De Moscou à Vladimir, voyager en Russie !

Publiée le 10/01/2016
L'affaire paraissait simple au début. Moscou est circonscrite par neuf gares et chaque gare gère le trafic en fonction de sa position : est, nord est, ouest, sud ets, sud...ça c'est la synthèse du guide touristique (ne jamais suivre le guide!) En fait c'est beaucoup plus compliqué. D'après "lonely planet" pour ne pas le citer, les trains pour Vladimir partiraientt de Iaroslavski. Rien de plus facile. Iaroslavski est à deux stations de métro de l'appartement. Je vais donc prendre mon billet,(en profite pour prendre aussi celui de Perm )et me présente à l'heure dite au départ... sauf qu'il n'y avait pas de train pour Vladimir et que l'on me fait comprendre que je devrais savoir que les trains pour Vladimir partent de Kourski, et qu'en plus c'est écrit sur mon billet. Penaude, Je me rends donc à Kourski avec mon bagage lourd et encombrant et présente mon billet au guichet pour un échange, puisque j'avais manqué mon train. On me propose de repartir à Iaroslavki pour prendre un train une heure et demi plus tard et... en dernier ressort, la guichetière me précise, qu'au bout de la gare, il y a l' "electritchiski" , le quai d'où partent les trains de banlieue et qu'il y a régulièrement pour Vladimir. Je n'avais pas envisagé les trains de banlieue puisque Vladimir est à plus de 200km de Moscou. C'est vrai qu'en Russie tout a une autre dimension et j'imagine que la banlieue de Moscou s'arrête là où le fuseau horaire change !

Le billet, pas évident à décrypter

C'était les 3 lettres surlignée en  rose qui auraient du m'alerter KYP (kour), ce qui signifie Kourskaia . Pour ceux qui font des projets sur la Russie, autant que vous soyez au courant..

Les billets pour les trains de banlieue ? Encore une affaire!.  L'aspect? un petit ticket de la taille d'un reçu de carte bleu avec la consistance du papier à cigarette. Les russes ont une minuscule pochette en plastique avec une épingle à nourrice pour le glisser dedans car il ne faut absolument pas le perdre (pour moi ce n'était pas gagné). Il y a plusieurs contrôles dans le train et, fin du fin, il faut le glisser dans un automate à la gare d'arrivée pour pouvoir sortir (le mien un peu chiffonné ne passait pas). Le principe d'économie du papier est partout. Lorsque l'agent de service, à ma demande, inscrit les informations sur un petit morceau  soigneusement découpé,  l'écriture est serré et le texte calé vers le haut. Lorsque j'insiste pour  récupérer le  papier, la personne redécoupe la partie vierge avant de me  remettre la partie qui me revient. Tout cela paraît bien inutile à rapporter dans un journal de voyage, mais bizarrement ce sont les choses qui m'intéressent.

La gare de Kourskaya
En attendant le train

Bonjour Monsieur Mondrian : la dame sait-elle qu'elle est en possession d'une oeuvre d'art.? Vu son attitude, sans doute que oui.La petite fille est montée 10 fois avec son grand frère, la maman a pris le relais ensuite.

Au revoir Moscou
les immeubles se font plus rare, on passe de la verticale à l'horizontale
Les lignes droites me régalent l'oeil  après les courbes des églises !
et puis les petites maisons de couleurs
et la forêt
Jusqu'à la nuit tombée

Les villages deviennent des villages fantôme, entre chien et loup. Les lumières ne s'alllument que très parcimonieusement( toujours le principe d'économie). Ce qui m'a surprise aussi : aucune lumiètre n'apparaît aux fenêtres des maisons alors qu'il fait presque nuit. Soit les gens ne sont pas rentrés (la nuit tombe vers 16h30), soit la lumière n'apparaît pas à cause des double fenêtre. Je n'ai pas la réponse. En tout cas à 5h de l'après-midi le qualificatif de villages fantômes convient parfaitement.

ma compagne de voyage

Elle me regardait quand je ne la regardais pas, et je la regardais quand  elle ne me regardait pas. J'ai malgré tout eu l'impression qu'elles se posait des questions sur l'intérêt des paysages que je photographiais.. Nous n'avons pas échangé deux  mots en trois heures de voyage . Nous faisions bien attention de ne pas croiser les jambes pour que nos genoux ne se touchent pas. Il faut savoir que " l'electricitchki" c'est spartiate et qu'il ne faut surtout pas faire ce que j'ai fait avant de partir de la gare : manger un cornet de frites avec un demi car il n'y a pas de toilettes.

L'arrivee, sans Alexi, je serais à l'hôpital

Je n'ai pas de photo d'Alexi et pour cause, il faisait nuit noire et j'avais les bras encombrés. Les rues et la place de la gare n'étaient pas déneigées (encore le principe d'économie) et la voie publique avait plus l'apparence d'un terrain d'entraînement pour rallye automobile que d'une rue. J'ai découvert aussi (j'en apprends tous les jours), qu'un sac à roulettes ne roule pas dans la neige. Un peu désorientée dans ce chantier, j'ai cherché une rue, enfin ma rue. Un chauffeur de taxi m'a indiqué une  direction en précisant que je trouverai  des escaliers. Lorsque je me suis trouvée en bas des escaliers, j'ai appelé à mon secours un grand costaud qui passait par là. Sans un mot, il a pris le sac sur son dos et hop nous voilà grimpés. Lorsque je lui ai annoncé le nom de la rue, il a pris un air découragé: la rue était en bas des escaliers. Je n'avais pas vu de rue en bas.  En fait (j'ai compris après) elle s'était transformée en champ de neige et disparaissait dans le noir. j'ai insisté pour qu'il laisse tomber en précisant que la descente c'est plus facile que la montée. Sans rien dire, il a repris le sac sur son dos et redescendu les escaliers en insistant pour que je m'accroche à la rampe. Effectivement sous la couche de neige ce n'était que de la glace. Je m'imagine avec la valise dans la descente, sans avoir été prévenue, J'atterrissais direct dans ma rue, sans doute fracassée et peut-être d'autres avec moi (shootés par la valise). Il m'a accompagnée jusqu'à l'auberge de jeunesse et lorsque j'ai sorti mon porte monnaie, il n'a pas vraiment refusé. Ensuite, il a insisté  pour grimper les  deux dernière marches jusque dans le corridor. Il m'a dit au revoir avec un grand sourire. Il lui manquait trois  dents devant, mais de celles-ci on n'a pas vraiment besoin.

1 commentaire

GustavoWoltmann

La Russie, beau pays !
Gustavo Woltmann

  • il y a 8 ans