Nous n'avions pas prévu de passer par le Pérou pendant notre tour du monde, mais tellement de personnes nous ont conseillé d'aller au moins voir le Machu Pichu, que nous nous sommes décidés à y aller. Et puis, c'est vrai, nous étions pas loin. Nous ne ferons que le sud du pays, et déjà il y a beaucoup à voir.
D'Arica, nous prenons un 1er bus pour passer la frontière. Nous commençons à être bien rodés pour les passages à pied. Puis nous attrapons un 2ème bus pour rejoindre Arequipa. Là, nous voyons bien le changement de pays : les bus ne sont plus du tout dans le même état ni le même confort. Ce n'est pas le même prix non plus ! Nous mettons 7 h pour rejoindre la ville..
Savez vous d'où vient l'expression "ici, ce n'est pas le Pérou"; ? la réponse dans une autre étape.... mais en Bolivie !
Arequipa est une superbe ville avec un centre historique magnifique, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Située à 2335m, elle est entourée de volcans en activité et de canyons parmis les plus profonds de la planète. De quoi nous réserver un bon programme !
Le couvent Santa a été construit en 1579. Jusqu'en 1970, les 450 religieuses qui y vivaient n’avaient aucun contact avec le monde extérieur. Elles étaient cependant issues de grandes familles et bénéficiaient ainsi de nombreux privilèges tels que l'octroi d'une servante noire (car tout le monde sait qu'une servante noire n'a pas d'âme...).
On raconte qu'une mère supérieure voulant abolir ces privilèges fût victime de multiples tentatives d'assassinats.....
Le couvent d'architecture coloniale espagnole est si vaste qu’il est semblable à une petite ville avec ses rues, ses jardins, ses cloîtres et ses parcs. Il reste aujourd'hui 20 religieuses dans ce couvent qui vivent dans des conditions plus communes.
Nous y passerons plus de 2 heures sans s'ennuyer.
Nous l'avons admirée au musée Santuarios Andinos. Cette émouvante "princesse des neiges" fut découverte en 1995 dans la calotte glaciaire du volcan "Ampato", à 6 380 mètres d'altitude qui se mit à fondre à cause de l’éruption du volcan voisin. Sa conservation était presque parfaite, en raison des très grands froids qui sévissent à ces altitudes. Il s'agit d'une fillette de 12 ans environ, sacrifiée rituellement au sommet de l’Ampato pour calmer les Dieux (leur colère s'exprimait par des éruptions de volcans). Venue peut-être de la capitale de l’Empire, Cuzco, elle est montée le long de ce chemin escarpé qui escalade le flanc ouest du volcan, sans doute accompagnée d’une partie du village, de prêtres, de musiciens, d'hommes conduisant les lamas avec sur leurs dos les offrandes et le matériel nécessaire à une ascension extrêmement difficile.
Après une nuit à plus de 6000 m d’altitude, seuls les prêtres et la jeune fille sont montés vers le sommet. Sans doute affaiblie par la montée et une nuit passée à haute altitude dans le froid, elle aura sombré rapidement dans un profond sommeil (et probablement droguée). La cérémonie terminée et la fillette morte après un coup fatal sur la tête, les prêtres se sont affairés à la préparer au mieux pour son ultime voyage, l’installant au centre de sa tombe en position fœtale, comme c’était la coutume, disposant autour d’elle ses objets familiers et recouvrant sa petite niche de pierres plates pour mieux la protéger.