Ce matin un petit bout de ciel bleu est visible en face de notre Fare. Nous allons déjeuner en vitesse (fruits frais et pain perdu, miam ! ) et à 8 h pétantes nous sommes au bords du lagon, en vêtement, prêts à dégainer nos Goldoraks ! Oui mais… le bout de ciel bleu est bien loin maintenant, une fine pluie se met à tomber, et nous avons les pieds dans une eau bien trouble… Aucun des deux Gnougnoux n’a le courage de se lancer à l’aveuglette dans l’eau rendue boueuse par la pluie dont on ne connait ni la profondeur ni la nature de ses habitants (concombres de mer, oursins et autres joyeusetés !)
Changement de programme, nous allons chercher les kayaks pour aller trouver les eaux plus claires du lagon, vers les motus. Le père de Linda nous indique la direction d’un motu où Linda y a construit un Faré, Linda nous conseille de prendre une bouteille d’eau et nous offre un pamplemousse et des bananes en cas de petit creux…
Nous partons donc chargés de victuailles. Le courant n’est pas très fort mais il y a un peu de vague. Au loin un nuage se vide de son eau au-dessus du lagon, il aura vite fait de nous rattraper, mais nous ne recevons qu’une fine pluie plutôt rafraichissante.
L’eau trouble se situe sur les 10 premiers mètres, l’eau est ensuite bleue marine puis prend une teinte turquoise lorsque la profondeur diminue (proche des motus). L’eau est très très claire, et quelques rayons de soleil viennent enjoliver le paysage.
A l’approche du motu, trois sternes noires viennent nous accueillir. Elles tournoient juste au-dessus de la tête d’Alex puis viennent me voir ensuite, mais elles ne passent pas à l’attaque, nous sommes acceptés en ces lieux !
On laisse les kayaks sur la belle plage de sable blanc. Un
monticule de coquilles de bénitier borde la plage sur la gauche. A droite l’île
est couverte d’arbres verdoyants résonnants de cris d’oiseaux. A l’ombre des
arbres un petit fare se dresse, avec des chaises en bois et de quoi faire un
grand feu. Ça doit être top de déguster un bon barbeuc dans ce petit
paradis !
La plage et l’intérieur de l’île sont faite d’un sol plutôt fuyant : des centaines de Bernards l’ermite de toute taille s’enfuient ou se cachent à notre approche…
Nous allons voir le beau jardin de corail qui est parait-il situé entre les deux motus : effectivement on tombe tout de suite sur de nombreux poissons, de jolies patates recouvertes de beaux coraux et de bénitiers (effectivement, il y en a partout partout !) mais le courant est très fort, la mer est agitée à cause du mauvais temps, et les vagues se fracassent violement contre la barrière de corail à quelques 200m de là. Le soleil est enfin parmis nous, ses rayons donnent de belles couleurs aux coraux.
Nous faisons une pause banane pamplemousse sur un petit banc, obligés de se mettre à l’ombre pour ne pas cramer au soleil, ça fait plaisir après 3 jours de pluie ?
On s’enfonce ensuite à l’intérieur du motu pour aller voir la vue le long de la barrière derrière. Nous progressons difficilement dans un entrelacs de racines et de bois mort. Et nous faisons de macabres découvertes : à intervalles réguliers des oiseaux gisent au sol, dans un état de décomposition plus ou moins avancée… certains sont des adultes. Aucun animal ne vient manger leurs dépouilles… très étrange !
La végétation est beaucoup trop dense pour nous permettre de voir quelque chose, nous rebroussons chemin.
Nous décidons de rentrer en nageant, en tirant les canoés derrière nous, histoire d’aller voir les grosses patates de corail que nous avions aperçu depuis le haut à l’aller. C’est très chouette, il y a beaucoup de tout petits poissons et de beaux coraux.
On remonte sur nos embarcations une fois que l’eau est trop troublée par la pluie , retour à la pension. Le temps se couvre de nouveau mais on tente tout de même une nouvelle sortie vélo (avec cette fois une chaine qui tient la route !)
Après les bras ce matin, on bosse les cuisses ! La moindre petite côte est un véritable défi car les roues des vélos sont sous gonflées et voilées (ma roue arrière frotte carrément contre la chaine…) et surtout ils n’ont pas de freins ! C’est pour cela que les 2 routes traversières de l’île sont interdites aux vélos, car la pente est beaucoup trop raide et qu’il y a déjà eu des accidents graves…
La route est belle aux alentours de l’aéroport, mais dès que l’on dépasse la gendarmerie le beau goudron fait place à une route en béton agrémentée de nombreux trous… Nous allons jusqu’au Tiki souriant, le dernier tiki restant sur Raivavae, tous les autres ayant été déplacés sur d’autres îles.
Le tiki souriant est situé dans un jardin, et il est gardé par une armée de poules ainsi que par un bébé cochon trop mignon ! Je me dépêche de faire ma photo avant de me faire picorer les jambes !
Nous faisons ensuite demi-tour car le ciel devient franchement menaçant, mais nous rentrons à la pension sans avoir reçu aucune goute !