Aujourd'hui réveil matinal, nous devons être au terminal de bus pour 7h45. Le réveil sonne donc à 6h20. Nous avons ainsi le temps de boucler les sacs et de prendre notre petit déjeuner.
Nous ne pensions pas pouvoir profiter du petit déjeuner de l'auberge étant donné l'heure mais à notre grande surprise la table est prête. Un des membres du staff nous prépare quelques tartines toastées et nous amène le dulche de leche et des céréales. Parfait !
Nous prenons la route avec nos sacs sur le dos. Un peu plus de 2 km nous séparent du terminal. Nous arrivons bien à l'heure, accompagnés par 2 toutous abandonnés qui nous ont suivi tout le chemin. Nous attendons le bus lorsque le monsieur de l'agence vient nous voir pour nous demander de vérifier les tickets. Il a l'air un peu soucieux et finit par nous annoncer que le bus a énormément de retard. Il nous présente donc à une dame et nous indique que c'est elle qui nous amènera à El Chalten.
Nous voilà donc dans un taxi avec un couple de Chiliens pour un peu plus de 2h de route. Le paysage que nous traversons est tout enneigé comme la veille. Gentiane s'endort bien vite, on ne l'entend pas du trajet. Nous arrivons finalement à El Chalten, petite ville située au pied du fameux Fitz Roy. Nous n'en verront malheureusement pas la couleur étant donné les nombreux nuages...
Nous avons la chance de nous faire déposer juste devant notre auberge. Ce sera un dortoir de 4 lits pour les 3 prochaines nuits. La gérante nous fait faire le tour de la maison avant de nous donner une petite carte de la ville et des randonnées alentours. Elle nous donne pleins de conseils et les endroits où aller.
Nous restons un peu nous reposer et réfléchir à ce que nous allons faire les jours qui viennent. Le temps s'éclaircit alors un peu, nous en profitons pour aller faire un tour de la ville. La plupart des magasins et restaurants sont fermés en milieu d'après midi mais ça tombe bien nous avons repéré une petite rando pour accéder au Mirador de los Condores.
Nous voilà donc en marche pour prendre un peu d'altitude afin d'avoir un joli point de vue sur la ville et, potentiellement, sur des condors en vol. Le panorama est vraiment sympa, ça doit être encore plus impressionant avec un temps découvert.
Nous ne verrons pas les condors d'en haut mais à peine redescendus nous levons la tête pour apercevoir une dizaine de condors tournoyant au dessus de nos têtes !
Nous poursuivons notre petit tour de la ville à la recherche d'un supermarché. L'heure a tourné mais il n'y a cepedant pas beaucoup plus de commerces ouverts... Nous avons un peu l'impression d'être dans une ville fantome fuit par tous ses habitants ! Nous apprendrons en rentrant que c'est en effet un peu le cas puisque El Chalten compte environ 900 habitants l'été contre seulement 400 l'hiver. Nous parvenons tout de même à trouver une petite épicerie, juste ce qu'il faut pour acheter un paquet de pates et de la sauce tomate.
A force de parler de nourriture nous commencons à avoir sacrément faim ! N'ayant pas fait de vrai repas à midi, nous nous autorisons un petit plaisir en trouvant une auberge de jeunesse qui sert de l'agneau de Patagonie. Nous en avons beaucoup entendu parlé, il parait que c'est un incontournable gastronomique de la région et il serait dommage de ne pas y gouter. Nous nous intallons au chaud et nous laissons aussi tenter par un locro. C'est une autre spécialité argentine. Comme un genre de bouillon avec des morceaux de viande, des légumes et un petit gout fumé. Le repas est délicieux, nous sommes conquis par ces deux spécialités très bien cuisinées.
La nuit est sur le point de tomber et nous rentrons tranquillement jusqu'à l'auberge. Nous consultons la météo car nous voudrions faire la rando incontournable menant au pied du Fitz Roy demain. Mais si les nuages sont toujours de la partis le jeu n'en vaudra pas vraiment la chandelle... Le temps est si imprevisible ici que nous verrons demain en nous levant.
Nous sommes fatigués et après ce bon repas nous nous endormons bien vite, au chaud sous la couette.
Nous nous réveillons doucement, pas de réveil qui sonne ce matin. Le soleil est déjà bien levé. Alex se précipite à la fenêtre pour remarquer quelques pointes de ciel bleu à travers les nuages. Peut-être que la chance est avec nous !
Nous déjeunons et préparons nos sacs pour la randonnée. C'est décidé, nous allons faire le Fitz Roy. Nous pensons que c'est probablement notre meilleure chance de le voir aujourd'hui aux vues de la météo annoncée par la suite.
Nous partons donc un peu après 10h. Nous avons une bonne dizaine de kilomètres pour accéder à la Laguna de los Tres. C'est le point final de la rando : un petit lac perché au milieu des montagnes, juste au pied du Fitz Roy culminant à 3400m.
Le temps de prendre un sandwich en passant devant une boulangerie puis nous commençons le chemin.
Le temps est certe un peu dégagé mais les nuages ne sont pas bien loin... un peu menaçant, il faut bien le dire. Mais nous comptons sur notre bonne étoile !
La balade commence par une petite montée tranquille pour se mettre en jambe. Dès que nous arrivons en haut nous avons droit à un très beau panorama sur la vallée que nous surplombons et les monts enneigés qui l'entourent. Malgré le froid, nous avons bien chaud en marchant. Nous avons la surprise au détour du chemin d'entendre des petits bruits de chantier, comme un petit marteau-piqueur. Nous tombons nez à nez avec deux pics-vert s'acharnant chacun sur un tronc. Tout de noir vêtu et la tête bien rouge, un vrai woody woodpecker, accompagné de sa chère et tendre. Juste le temps de profiter du spectacle avant que ceux-ci s'envolent au bout de quelques minutes.
Au bout du 4ème kilomètre, nous arrivons à un mirador donnant sur le Fitz Roy, près de la Laguna Capri. Mirador il y a mais Fitz Roy il n'y a point, bien caché sous une épaisse couche de nuages. A priori les cumulus se sont donnés rendez-vous là haut et arrivent de tous les horizons. Nous continuons tout de même notre route à travers la forêt, guettant la moindre éclaircie. Le chemin sort de la fôret pour continuer sur des espaces beaucoup plus ouverts, dans les steppes patagoniennes. Une randonnée vraiment plaisante et pas difficile. Nous apercevons alors, coincé entre deux montagnes, le glacier de las Piedras Blancas. Petit glacier aux magnifiques tons bleus qui semble accroché à flan de falaise. Le paysage enneigé autour nous ferait presque croire que nous sommes à hautes altitudes alors que nous marchons seulement à 800m au-dessus du niveau de la mer. C'est l'important écart d'altitudes qui donne au paysage ce relief impressionnant.
Malheureusement, la vue sur les sommets s'amoindrit au fil des kilomètres. Nous ne voyons quasiment plus le glacier, pourtant beaucoup plus bas. Les gros nuages de neige s'ammoncelent. Nous décidons alors de rebrousser chemin au bout du 8ème kilomètre sur les 10. Les deux derniers étant une petite ascension de 500m pour admirer le Fitz Roy. Nous nous épargnons la montée glissante dans la neige, qui commence d'ailleurs à tomber, et dans les nuages.
Nous sommes un peu décus de ne pas la terminer et de ne pas avoir vu le fameux Fitz Roy... Après 1km de retour, nous nous arrêtons tout de même pour manger et voir si le temps tend à changer. Une petite lueur d'espoir et puis au final rien du tout, nous rentrons pour de bon vers El chalten. La météo est vraiment imprévisible et très changeante en Patagonie mais cette semaine le mauvais temps a tout de même pris le dessus.
Sur le retour nous nous arrêtons à la Laguna Capri avant de redescendre tranquillement sur le village.
Retour à l'auberge avec un passage à la boulangerie pour quelques viennoiseries qui remontent le moral !
Nous nous posons au chaud et après une bonne douche, nous commençons à préparer à manger. Quelques français sont encore présents à l'auberge, nous nous racontons nos différentes aventures. Le repas terminé, nous terminons au lit. Malgré la balade inachevée, nous avons bien marché, la fatigue est là. Demain matin nous guetterons le temps si cela change.
Aujourd'hui le temps est pire qu'hier, nous allons profiter de cette journée pour nous reposer. Le réveil est plutôt matinal car nous avons eu des compagnons (un peu bruyants) pour la nuit dans le dortoir. Chacun se lève à son rythme. Alex regarde par la fenêtre, un mélange de pluie et de neige tombe en continue. Les nuages sont vraiment très bas et nous ne voyons même plus le relief qui nous entoure.
Nous comprenons donc très vite que cette journée, nous n'allons pas la passer dehors sur les chemins de randonnées mais plutôt à faire le point sur le voyage et nous reposer tranquillement.
Heureusement le wifi est d'assez bonne qualité pour pouvoir se renseigner sur notre futur trajet et avancer le blog.
Nous avons de quoi cuisiner, nous restons bien gentiment au chaud. Juste le temp de sortir un peu pour aller lancer une machine à laver.
La journée passe finalement assez vite à discuter avec les quelques voyageurs de l'auberge.
Demain sera un autre jour. Ce sera notre jour de départ pour El calafate mais le bus étant dans la soirée, nous allons essayer de faire une dernière randonnée si le temps le permet.
Nous nous levons avec le bon espoir de pouvoir faire la randonnée et l'envie d'aller nous dégourdir les pattes.
Le temps s'est un peu amélioré et surtout ça doit continuer dans ce sens dans le courant de la journée.
Nous décidons de nous préparer en attendant qu'il neige un peu moins. L'auberge est vraiment située au pied du sentier de la randonnée. A peu près 9km pour rejoindre la Laguna Torre avec normalement quelques vues panoramiques sur les sommets alentour.
Nous nous lançons en fin de matinée sur le chemin. Il fait froid et il tombe de petits flocons mais nous nous réchauffons très vite, trop heureux d'être sous la neige. La randonnée commence par une petite montée nous donnant envie d'enlever quelques couches de vêtements.
Quelques randonneurs sur les chemins mais nous sommes tranquilles, loin de l'affluence que doit connaître ce sentier en été. C'est vraiment agréable de pouvoir profiter du silence de la nature. Vous savez, juste ce bruit de la neige qui tombe et des quelques cours d'eau alentours.
Première vue de la journée sur une jolie cascade en contre-bas dans la vallée. Nous ne distinguons pas la rivière qui s'écoule en amont, cachée par les nuages qui sont encore bien présents. A mi-chemin, nous arrivons au niveau d'un mirador avec une vue sur les sommets environnants. Nous ne pouvons apprécier que la moitié de la hauteur de ceux-ci mais c'est déjà mieux que ce qu'on pensait. Nous nous remettons en route pour la laguna. Le chemin s'ouvre sur une grande vallée où la végétation semble figée avec la rivière s'écoulant au milieu. Le bois prend avec le temps une jolie couleur argentée qui se marie à merveille avec ces paysages enneigés.
L'endroit où nous marchons se trouve être l'emplacement d'un trés ancien glacier qui a disparu depuis. Les traces laissées par celui-ci sur les roches et la présence de moraines en témoignent. Nous retrouvons tout ce que nous avons appris au Canada. A l'ère glacière, toute la région était probablement recouverte de glace.
Une dernière petite montée et nous arrivons à un point de vue surplombant de quelques mètres la Laguna Torre. Magnifique petit point d'eau, niché entre les montagnes, avec en arrière-plan le glacier qui l'alimente. Quelques blocs de glaces sont d'ailleurs éparpillés sur l'eau donnant du relief au paysage.
Nous nous installons sur la berge pour contempler ce paysage. Un joli rapace se pose à quelques mètres de nous, ayant repéré le déballage des sandwiches d'un groupe à côté. Pas farouche, il s'approche pour montrer son intérêt et récupérer les miettes.
Les 4 personnes à côté de nous se trouvent être des français (encore !). Nous faisons ainsi la connaissance de Marie, Fanny, Fabian et Cédric. Deux couples en tour du monde comme nous. Eux-même ne se connaissaient pas avant et se sont trouvés un itinéraire semblable pour faire un bout de chemin ensemble.
Nous prenons le chemin du retour en leur compagnie. Tous les 4 vont remonter l'Amérique Latine à l'inverse de notre trajet. Nous prenons plaisir à leur raconter nos aventures et nous échanger divers conseils. Nous apprenons que Cédric et Marie sont également kinés tandis que Fabian et Fanny sont dans le commerce. Tous les 4 sont partis pour beaucoup plus longtemps que nous. Respectivement 2 ans pour Cédric et Marie et 1 an pour Fabian et Fanny.
Les deux heures de marche du retour nous ont paru bien courtes tout en discutant.
Les coordonnées échangées, nous nous souhaitons bonne route pour la suite de nos voyages. C'est bien dommages que nous ne partions pas dans la même direction, nous aurions bien partagé quelques jours de plus avec eux..!
Nous retrouvons l'auberge et nous nous précipitons sous la douche bien chaude. Nous préparons un peu à manger pour récupérer de la randonnée.
Le bus est à 18h. Nous arrivons au terminal bien 15 minutes avant. Nous demandons alors où sera notre bus. La femme de notre compagnie nous indique qu'il va arriver, nous nous installons donc pour attendre. Un bus arrive d'une autre compagnie et embarque quelques personnes. Sous les yeux de la femme de la compagnie, nous ne nous alertons pas, le notre doit avoir un peu de retard..?!
Le bus parti, l'heure tourne. 18h15, Alex part redemander s'il va y avoir beaucoup de retard sur le bus car nous avons déjà eu un problème à l'aller. La dame se redresse alors avec de grands yeux et nous rétorque que le bus que nous devions prendre vient de partir. Nous restons sans voix, comment pouvons-nous deviner qu'il fallait prendre le bus de l'autre compagnie. La dame commence alors à nous dire que nous n'avons qu'à prendre un taxi pour nous rendre à El Calafate car nous n'avions qu'à prendre le bus et que ce n'est pas son problème. Alex commence à bouilloner. Fort de son progrès en espagnol, il se charge de lui dire le fond de notre pensée. A savoir que nous n'avons pas que ça à faire d'attendre un bus pendant plus de 20 minutes alors qu'il était sous nos yeux et que nous voulons le remboursement des tickets d'une part, et d'autre part une solution pour rejoindre El Calafate. Alex part à la recherche d'une autre compagnie. Par chance un minibus part à 18h30, nous achetons les billets immédiatement.
Nous obtenons le remboursement intégral de la première compagnie et y gagnons même puisque le trajet est moins cher. Un moindre mal. Par contre nous avons récupéré énormément de cash en pesos argentins dont nous venions de nous débarrasser en prévision de notre passage au Chili demain. La monnaie ne valant rien à cause de la crise, nous ne voulions pas en avoir sur les bras.
Le minibus part à la bonne heure et nous mène assez rapidement à El calafate. Nous sommes même déposés devant notre auberge pour la nuit. Nous déchargeons nos bagages puis nous filons en ville à la recherche d'un restaurant (il faut bien utilisé tous ces pesos !). Et nous sommes bien déterminés à finir l'argentine sur une bonne note.
Dans l'après-midi, les 4 français nous avaient parlé d'un restaurant préparant des fondues. Nous fonçons à la recherche du restaurant en question que nous trouvons sur l'avenue principale.
Nous profitons donc de ce dernier repas argentin. La fondue n'a rien à voir avec celle de France mais nous mangeons à notre faim avec un bon dessert pour terminer. Et par ce temps hivernal quoi de mieux qu'une fondue ?!
Nous partons nous coucher à l'auberge car demain le réveil sonnera tôt de nouveau. Départ au terminal à 8h pour Puerto Natales et le passage de la frontière chilienne vers d'autres aventures.