L'avion met 3h30 pour rallier Ushuaia de Buenos Aires. Juste avant d'atterir nous observons par le hublot le paysage magnifique qui se dresse devant nous. Des montagnes enneigées à perte de vue. L'avion se rapproche de la piste qui se trouve en plein milieu de l'eau sur une petite presqu'île.
La ville d'ushuaia est très étendue sur la côte au pied des pics enneigés. Nous débarquons dans l'aéroport qui ressemble à un gros chalet avec tout son intérieur en bois. Une chaleur douce à l'intérieur, nous nous attendons à geler dehors.
Les bagages arrivent très vite, nous sortons et au final, le froid n'est pas glacial, pas trop de vent et le soleil est au beau fixe. Un temps parfait d'accueil. Nous cherchons si un bus ou une navette relie la ville. On nous dit que seulement les taxis font le transfert mais que la ville peut se rejoindre à pied facilement n'étant pas très loin.
Nous décidons de nous faire une petite balade malgré les sacs sur le dos. Une balade matinale qui ne fait pas de mal. Nous pouvons nous arrêter prendre les premières photos au niveau des panneaux indiquant Ushuaia, fin du monde..!
Nous sommes tout sourire tellement nous attendions cet instant. Notre auberge se trouve dans le centre historique près de l'office de tourisme. Une petite heure et demi de marche plus tard, nous déposons nos bagages à l'auberge.
Juste avant nous sommes passés par l'office pour faire tamponner nos passeports du fameux "Fin del mundo" et pour prendre quelques informations sur les activités. Nous sommes dans la province de la Terre de feu.
L'auberge est vraiment sympa, les murs décorés de tout plein de mots des voyageurs de tous les coins ayant posés leurs bagages ici. Nous ne sommes pas nombreux, c'est la saison basse pour la patagonie. Aujourd'hui nous allons essayer d'organiser le peu de temps où nous sommes là.
Notre choix se porte sur un tour en bâteau sur le canal de Beagle pour le lendemain matin et pour le soir, une activité phare en nocturne : une initiation aux chiens de traineau, motoneiges et raquettes dans la neige. Nous réservons le tout et nous avons déjà hâte d'y être.
Le reste de la journée, nous faisons un petit tour de la ville. Rien d'exceptionnel, la ville ressemble à une grosse station de ski très étendue. Nous nous attendions d'ailleurs à une plus petite ville. Nous passons en fin de journée faire quelques courses au supermarché d'à côté pour se faire à manger à l'auberge.
La soirée, nous préparons le repas tranquillement avant de partir se coucher car nous n'avons pas récupéré de la soirée de la veille où nous n'avons eu que quelques heures de sommeil.
Nous espérons que demain le temps restera au beau fixe pour que les excursions ne soient pas annulées.
Nous nous levons pour le petit-déjeuner et nous nous préparons pour la sortie bâteau.
Nous rejoignons le port pour nous présenter, tickets en main. Après avoir pris la photo d'un des nombreux panneaux indiquant le bout du monde, nous nous installons sur le catamaran bien au chaud.
Le tour en bâteau commence et nous prenons le cap sur une petite île de cormorans empereurs. Le temps n'est pas vraiment au beau fixe, un peu couvert, il doit sûrement bien neigé dans les hauts. Il tombe une petite pluie toute fine durant l'excursion mais l'océan est calme. Après tout c'est un temps d'hiver qui s'accorde tout à fait avec le paysage et lui donne même un certain charme.
Nous navigons donc sur le canal de Beagle, assez proche du Cap Horn. Lieu où l'océan Atlantique rencontre le Pacifique. Le 6ème continent, l'Antarctique, ne se trouve "qu'à 1000km" de nous en bâteau, nous n'en serons jamais aussi proche que maintenant.
Nous arrivons à proximité de l'île où les cormorans s'installent toute l'année durant. Le cormoran empereur ressemble de loin à un pingouin avec ses couleurs noires et blanches à la différence qu'ils volent. Leurs caractéristiques sont une couleur bleue entoure des yeux et une petite houpette sur le crâne. C'est ce qui les distingue des autres cormorans.
Nous repartons un peu plus loin, direction une autre petite île rocheuse où nous trouvons un groupe d'otaries échouées. Un énorme mâle de 400kg, le chef de la meute, se fait dorer la pilule sans bouger d'un poil. Nous repensons au moment où nous faisions du Kayak dans Walvis bay avec Simon et Lauriane entourés des otaries curieuses !
Notre tour continue en prenant la direction du Phare des Eclaireurs, un des phares les plus australes au monde. Il est toujours en fonctionnement après presque 100 ans d'existence.
Nous apprenons également l'histoire de deux bâteaux s'étant échoués proche d'Ushuaia. Le Monte Cervantes, navire de tourisme allemand, faisait route en 1930 dans le canal de Beagle mais il s'échoua en égratinant la coque sur un fond peu profond. Le bâteau commença de couler avec à son bord 800 passagers. Les canots de sauvetages ont été efficaces car tous les passagers ont été sauvés, rapatriés sur la ville d'Ushuaia qui ne comptait que 8OO habitants également à cette époque. La ville a donc vu sa population doubler le temps de quelques jours. Une seule victime ce jour là, le capitaine qui est resté sur son bâteau faisant honneur à la vieille tradition marine.
En 1954, le St-Christopher, remorqueur de secours est alors appelé en partant du port d'Ushuaia pour essayer de ramener le Monte Cervantes. L'histoire de ce remorqueur est célèbre dans la région, il échoua dans sa tentative de remorquage du Monte Cervantes, car lui-même victime d'une avarie de moteur et de gouvernail. Le Monte Cervantes échoua ainsi une seconde fois. Le St-Christopher, remisé au port, a été laissé à l'abandon. Il y est d'ailleurs toujours, échoué à quelques mètres de la rive, devenu aujourd'hui une attraction touristique.
D'autres navires ont échoué dans la région car le fond irrégulier des îles rocheuses, très nombreuses, demande une très bonne connaissance de la zone.
Nous prenons ensuite la route du retour mais, avant de rentrer au port, le catamaran s'arrête sur une plage pour nous débarquer sur une petit île. Nous avons alors le loisir de nous balader sur celle-ci durant un petit quart d'heure.
Nous retournons au bâteau et 20 minutes plus tard nous voilà au port.
Nous rentrons nous préparer à manger à l'auberge. Le temps s'est un peu dégradé, nous espérons que l'activité de ce soir ne sera pas annulée.
Vers les 17h, nous avons confirmation que l'excursion est bien maintenue ! Et c'est vers 18h30 qu'une voiture vient nous chercher pour le départ. Dans la voiture nous faisons connaisance avec les autres passagers : un couple brésilien et un autre espagnol.
Nous arrivons à la station, où nous retrouvons plusieurs autres touristes. Petit café et thé pour nous réchauffer. On nous expose les différentes activités de la soirée avant de prendre le dîner. Plusieurs groupes sont formés pour alterner les activités.
Notre groupe commence par les chiens de traineau. Nous sommes impatients. Les chiens sont installés au fur et à mesure. Le guide nous explique que c'est un jeu pour eux, qu'ils adorent courir, et ça se voit (Et surtout ça s'entend !). Il y a trois espèces de chien venant d'Alaska et de Sibérie. Les plus rapides peuvent courir jusqu'à 45 km/h. On nous installe dans la luge l'un contre l'autre. Le guide est debout derrière. Les chiens démarrent et choisissent le tempo. Au cours d'une légère descente, ils se mettent à courir et le traineau file à toute vitesse, la sensation est vraiment sympa. A l'inverse, ils parcourent les montées en marchant mais toujours avec un bon rythme. Le tour est un peu court à notre goût. Mais bon ce genre d'activité passe toujours trop vite !
Nous descendons en prenant quelques photos. Les chiens sont vraiment beaux.
Prochaine activité, une initiation au motoneige. Un petit tour de 20 minutes à travers la forêt. Le sol est plutôt gelé, il manque un peu de neige en cette fin de saison d'hiver, mais c'est tout de même plaisant. Une petite frayeur au détour d'un tournant, le guidon ne tournant pas totalement, il faut bien anticiper sur la neige. Nous n'avons qu'une envie, partir se balader pendant des heures dans la neige fraîche. Il a beau faire nuit, nous distinguons parfaitement les montagnes qui nous entourent !
La dernière activité de la soirée est une petite balade en raquette, tranquille, où la guide nous montre quelques arbres de la forêt et une construction de Castors. Car oui il y a des castors en Patagonie et même énormément. Un problème dû aux autorités de l'époque qui ont importé des castors du Canada pour lancer un commerce de fourrure en Patagonie. Mais le problème est qu'il ne faisait pas aussi froid qu'au Canada et le pelage des castors n'était pas de la même qualité. Le commerce a donc échoué. Le second problème est qu'ils n'ont aucun prédateurs ici. Ils ont par conséquent proliféré et construit d'énormes barrages en rongeant tous les arbres des forêts. Chaque année, une grande chasse est pratiquée pour diminuer leur nombre mais leur viande ne se mange pas bref un véritable désastre...
Nous revenons au gîte où les tables sont installées. Le repas est servie avec au menu, truite et petit accompagnement de riz avec un bon verre de vin blanc. Nous mangeons en face de nos compères espagnols avec qui nous discutons tout le repas. Ceux-ci nous complimentent sur la qualité de notre espagnol, impressionnés également en apprenant que Gentiane ne parlait pas un mot il y a à peine 2 mois.
Le repas se termine bien et nous avons la surprise en sortant d'avoir quelques flocons de neige. La guide nous ramène à notre auberge, c'est déjà la fin du séjour à Ushuaia... Demain matin nous reprenons l'avion pour remonter vers El Calafate, lieu de l'incontournable Perito Moreno. Nous sommes impatients de découvrir tous les paysages magnifiques qui nous attendent !