reste à faire. Vient finalement à la rescousse, une dame de service qui parle russe. Je comprends qu'il faut que j'aille récupérer des affaires pour le temps d'hospitalisation. On m'en fait la liste (serviette de toilette, bol, cuillère, papier toitlette...) et on me commande un taxi. A la dernière minute j'ai la lumineuse idée de laisser à l'accueil mon téléphone mongol en demandant de le faire passer à la malade : je pourrai la joindre et ses parents aussi (les idées lumineuses me viennent rarement à l'esprit, mais ça arrive).
A mon retour, un moment de flottement à l'auberge lorsque j'annonce la nouvelle. Chacun y va de son commentaire et nous nous attelons à la chambre qu'il faut vider.
Il faut retraverser tout Oulan Bator pour remporter des affaires, je suis très fatiguée. Je décide d'appeler l'Ambassade pour une assistance. Au standard une personne très chaleureuse, qui comprend mon désarroi, me propose une aide pour ce transport. Elle doit cependant consulter l'ambassadrice. Deux minutes plus tard elle me rappelle pour retirer sa proposition. L'ambassadrice s'y oppose cette affaire relève du privé.
Concrètement, elle va relever de Jaga, le directeur de l'hôtel qui prend le problème en charge avec beaucoup de calme et d'efficacité.
Les résidents de l'hôtel ? Tous des français.
Les chambres décorées avec goût,; De grandes salles de bain avec douche à l'italienne., Un petit coin repas pour faire la cuisine ensemble. Tout ce qu'il faut pour le voyageur qui a envie de poser ses valises. Le prix ? 11dollars la nuit.
Les reverrons nous? Ils étaient pourtant vraiment très sympa. Ils ont décidé de casser la tirelire pour le grand tour de Mongolie jusque dans le désert de Gobi. .Arthur et Yvonne viennent de terminer HEC et ont pris le train à Paris pour la Chine. Un périple de 3 mois. Ils ont beaucoup aimé le transsibérien. Il faut dire qu'Arthur parle russe et qu'ils ont pu faire la causette. (Luis a détesté, il est trop grand et ne tient pas dans les couchettes) Pour eux aussi un temps suspendu avant l'entrée dans la vie active. Enfin presque, Arthur veut s'inscrire à la Sorbonne en lettres pour faire du latin et du grec. Un vieux rêve. Il est encore temps, il n'a que 23 ans.
Intéressant reportage sur Lea, … mais je me permets de corriger et rajouter les faits réels sujet “Saga Léa”
LES VRAI FAITS
Premièrement il n’y avait pas seulement que des français a Danista, il avait aussi une espagnol-Australienne en résidence (qui parle français) avant que Les français/Nicole soient arrivés, et qui a rencontré Léa dans la rue et a eu pitié d’elle. Léa se trouvait en Mongolie pratiquement sans argent, sans téléphone, et coincée avec à peu près un mois avant son départ pour la France, et avec un visa qui expirait.
Celle Australienne, a en fait emmené Léa a Danista, l’a nourrie, prêté une veste et des gans (Léa n’était pas équipée pour les températures de Mongolie) a laissé Léa utiliser son ordinateur pour téléphoner a son agence de voyage, compagnie aérienne et sa famille, et prêté de l’argent pour renouveler son visa. L’australienne (qui n’était pas en vacances, mais au travail) a perdu pas mal de temps à aider Léa. (Qui était déjà malade avant que Les français arrivent à Danista), a donné des médicaments a Léa, qui n’avait pris aucune précaution avant de partir pour travailler dans une ferme dans un pays lointain moins développé que la France (pas de vaccination d’aucune sorte; rougeole ou rage).
L’australienne a conseillé a Léa d’aller à l’hôpital, conseil qui n’as pas été pris, et c’est là que les Français sont arrivé à Danista. La condition de Léa c’est aggravé et elle est finalement allée à l’hôpital (qui n’a pas immédiatement identifie rougeole). Lors de la deuxième visite a l’hôpital etant en dehors de UB à ce moment, l’Australienne a appris par le directeur de Danista la situation de Léa et son hospitalisation urgente en isolation.
De retour à Danista, l’Australienne a suivi l’état d’affaire de Léa. Comme ce blog l’indique le directeur de Danista a agi beaucoup plus correctement qu’entaient ses obligations. Je dois noter que cette personne avait sa femme et jeune bébé a l’hôpital et fessait la navette entre travail et hôpital, ainsi qu’aider Léa.
Plusieurs cas sévère de rougeole se sont présente au département d’urgence à l’hôpital, et étant hors de danger, le docteur voulait bouger Léa à un autre hôpital, pour faire place aux urgences. Mais Léa ne voulait pas changer d’hôpital, elle voulait retourner à Danista. Le docteur a bien précisé que Léa avait passé l’état de danger, mais qu’elle n’en était pas encore guérie, qu’elle devait rester à l’hôpital, ou aller chez elle (chose impossible pour Léa). Un hostel n’est ni un hôpital ni une maison personnelle). Avec ces recommandations, le directeur de Danista a du soupeser sa décision de laisser Léa retourner ou pas. D’un cote, Léa n’était pas dans la rue, et avait un lit a l’hôpital, de l’autre, il avait un bébé malade qui devait retourner chez lui (a cote de l’hôstel) et mettre son enfant en danger (un bébé de six mois était juste mort de la rougeole) ainsi que de soupeser le fait d’avoir dans son hostel quelqu’un qui n’était pas complètement guéri d’une maladie contagieuse, et perdre encore plus de clients (Danista a dû fermer la porte pour quelque jours, et annuler toute réservations, et suivi des pertes financières pas récupérable, à cause de la condition de Léa).
INTERFERANCE IRRATIONELLE ET ILLOGIQUE
Mais une « bonne faisante » a tordu les faits et accuse l’Australienne (et convaincu Léa) d’avoir influencé le Directeur de Danista à refuser Lea (Fait tout à fait incorrect, et qui peut se prouver avec des messages de portable qui disent la vérité) Des tactiques incorrectes ont aussi été utilisé par cette “bonne faisant” pour sortir Léa de l’hôpital, l’abandonner a d’autres, et immédiatement quitter UB. Cette « bonne faisante » a publiquement déclaré qu’elle ne voulait rien savoir des maladies des autres et qu’elle quittait UB.
GRATITUDE
Comme gratitude, Léa a écrit sur Facebook des insultes et fausses accusations ouvertement dirigées a L’Australienne (de 70 ans), pas de respect pour un adulte qui lui a en fait beaucoup aidée.
Malgré toute l’attention et aide, et malgré le fait que sa situation a causé beaucoup souci (inclus aux autres français a l’hostel) inconvenance, perte de temps à tous autour d’elle, inclus perte financières pour Danista, Léa est partie “comme une voleuse” sans même dire au revoir ou merci. Je pense qu’une petite note de remercîment avant son départ n’aurait pas couté beaucoup. Sans oublier, aucune offre de compensation pour les pertes Danista a souffert à cause d’elle. Bonne réputation pour la France et les Français. La vérité doit se faire savoir.
Sylvia Berjas-Morales, residente a Danista Nomads