Nous allons découvrir un des temples les plus connus de Thaïlande et pourtant un des plus récents : le Wat Rong Khun, à une vingtaine de km de Chiang Rai.
Le temple a été créé par Chalermchai Kositpipat, un artiste thaïlandais originaire de Chiang Rai, sur l’emplacement d’un vieux temple bouddhiste qui tombait en ruines. L’artiste a totalement financé le projet, dont la construction a commencé en 1996 et devrait se terminer vers 2070...
Le style de ce temple est complètement hors normes, avec des influences traditionnelles mais aussi fantastiques, voire fantasy, pop... Le lieu reste sacré, et accueille des cérémonies bouddhistes.
Sous le pont, une vision horrifique : des mains sculptées sont tendues vers le ciel, comme un appel à l’aide, et des têtes de zombies ou morts-vivants sortent d’une sorte de marécage gluant, toujours sculptés en blanc. Âmes sensibles s’abstenir !...
En fait, ce passage représente les âmes qui n’ont pas résisté à la tentation, au désir, à la cupidité, et qui se retrouvent en enfer...
L’artiste explique qu’il a renoncé à une vie d’excès et de débauche pendant sa jeunesse, et que le bouddhisme l’a sauvé. Ce temple serait l’expression du parcours qu’il a réalisé, une allégorie (un peu extrême !) de la spiritualité bouddhiste.
Photographies interdites à l’intérieur du temple, dommage. Les murs sont recouverts de fresques de l’artiste (qui est avant tout un peintre très célèbre en Thaïlande).
Du côté enfer : un fond étoilé orange et violet, avec des figures de la culture populaire et consumériste. On pourrait passer des heures à les identifier : Michael Jackson, héros de Star Wars, Superman, Spiderman, Hello Kitty, Harry Potter... et même Doraemon ! Il y a aussi des images de guerre, de destruction... Ces représentations sont très détaillées, et comme il reste de la place sur le fond de ciel, on imagine que l’artiste va compléter au fur et à mesure avec les nouvelles idoles...
Du côté spirituel : un grand Bouddha blanc sur fond orange, qui repose de cette débauche d’images. Les visiteurs bouddhistes se recueillent.
Et entre les deux, sur les côtés : des familles voguent sereinement vers l’illumination sur des bateaux en forme de nuages.
Ici, dans cette grande salle, nous commençons à comprendre que le travail de cet artiste est sincère, malgré son aspect outrancier : il joue avec les codes du bouddhisme en les mixant avec la culture populaire, mais c’est pour mieux faire passer son message, en l’ancrant dans notre époque.
L’esthétique de ce temple est tapageuse, outrancière, etc... mais après le choc de la découverte, nous avons vraiment ressenti la dimension spirituelle exprimée par l’artiste. Sans doute impossible plus tard dans la journée à cause de la foule...
Après tout cette blancheur, direction la verdure, nos yeux ont besoin de repos !!