8h du matin le bus se gare au terminal. Passer une nuit dans un bus n'est toujours pas reposant mais le froid de Rosario à la sortie fait guise de réveil !
Nous récupérons un wifi public pour communiquer avec notre volontariat. Tout est bon, nous devons juste faire quelques courses avant de reprendre un autre bus pour arriver à la ferme.
Nous demandons où se trouve la supérette la plus proche. Nous la trouvons facilement et nous achetons de quoi tenir une semaine sans trop savoir comment nous allons pouvoir cuisiner. Pas de produits frais car pas de frigo, et normalement les légumes sont fournis.
Nous retournons au terminal les bras bien plus chargés, un bus part à 10h15, parfait !
Nous nous installons et c'est parti pour un peu plus de 2h de bus jusqu'à un arrêt entre les villages de Firmat et de Venado Tuerto.
Le bus nous arrête au bord d'une grande ligne droite, un désert de champs se trouvent devant nous et rien d'autre. Le bus repart. Juste le temps de se demander si quelqu'un va bien venir nous chercher que nous apercevons Federico de l'autre côté de la route. Il nous salue chaleureusement, tout heureux de nous rencontrer et de nous annoncer que nous sommes les premiers volontaires à venir ici.
Nous prêtant main forte pour porter les sacs, nous marchons un peu plus d'un kilomètre avant de tourner sur une allée menant à la maison.
Sur le chemin nous prenons le temps de discuter avec Federico qui nous explique l'histoire de cette ferme et son projet de la rénover en un hôtel agro-écologique.
Une famille d'une dizaine de personnes habitait cette maison construite il y a presque un siècle. Mais avec l'exode vers les villes , les propriétaires ont abandonné les lieux il y a une dizaine d'années. Et quand on dit abandonnée c'est vraiment abandonnée ( quelques affaires sont encore dans certains meubles : permis de conduire et costard cravate parmis tant d'autres)
L'électricité et l'eau courante sont tout de même là, elle tient encore sur pied : en soit elle est fonctionnelle.
Tout est décrêpi à l'intérieur, et un bon feu de cheminée pour nous réchauffer est entretenu par Jorge. C'est un ami de Federico qui participe également aux travaux. Jorge parle beaucoup trop vite pour tout comprendre du premier coup mais nous nous en sortons quand même. Tous les deux sont très heureux que nous soyons là.
Nous faisons également connaissance avec Cherry, le petit chien de la ferme bien âgé.
Nous posons nos affaires et essayons de prendre nos marques. La discussion est facile et nous nous faisons tout de même bien comprendre maintenant, notre espagnol s'est amélioré mais il y a une petite subtilité argentine dans la prononciation, tous les doubles "L" se prononçant normalement "yeu" se disent "cheu".
Exemple : Pour dire "Comment tu t'appelles ?"
Version Espagnole : Como te llamas ?
Version Argentine (phonétique) : Como te Chamas ?
Une petite gymnastique cérébrale supplémentaire pour nous mais on s'y fait.
Nous sommes arrivés en début d'après-midi, Jorge s'empresse de faire un second petit feu pour faire à manger pour le midi : de bons Chorizos con Pan en guise de bienvenue et un peu de salade. Nous mangeons cela comme des gros hot-dogs. Nous nous sentons accueillis comme des rois.
Il est temps de voir un peu ce que nous allons faire.
Nous nous changeons et commençons à aider à nettoyer la grange d'à côté. Le sol est jonché de fientes de palombes que nous ramassons pour le composte afin de faire place nette pour le futur poulailler de Jorge. Nous avançons bien et le travail est terminé avant le coucher du soleil.
Nous réfugions au chaud près de la cheminée. Nous nous mettons autour de la table pour discuter. Federico nous dit alors que nous pouvons faire ce que nous voulons dans la maison pour les travaux et que même si nous voulons partir faire un tour, nous ne sommes obligés de rien. Il faut dire qu'il y a tellement de choses à faire que n'importe quelle tâche s'avère utile.
Nous partageons le fameux Maté, une tradition en Argentine et amérique latine. Une sorte de thé chaud qu'ils boivent à tout moment de la journée. C'est un moment de partage où le maté passe de main en main. Nous trouvons cela meilleur que le thé et nous nous faisons vite à la tradition.
Ce soir nous mettons de nouveau les pieds sous la table car Federico prépare un Pollo al Diso. C'est un poulet cuit dans une grosse poêle avec oignon, avocat, carottes, chou rouge. Un bon plat consistant qui nous réchauffe bien. Nous pouvons dire qu'aujourd'hui nous avons goûté à des plats typiques d'argentine.
Cette nuit nous allons tous dormir sur les matelas près du feu car la nuit est très fraiche et avec l'humidité, le froid s'engoufre dans toutes les pièces de la maison.
Nous endormons tard dans nos duvets. On espère récupérer de la nuit dans le bus.
Dimanche 2 septembre 2018 :
La nuit fut très longue, le fait d'être plusieurs dans la même pièce n'a pas rendu le sommeil tranquille avec notamment Cherry qui avait la bougeote. Il faut dire que le fait de parler la veille au soir, nous nous sommes couchés au-delà de minuit.
Nous nous levons difficilement et préparons le petit-déjeuner. Federico nous dit de s'occuper comme nous voulons mais d'essayer de privilégier la maison pour améliorer notre confort.
Ce matin nous nous mettons donc à nettoyer le sol couvert de poussières et de crêpis tombés des murs de la chambre du fond, à coup de pelles et de balais pour ramasser. Cela ressemble plus à une chambre dorénavant.
La mâtinée passe très vite, nous nous arrêtons pour le midi.
Nous mangeons tous les quatre puis un petit maté pour digérer avant d'attaquer l'après-midi.
Nous nous décidons de commencer à nettoyer la pièce de vie principale, c'est-à-dire la cuisine, en enlevant le revêtement mural afin de mettre à jour les briques.
Nous nous défoulons sur les murs à coup de marteau et de pioche en faisant attention de ne pas abîmer les briques.
Nous sommes arrêtés dans notre élan par Jorge et Federico nous disant qu'ils vont finir de nettoyer pour aujourd'hui et nous pouvons nous reposer et notamment aller prendre une bonne douche...froide. En effet l'eau chaude n'est pas de mise et Federico nous promet que demain il ramènera un chauffeau électrique.
La douche gelée prise, nous nous blotissons contre la cheminée, la cuisine est nettoyée et il est temps pour Federico et Jorge de rentrer sur Firmat. Ayant des affaires à régler pour le lendemain, il nous explique qu'ils vont revenir demain dans la journée. Federico nous laisse les clés et Alex va faire fermer derrière eux le portail une fois la voiture sortie.
Nous nous retrouvons donc seuls dans cette maison qui pourrait servir de cadre de fims d'horreur. Pas un bruit à l'horizon, seulement la route au loin où nous pouvons observer le défilement des voitures. On voit déjà vos têtes devant l'écran mais nous sommes toujours en vie.
Un petit poste de radio en fond sonore et du temps pour cuisiner. Nous nous metttons à faire un petit feu pour faire quelques pâtes avec des oeufs en guise de sauce. Le repas avalé, nous installons notre matelas de la veille près de la cheminée, nous mettons une autre bûche dans le feu pour la nuit.
Lundi 3 septembre :
Nous nous réveillons tranquillement mais avec l'impression de n'avoir pas beaucoup dormis. Le contre-coup de la nuit dernière sûrement et la nuit dans le bus également. Nous avons dû aussi réalimenter le feu durant la nuit.
Nous nous mettons en route pour la journée par un bon petit déjeuner avec des oeufs au plat au feu de bois et quelques biscottes de Dulce de Leche. Tout cela accompagnés d'un bon petit chocolat chaud (du Nesquick au plus grand plaisir de Gentiane!).
La veille Federico nous avait dit qu'il serait là aux alentours de midi.
Nous nous mettons alors à travailer un peu dans la maison en continuant de taper contre les murs de la cuisine, et Gentiane commence à bien récurer la salle de bain avant que l'on reçoive l'eau chaude. Entre petites pause maté et coup de pioche, la mâtinée défile tranquillement et sur le coup des 13h, Federico arrive avec dans les mains le chauffeau pour la douche ! Un peu plus de confort pour nous!
Nous prenons le temps de nous préparer à manger au feu de bois toujours avec un petit risotto carottes pendant que Federico installe le chauffeau.
Nous nous mettons de nouveau à travailler.
Federico nous rapporte également une carte SIM argentine pour pouvoir communiquer avec nous via Whatsapp. La carte est créditée de quelques pesos et méga pour internet, quelques jours pour communiquer seulement par Whatsapp suffisant pour la semaine.
Nous testons sur le portable d'Alex, tout à l'air de fonctionner.
Ce soir nous dormons de nouveau tous les deux, Jorge n'a pas pu venir aujourd'hui, il reviendra demain en premier aux alentours de midi, Federico nous rejoindra également dans l'après-midi.
Il nous demande avant de partir de lui faire une petite liste de choses qui nous manque.
Quelques légumes supplémentaires pour la cuisine et il nous promet que demain normalement il réussira à ramener un frigo et même une gazinière si possible.
Nous lui disons au revoir dans la fin d'après-midi. Il nous a coupé quelques bûches à la tronçonneuse en préparation de la nuit.
Portail fermé, nous nous mettons en route pour tester la douche, effectivement chaude, le chauffeau à l'air de fonctionner, le débit n'est pas très fort mais c'est déjà ça.
Ce soir au menu, nous testons un mélange avec le reste de risotto carottes avec un peu de chou rouge restant et quelques oignons supplémentaires. Le tout au feu de bois bien sûr. Le résultat n'est pas très esthétique mais pas mauvais du tout. Le riz a pris une couleur bleue-vert du fait de la cuisson du chou rouge perdant sa couleur violette.
Nous nous installons comme la veille près du feu. Ce soir il fait un peu plus froid que la veille, il va falloir alimenter la cheminée.
Mardi 4 septembre :
Une nuit de nouveau agitée, Gentiane a été malade, se réveillant souvent. Sûrement quelques choses qui n'est pas passé. De plus le feu a failli s'éteindre, plus assez de bûches pour bien l'entretenir.
Alex se lève en premier tôt dans la mâtinée pour aller ouvrir le portail en attendant l'arrivée de Jorge, et en profite pour utiliser la tronçonneuse afin de couper de nouveau du bois pour le feu.
Gentiane se repose durant la mâtinée afin de récupérer de la nuit.
Alex va s'occuper d'avancer un peu le travail, le feu est de nouveau actif, réchauffant la pièce.
Le temps de s'attaquer à la chambre du fond pour casser le revêtement des murs comme dans la cuisine, Jorge arrive en fin de mâtinée, tout sourire. La voiture est chargée.
Un frigo et une gazinière à l'arrière de la voiture nous indique que la cuisine va s'améliorer.
Nous aidons à décharger les quelques courses de la voiture, du pain, quelques légumes et même un peu de viandes pour ce midi. Jorge a pensé même à ramener quelques ustensiles de cuisine et des couverts supplémentaires, nous étions un peu limité.
Le frigo attendra que Federico arrive pour pouvoir le porter. La gazinière n'est pas non plus fonctionnelle mais Jorge à ramener un petit camping gaz portatif. Nous allons pouvoir quand même cuisiner au gaz.
De bien bonnes Milanesa au menu du midi préparées et fraiches du jour. Une esacalope milanaise très consommée en amérique latine.
Gentiane va faire un peu le jeun jusqu'à ce soir en attendant que le mal passe. Jorge s'en inquiète bien en lui racontant les remèdes de grand-mère.
Le repas englouti, Jorge aime bien discuter et apprendre de nous. La discussion est facile, nous parlons un peu de tout, histoire, politique, projet.. Pendant ce temps là l'après-midi est bien entamée, à peine le temps d'attaquer de nouveau les murs que Federico arrive.
Nous allons pouvoir porter le frigo dans la cuisine. Nous nous mettons à trois, ce frigo date des années 60, un moteur en fonte bref il pèse une tonne. Nous peinons difficilement à le trainer de la voiture à la cuisine, la gazinière est beaucoup plus facile.
Une fois le tout déposé, nous réorganisons un peu les meubles de la cuisine pour poser ranger le frigo près d'une prise électrique. C'est bon le frigo est en route. Petit à petit les choses s'améliore.
La journée passe très vite, Federico doit repartir de nouveau en fin d'après-midi. Ce soir Jorge reste avec nous. Nous coupons quelques bûches ensembles pour le soir et remplissons la cuve d'eau pour ne pas en manquer grâce à la pompe.
Ce soir nous allons cuisiner un peu de riz pour Gentiane, accompagnés de Milanesa restantes. Gentiane retrouve de l'appétit, nous mangeons tous les trois bien au chaud. Jorge est très attentionné et veut s'occuper de tout pour qu'on est pas à bouger.
Le repas se passe bien, il est déjà tard et la fatigue nous gagne mais nous ne refusons pas de jouer 1 ou 2 parties de cartes avec Jorge avant d'installer les matelas pour la nuit.
Mercredi 5 septembre :
Nous voilà déjà au milieu de la semaine, nous nous levons assez tôt. Il faut dire que Jorge doit avoir l'habitude d'être très matinal et comme nous sommes dans la même pièce, tout le monde se réveille en même temps.
Nous nous levons mais Jorge nous dit que nous pouvons continuer de nous reposer si nous avons envie. Nous prenons le petit-déjeuner et partons continuer de nettoyer la chambre du fond.
La veille Alex a bien avancé, à deux nous allons aller plus vite. Gentiane se sent bien mieux, aujourd'hui elle est d'attaque, tant mieux !
Jorge lui s'active dans la grange dans le but de pouvoir emmener ses poules en fin de semaine pour que nous les voyons.
A midi, du Chorizos con Pan est prévu également, cuisson feu de bois de nouveau façon barbecue. Nous mangeons à notre faim. Une petite pause après le repas. Jorge nous initie au vin rouge avec un peu d'eau gazeuse dedans, une coutume ici quand on a pas un très bon vin pour l'adoucir. Il se boit aussi en apéritif avec un tout petit peu de vin au fond du verre et beaucoup d'eau gazeuse. L'impression de boire un petit jus de raison gazeux . Pas si mauvais au final.
Jorge doit partir en milieu d'après-midi pour aller fournir un client en oeufs, nous lui laissons une petite liste d'aliments à prendre pour que nous puissions faire un bon petit plat de chez nous simple pour les remercier en fin de semaine. La liste dans la poche, nous l'accompagnons dans sa voiture. Une veille Jeep datant des années de la seconde guerre mondiale. Une antiquité qui fonctionne très bien. Il nous dépose au portail, nous refermons derrière lui et parcourons les quelques centaines de mètres jusqu'à la maison.
Il est encore tôt, nous décidons de continuer un peu le travail dans la chambre du fond. Cela prend du temps de bien tout nettoyer sur les murs. Musique du portable à fond pour nous motiver un peu.
Ce soir, nous allons pouvons nous cuisiner au gaz. Le tas de bûche pour la nuit mis de côté. Après une bonne douche chaude, nous préparons une petite ratatouille avec le reste de légume, nous décidons de rajouter un peu d'eau pour faire un bouillon dans lequel nous faisons cuire quelques spaghettis, avec le reste de saucisses du midi, un peu de vin rouge dans la sauce et le tour est joué. Un bon plat chaud pour le dîner. Nous commençons à prendre l'habitude d'entretenir le feu.
Jeudi 6 septembre :
Nous prenons le temps de nous lever aujourd'hui. Comme à l'habitude nous avons dû nous lever ce matin pour refaire du feu, le froid s'étant emparé un peu de la pièce. Nous commençons la journée seuls, Federico nous rejoint pour midi.
Jorge ne reviendra que demain avec les provisions. Nous nous mettons au petit-déjeuner avant de continuer les travaux.
Le travail ne dure pas bien longtemps, il fait encore très beau et chaud aujourd'hui, nous avons l'idée de faire prendre un petit bain à Cherry. Ce pauvre vieux n'a jamais dû être lavé.
Il se laisse étonnament faire. La beauté du chien faite, nous nous mettons à commencer à préparer à manger.
Federico arrive juste à ce moment là. Il constate tout content de l'avancée du nettoyage de la chambre du fond et nous remercie encore de faire ça.
Ce midi il mange avec nous, plus trop grand chose à proposer, ça sera pâte avec une petite sauce maison avec la seule tomate qu'il reste et quelques oeufs à la coque..enfin...durs plutôt.
Nous mangeons avec Federico qui est toujours enclin à discuter et apprendre de comment ça se passe en France. Nous trouvons beaucoup de similitudes entre nos deux pays si ce n'est que l'Argentine vit actuellement une grave crise économique, le pays est en récession et cela se ressent sur le porte-monnaie argentin. La monnaie chute chaque jour. Il y a même une quasi similitude entre les noms de nos deux présidents, Macri Vs Macron . Tous deux avec une politique ultra libérale.
La discussion terminée, nous retournons taper sur nos murs tandis que Federico s'active dehors.
Nous nous arrêtons pour couper les cheveux d'Alex avant que Federico ne s'en aille. Cela fait quelques jours que nous pensions le faire, il a vraiment besoin d'un coup de ciseau.
Federico est tout content de savoir que Gentiane sache couper les cheveux, lui demandant de le lui couper le lendemain si possible. Le rendez-vous chez la coiffeuse est pris.
La coupe d'Alex terminée, nous raccompagnons Federico sur le chemin en continuant jusqu'à la route pour se promener un peu à travers les champs. Federico nous raconte que des sortes de marsupiaux passent dans les champs et qu'il en a vu plusieurs ces derniers jours. Nous essayons de croiser la route de ceux-ci mais nous apercevons au final qu'un petit ragondin dans les eaux se faufilant jusqu'à son trou.
Nous laissons Federico à l'arrêt de bus et nous retournons à la maison. Le soleil se couche et la vue est superbe. Nous nous empressons tout de même de ramener du petit bois dans la maison pour le feu et de rentrer les grosses bûches également. Tout est bon, nous fermons toutes les fenêtres pour éviter que le froid ne rentre et direction la douche chaude.
Avant dernière nuit dans la maison abandonnée, nous nous installons comme la veille, le lit devant le feu. Nous improvisons de nouveau pour le repas. Gentiane arrive à faire une petite crême aux oeufs pour le dessert avec les moyens du bord. Une boîte de thon et quelques pâtes mélangées aux oeufs en guise de plat principal.
Federico a laissé un petit livre dans lequel il veut que les volontaires écrivent un petit mot pour se présenter et laisser une trace. Alex se charge de l'écrire en espagnol. L'heure avance déjà à 22h mais demain nous avons le temps de nous reposer.
Dernier journée entière sur le chantier. Nous pensons déjà à comment nous organiser pour la poursuite de notre route.
Vendredi 7 septembre :
Aujourd'hui dernier jour dans la maison. Nous nous levons et comme la veille nous allons commencer la journée seuls. Normalement nos deux compères arrivent pour midi.
Nous attaquons la journée tranquillement, le temps de régler un petit problème d'arrivée d'eau.
Le temps de taper quelques coups sur les murs.Nous décidons de nous arrêter pour faire une lessive des quelques affaires que nous avons, il fait encore très chaud auourd'hui et il est temps de la faire avant de partir.
Le temps de faire la lessive avant que tout le monde soit là. Au final nous terminons de tout étendre et personne n'est arrivé. Il est déjà 13h passé. Nous envoyons un message à Federico qui nous répond qu'ils arrivent dans un moment mais qu'il a déjà mangé et de ne pas nous attendre. Nous sommes surpris car la veille nous nous étions dits que nous devions manger ensemble le midi surtout que nous n'avons quasiment plus de provisions.
Nous nous faisons tout de même à manger avec une boîte de thon et quelques pâtes. Il reste du dessert de la veille pour compléter le repas.
Nous entendons la voiture de Jorge arrivait, il est 15h. Pas de Federico à l'horizon, il devait venir ensemble normalement. Jorge nous explique qu'il a été bloqué par son boulot pour venir aujourd'hui.
Nous déchargeons les provisions, nous avons de quoi faire nos tomates farcies pour ce soir. Dommage pour Federico.
Jorge a ramené aussi de quoi réparer la chasse d'eau qui ne fonctionnait plus depuis un bout de temps. Réparée en deux secondes. Il nous dit que nous pouvons rester à nous reposer sans rien faire mais il y a peu de choses pour s'occuper si ce n'est s'occuper de la maison.
Nous sommes tout de même bien contents de terminer aujourd'hui le travail sur la ferme.
L'après-midi passe tranquillement aujourd'hui, toujours l'impression que la journée avance pas quand c'est le dernier jour.
Gentiane continue de nettoyer les murs, Alex a aidé un peu Jorge dans la grange pour commencer à mettre en place pour accueillir les poules mais maintenant il se repose un peu.
Nous nous mettons tout de même à bien nettoyer la chambre du fond où nous avons travaillé durant la semaine. Jorge nous disant bien de ne plus rien faire mais nous finissons de nettoyer par petits sauts.
La pièce terminée, nous nous mettons à l'aise en allant prendre une douche.
Ce soir repas à la française comme promis. Ce sera Tomates farcies avec les moyens du bord bien sûr. Jorge a ramené tout ce qu'il fallait. Nous nous mettons à la tâche. Ne possédant qu'un petit butagaz de camping pour un plat au four normalement nous sentons que cela va être long. Nous décidons de sacrifier nos tomates en les coupant en morceau avec la farce pour que cela cuise mieux, le principal c'est le goût. Jorge est ravi et mange à son appétit nous racontant qu'un plat se fait à peu près pareil dans le pays mais pas avec les mêmes ingrédients.
Nous proftions du repas pour donner une petite leçon de français comme il voulait, une liste de quelques mots basiques avec la traduction espagnole.
Nous préparons également une pâte à crèpe pour le petit-déjeuner du lendemain en laissant le soin de l'écrire en espagnole pour Jorge et Federico.
Ce soir tout le monde est bien fatigué, surtout Jorge qui ne tarde pas à aller se coucher, nous faisons de même en rajoutant une bûche dans le feu pour la nuit.
Nous nous endormons tranquillement.
Samedi 8 septembre :
Une odeur de fumée dans la nuit nous réveille en sursaut, une bûche a bien brûlée et à enfumée toute la cuisine, un petit coup d'aération s'impose pour de nouveau respirer normalement. L'épisode passé, nous terminons la nuit jusqu'à 8h.
Nous levons pour préparer le petit-déjeuner. Autre obstacle de taille pour les crèpes, ce sont les poêles qui ne sont pas toutes jeunes et bien abîmées. Nous allons faire avec. Comme la veille, le résultat n'est pas très esthétique mais au moins le goût des crèpes y est. Avec un petit peu de dulce de leche dessus c'est très bon.
Ce matin nous avons le temps de ranger nos affaires. Federico n'arrive alors que vers 11h avec dans son sac à dos de quoi faire à manger pour le midi. Le fameux Asado argentin, plat typique.
Il se met de suite à la préparation après nous avoir saluer car nous devons partir en début d'après-midi.
Cuisson au feu de bois, nous regardons Federico qui dispose les différentes parties de viandes sur la grille. Des tripes, des côtes, du filet, et même parfois du boudin sont en train du bien cuire. L'Asado, c'est donc ça, un gros barbecue de viandes de boeufs mais de toutes sortes. Vous accompagnez ça avec de la salade et le tour est joué.
Nous préparons la salade. Le temps qu'une ami de Federico débarque pour manger avec nous.
Le repas est prêt, la cuisson fut longue mais cela sent très bon. Le repas est convivial. L'ami de Federico nous posant pleins de questions, et nous reparlons de nos goûts différents sur tous les sujets.
Repas terminé, c'est l'heure pour nous de reprendre la route car nous devons rallier Rosario par bus (ou stop car il n'y pas beaucoup de bus) .
Dernières photos pour le départ avec tout le groupe. Jorge et Federico nous souhaitent le meilleur pour la suite de notre voyage, ils se sont bien habitués à notre présence ici. Ils nous remercient beaucoup pour l'aide apporter. Nous promettant qu'un jour si nous revenons, la maison sera terminée et que nous serons toujours les bienvenues. Nous espérons sincèrement que cela soit le cas.
Nous passons le portail et nous rejoignons la route.
Nous voilà de nouveau en vadrouillle.
Nous nous postons au petit arrêt de bus garni de peintures colorées. Nous allons devoir attendre. En attendant qu'un bus passe, nous essayons toujours de faire un peu de stop de quoi gagner un peu de temps. Mais à notre grande surprise, après 40 minutes d'attente, un bus se pointe et nous récupère.
Bien installés en direction de Rosario, nous profitons de nous reposer pendant les 2h de bus.
Arrivée au terminal, nous nous reconnectons avec la France. La famille s'est un peu inquiétée de ne pas avoir de nouvelles de plusieurs jours mais nous les rassurons d'être toujours bien en vie.
Nous trouvons aisément un bus pour Buenos Aires. L'objectif étant d'arriver le lendemain et de passer une partie de la nuit dans le bus. Nous partons donc à 1h du matin. Nous avons le temps de rassasier à un petit restaurant rapide du terminal ouvert 24h/24h en attendant notre bus.
L'attente se fait un peu longue et les paupières sont lourdes à garder ouvertes mais le bus est à l'heure. Une fois installés, nous sombrons pour les 5h de bus que nous avons. Buenos Aires dernière étape avant la Patagonie.