Cette nuit la pluie est entrée dans la danse... une pluie forte, constante, mais chaude. Elle persiste au matin, et nous prenons notre petit déjeuner en la regardant tomber.
Alex a des trous pleins les pieds à cause de sa rando de 8h en savates... il se moquait de ma trousse de secours mais il est bien content qu'elle soit là maintenant...
Jacqueline est toute belle, avec un short à fleur et son habituel chapeau fleuri. Elle veut nous faire goûter à toutes sortes de choses typiquement polynésienne.
On commence par des mapés brûlants que vend une tahitienne au bord de la route , sous un grand parasol qui lui fait office de parapluie. Jacqueline fait plein de manœuvres pour arriver juste devant elle en voiture, et lorsqu'on lui dit de ne pas s’embêter, qu'on va descendre et aller les chercher à pied, la sentence tombe :"NON, il PLEUT!!!"
Une fois refroidi, le mapé ressemble un peu à de la châtaigne. C'est pas mauvais mais ce n'est pas mon fruit préféré de l'île non plus ...
On achète ensuite de belles bananes , et on poursuit la route jusqu'à Mataiea. Le paysage est sauvage par ici, c'est très beau. Je reconnais certains endroits, comme cette magnifique cocoteraie qui borde une belle plage publique... Jacqueline nous apprend qu'un grand hôtel va être construit ici, que tout va être rasé et bétonné! C'est vraiment dommage... Mais les habitants se battent contre ce projet, il ne reste plus qu'à croiser les doigts pour qu'ils aient gain de cause!
La pluie se calme progressivement. Nous arrivons chez notre amie: une jungle nous accueille une fois le portail franchis. Elle a une jolie maison blanche de plein pied, on entre par la véranda ouverte sur le jardin. Un énorme poste de radio diffuse une douce musique polynésienne, et nous nous asseyons autour de la table au son du ukulélé. Un énorme saladier remplis de ramboutans rouges et jaunes (une découverte du jour) trône sur la table. Ils viennent du jardin de Jacqueline.
Nous goûtons aux chaussons à la banane, à la goyave, on cherche la différence entre les ramboutans jaunes (plus fermes) et les rouges (plus moelleux, plus difficiles à décrocher du noyaux) on savoure les goyaves bien mûres...
Jacqueline nous fait ensuite visiter son beau jardin, armée de sa machette!
Nous savourons l'eau de coco fraîche et sucrée. On déguste ensuite la chair translucide à la cuillère, c'est délicieux!
Nous commençons quand même sérieusement à caler, mais la séance de dégustation n'est pas terminée!
Jacqueline nous apprend à rapper la coco façon polynésienne: il faut prendre une noix de coco "mûre", avec de la belle chair blanche dedans (appelé coprah). En deux coups de machette bien placés la noix est ouverte en deux. Elle contient encore un peu d'eau de coco mais elle est bien moins sucrée que celle de tout à l'heure.
Il faut ensuite avoir le matériel adéquat: une caisse en bois, une rappe exprès en forme de guitare qui se place sur la caisse. on s'assied dessus, le manche entre les jambes, et on passe la coco coupée en deux au niveau de l’extrémité arrondie qui est dentelée.
Le résultat est délicieux, et notre amie nous montre comment vraiment savourer ce met: en plongeant une banane dedans! Banane coco fraîche, c'est parfait...mais après ça nous sommes plus que rassasiés!
Le lait de coco est obtenu en pressant la coco rappée dans un torchon.
Jacqueline est très stricte dans son alimentation: elle ne mange pas de sucre, pas trop salé, et surtout elle mange tous les matin des feuilles d'aloe vera (c'est pas bon mais ça maintient en bonne forme!) et elle boit du jus de Nono.
Le Nono c'est un fruit assez moche qui ne sent pas très bon mais qui est bourré de bonnes vitamines. Pour en extraire le jus Jacqueline place les fruits dans un grand bocal au soleil... on vous laisse juger le résultat:
Après toutes ses bonnes choses, nous partons pour ....aller manger au restaurant! On ne peut pas traîner car sinon il sera fermé...En partant Jacqueline nous donne deux sac replis de ramboutans (nous avons beau protester que c'est beaucoup trop, rien n'y fait! ) plus les bananes et les goyaves qu'il reste...
Le restaurant est au bord de la plage. Le temps est gris mais il ne pleut plus.
Au menu: saumon des dieux, un poisson des profondeurs, très très bon mais comme d'habitude à Tahiti les assiettes sont remplies très copieusement.
Jacqueline nous remmène ensuite à la pension (on a bien dit qu'on voulait rentrer en bus mais impossible de la faire changer d'avis...)
Nous allons ensuite nager un petit coup histoire de dépenser un peu de calories... L'eau du lagon est rendue un peu plus fraîche par la pluie de ce matin mais ça fait du bien. Sans sa barbe Mr Gnougnoux prend moins l'eau et peut profiter pleinement des petits poissons et des beaux coraux.
Le soir c'est l'effervescence à la pension: le nord (=bâtiment de la pension le plus coté montagne = Christelle, Alice et Hugo et nous même) a invité le sud (bâtiment plus coté mer = Pascal et Manu ) à venir manger une Uruflette: gratin de uru avec de la crème et des lardons.
La préparation est sportive: les deux urus que Fred nous a donné sont un peu moumous, on ne sais pas trop s'ils sont comestibles ou si c'est un peu trop tard...
On prend l'apéro pendant que ça cuit, Christelle a même acheté du vrais saucisson!
La uruflette commence à sentir vraiment bon (vu la tête du four on y croyait pas trop...on a l'impression qu'il chauffe plus l’extérieur que ce qu'il est censé cuire...il fait 200 degrés dans la cuisine! )
C'est parti pour la dégustation :)
C'est tellement bon qu'on projette d'ouvrir une roulotte où l'on vendrait exclusivement des uruflettes, on est sûr que ça cartonnerait!
On trouve tous une petite place pour déguster de bonnes bananes au chocolat (et de la mange au chocolat, des ramboutans au chocolat, bref on met du chocolat partout et c'est top!)
L'ambiance était vraiment sympa, la preuve on se couche super tard ( à 23 h ^^)
Le lendemain on prévoit une petite rando histoire d'éliminer tout ça, et une purée au uru pour demain soir car il reste tout une casserole de uru (le plat à gratin n'était pas assez grand )