C'était les 3 lettres surlignée en rose qui auraient du m'alerter KYP (kour), ce qui signifie Kourskaia . Pour ceux qui font des projets sur la Russie, autant que vous soyez au courant..
Les billets pour les trains de banlieue ? Encore une affaire!. L'aspect? un petit ticket de la taille d'un reçu de carte bleu avec la consistance du papier à cigarette. Les russes ont une minuscule pochette en plastique avec une épingle à nourrice pour le glisser dedans car il ne faut absolument pas le perdre (pour moi ce n'était pas gagné). Il y a plusieurs contrôles dans le train et, fin du fin, il faut le glisser dans un automate à la gare d'arrivée pour pouvoir sortir (le mien un peu chiffonné ne passait pas). Le principe d'économie du papier est partout. Lorsque l'agent de service, à ma demande, inscrit les informations sur un petit morceau soigneusement découpé, l'écriture est serré et le texte calé vers le haut. Lorsque j'insiste pour récupérer le papier, la personne redécoupe la partie vierge avant de me remettre la partie qui me revient. Tout cela paraît bien inutile à rapporter dans un journal de voyage, mais bizarrement ce sont les choses qui m'intéressent.
Bonjour Monsieur Mondrian : la dame sait-elle qu'elle est en possession d'une oeuvre d'art.? Vu son attitude, sans doute que oui.La petite fille est montée 10 fois avec son grand frère, la maman a pris le relais ensuite.
Les villages deviennent des villages fantôme, entre chien et loup. Les lumières ne s'alllument que très parcimonieusement( toujours le principe d'économie). Ce qui m'a surprise aussi : aucune lumiètre n'apparaît aux fenêtres des maisons alors qu'il fait presque nuit. Soit les gens ne sont pas rentrés (la nuit tombe vers 16h30), soit la lumière n'apparaît pas à cause des double fenêtre. Je n'ai pas la réponse. En tout cas à 5h de l'après-midi le qualificatif de villages fantômes convient parfaitement.
Elle me regardait quand je ne la regardais pas, et je la regardais quand elle ne me regardait pas. J'ai malgré tout eu l'impression qu'elles se posait des questions sur l'intérêt des paysages que je photographiais.. Nous n'avons pas échangé deux mots en trois heures de voyage . Nous faisions bien attention de ne pas croiser les jambes pour que nos genoux ne se touchent pas. Il faut savoir que " l'electricitchki" c'est spartiate et qu'il ne faut surtout pas faire ce que j'ai fait avant de partir de la gare : manger un cornet de frites avec un demi car il n'y a pas de toilettes.
Je n'ai pas de photo d'Alexi et pour cause, il faisait nuit noire et j'avais les bras encombrés. Les rues et la place de la gare n'étaient pas déneigées (encore le principe d'économie) et la voie publique avait plus l'apparence d'un terrain d'entraînement pour rallye automobile que d'une rue. J'ai découvert aussi (j'en apprends tous les jours), qu'un sac à roulettes ne roule pas dans la neige. Un peu désorientée dans ce chantier, j'ai cherché une rue, enfin ma rue. Un chauffeur de taxi m'a indiqué une direction en précisant que je trouverai des escaliers. Lorsque je me suis trouvée en bas des escaliers, j'ai appelé à mon secours un grand costaud qui passait par là. Sans un mot, il a pris le sac sur son dos et hop nous voilà grimpés. Lorsque je lui ai annoncé le nom de la rue, il a pris un air découragé: la rue était en bas des escaliers. Je n'avais pas vu de rue en bas. En fait (j'ai compris après) elle s'était transformée en champ de neige et disparaissait dans le noir. j'ai insisté pour qu'il laisse tomber en précisant que la descente c'est plus facile que la montée. Sans rien dire, il a repris le sac sur son dos et redescendu les escaliers en insistant pour que je m'accroche à la rampe. Effectivement sous la couche de neige ce n'était que de la glace. Je m'imagine avec la valise dans la descente, sans avoir été prévenue, J'atterrissais direct dans ma rue, sans doute fracassée et peut-être d'autres avec moi (shootés par la valise). Il m'a accompagnée jusqu'à l'auberge de jeunesse et lorsque j'ai sorti mon porte monnaie, il n'a pas vraiment refusé. Ensuite, il a insisté pour grimper les deux dernière marches jusque dans le corridor. Il m'a dit au revoir avec un grand sourire. Il lui manquait trois dents devant, mais de celles-ci on n'a pas vraiment besoin.