J'avais juré qu'on ne m'y reprendrai plus. Sauf qu'ici pas de stress et qu'intimement, j'aime beaucoup, surtout dans ce contexte. Shinebayar, professeur d'anglais me présente à tout le monde. Au fond, c'est comme chez nous,sauf que dans la forme et dans les moyens, c'est tout autre chose.
Une merveilleuse rencontre. Il est à fond, enthousiaste, chaleureux, talentueux... Les enfants ont voulu voir mes dessins. Lorsque le professeur a vu celui du village de Khoujir au Baikal, il a tout de suite enchaîné avec un cours sur la perspective. Les élèves ont adoré dessiner les poteaux électriques. Pour les maisons c'était un peu plus compliqué. Mais quel beau moment! À La récré c'était gagné. J'ai pu tranquillement déguster mon verre d'eau chaude le coeur léger.
L'idée est de travailler sur le paysage en essayant de sortir des stéréotypes auxquels les enfants n'échappent pas plus en Mongolie qu' ailleurs. J'ai apporté des encres et des papiers grands formats pour travailler à deux. Attention aux chemises blanches. Mais qui veut la fin veut les moyens.
Nous avons travaille sur les nuances des couleurs du paysage a partir des couleurs primaires pour apprendre les gris colores. Cette première séance a été super. La maitresse, trop intimidée sans doute, s'est esquivée au bout de 10 minutes pour ne revenir que 2h après. Nous n'avons échangé qu' en français et en mongol. Les yeux des enfants pétillaient les miens aussi. Bien sûr je ne parle pas un mot de mongol et eux pas un mot de français. Nous avons commencé par les bases c'était facile, voyons la suite. En tout cas tremper les doigts dans la peinture pour faire des ronds de couleurs dans leur cahier les a réjouis, et m'entendre prononcer rouge, jaune et bleu en mongol encore plus. Ils comprennent que leur langue est une langue extraordinairement difficile et qu'ils ont beaucoup de chance de la connaître. Pour la prochaine fois ils doivent rapporter des cailloux.
C'est Shinebayar qui a recopié les noms en mongol. Je compte sur les botanistes pour traduire.
Enfin avec tout ça Je ne sais pas trop ce que l'on va faire. On verra bien. En tous cas, je n'ai jamais autant peint qu'en ce moment, avec les élèves , sans eux et dans ma tête . Les enfants me demandent toujours un dessin (d'habitude c'est l'inverse). C'est stimulant.
alors je l'ai fait, tel qu'ils l'attendaient. Personnellement j'aurais mis un vieux pneu au bord de la piste au premier plan, mais ils n'auraient pas aimé.
Petit recadrage sur le grand format à la recherche d'un endroit pour planter la yourte : Il faut de l'eau, de l'herbe et un joli coucher de soleil. Heureusement que Shine à pointé son nez pour l'explication, sinon je n'étais pas sortie d'affaire.
J'avais oublié que j'avais une licence d'anglais. La demande à été pressante. Comme quoi,dans la vie,tout peut servir. Comme en arts plastiques, on commence à deux et je finis très vite toute seule. Alors on se débrouille comme on peut, car les élèves doivent donner beaucoup pour apprendre l'anglais. L'alphabet n'est pas le même et les sons, je n'en parle même pas. Le dessin est bien utile.
Comme ils n'ont aucun matériel, j'ai les crayons,les feutres et les papiers dans mon sac. Avec les plus grands, je leur ai demandé de se dessiner quand il auront 30 ans. Très intéressant. .. Il y aura du monde à Oulan Bator dans quelques années.