Etape 7: Rurutu

Publiée le 30/05/2018
Dernière matinée à Tubuai, nous allons visiter un marae avec Willson, puis on replie la tente et on reprend l'avion, direction Rurutu, où on va séjourner chez Taote Maxime.

Aujourd'hui c'est notre dernier jour sur Tubuai. Nous rejoignons Willson à 9 h pour une excursion en 4x4 dans un marae. Tous ses pensionnaires ont décidés de venir aussi, nous sommes 8 adultes et 6 enfants, ça va déménager! 

Willson nous avait prévenu qu'il fallait préparer des offrandes pour les anciens dieu: Mr Gnougnoux a tressé une couronne de feuilles qui repose sur son chapeau et Mme Gnougnoux a fait un dessin à l'aquarelle. Par contre les autres n'étaient pas au courant, et avant de monter dans les voitures tout le monde court partout pour faire un petit bouquet de fleur. 

chez Willson

On commence par un arrêt au bord de la plage, avec vue sur les motus au loin. Willson nous explique que nous sommes à l'emplacement du Fort George et nous raconte son histoire. Il a été construit en 1789 par les mutinés du Bounty. Il n'en reste rien.

Nous nous dirigeons ensuite plus dans les terres et Willson nous arrête au bord d'une rivière. Le moment devient solennel, il nous demande de le suivre pour offrir un par un nos offrandes et de ne pas parler jusqu'à la fin du procédé. Avec tous les enfants en bas âge, nous nous attendions à une catastrophe mais ils ont tous bien respecté la consigne. 

Une fois les offrandes déposées, Willson se lance dans un discours passionné en tahitien, il agite son grand bâton de guerrier dans tous les sens. 

Après cela on peut entrer sur le site du marae.

les offrandes du marae
Willson avec son bâton de guerrier

D'après Willson ce marae était un endroit où les femmes de "l'élite" venaient accoucher. Elles venaient seules, sans le père, et étaient prisent en charge par des soigneurs. D'après lui elles allaient accoucher dans la rivière juste à coté du site, puis une fois l'enfant né et le placenta expulsé (on laissait le bébé relié au placenta) elles se reposaient dans un petit faré construit au milieu du marae. 

Un tas de cailloux chauds étaient recouverts de feuillages et on plaçait le placenta dessus, pour réchauffer l'enfant. 

Une fois qu'ils étaient certains que la maman et le bébé survivraient, ils les emmenaient sur le marae d'à coté pour couper le cordon. 

...
Pierre d'accouchement

C'est au pied de cette grande pierre que la maman et le bébé étaient installés pour couper le cordon. 

La maman et son bébé restaient ensuite dans ces lieux jusqu'à ce que le morceau de cordon du bébé soit sec, puis le papa pouvait enfin découvrir son enfant. Il avait cependant le droit de vie et de mort sur le nouveau né. Comme il y avait beaucoup de consanguinité à l'époque, beaucoup d'enfant naissaient avec des malformations, et le père pouvait alors décider de le tuer...

Certaines jeunes mères profitaient des premiers jours pour donner leur enfant mal formé et le faisait passé pour mort auprès du père quand elles savaient que le nouveau né ne serait pas accepté. C'est les début du Fa'a'amu: les familles ne pouvant pas avoir d'enfant prenaient en charge les enfants des autres. 

Willson nous fait ensuite un coup bas: "maintenant chacun d'entre vous va raconter une histoire..." bien sur la première désignée pour raconter son histoire c'est Mme Gnougnoux... Petit moment de gène vite passé, chaque participant galère bien, on rigole tous. 

...

Il est 13 h quand on arrive chez Yolande, il faut faire à manger, ranger les sacs et plier la tente, le taxi vient nous chercher à 15h! Top chrono c'est parti. 

Julie nous avait fait peur "la tente est facile à monter mais bien galère à replier", mais on s'en sort comme des chefs et après quelques tâtonnements, elle rentre docilement dans sa petite housse! 

Le taxi arrive au moment ou on ferme les sacs, on est au top de la synchro! 

Arrivés vers l'aéroport le chauffeur s’arrête vers une mama qui vend des colliers de fleur et surprise, ils sont pour nous! "C'est comme ça chez Yolande!" nous dit-il. C'est bon, l'oubli du premier jour est pardonné. 

On va faire la queue pour embarquer les bagages avec nos énormes couronnes de fleurs qui embaume, c'est top! 

prêt à partir, à l'aéroport de Tubuai

Pendant qu'on attend l'avion, un papi joue du ukulélé pendant que sa fille chante, c'est cool. 

Lorsque l'avion arrive enfin, nous croisons Yolande qui est radieuse avec une belle robe à fleur. Elle nous embrasse chaleureusement, puis nous montons dans l'avion, malheureusement déjà bien rempli. Les Gnougnoux sont séparés et aucune photo de l'île vue d'en haut n'est disponible. 

Après une courte demi heure de vol nous atterrissons à Rurutu où Maxime nous attend, deux lourds colliers de fleurs dans les bras! 

Nous récupérons nos bagages et des caisses de médicaments pour le centre médical où Maxime travaille. 

On charge le tout dans le pick up du centre, et c'est parti pour l'aventure!

Taoté Maxime et les Gnougnoux

L'aventure s'arrête rapidement devant la pizzeria où l'on a passé commande: impossible de redémarrer la voiture! Maxime ne se démonte pas et appelle le technicien du centre, qui arrive en 10 minutes avec un polynésien bien baraqué en renfort. Les hommes ont beau pousser le pick-up, impossible de redémarrer. 

Le technicien (Edgar) nous charge dans sa voiture et le pick-up est laissé sur place. Le centre médical n'était pas très loin, Maxime nous fait visiter son logement de fonction, situé juste au dessus: un grand salon avec cuisine ouverte, salle de bain avec une grande douche, trois chambres spacieuses, le tout très propre, ça va nous changer de la tente! 

Seul défaut de ce logement: pas de terrasse et pas de jardin, mais juste à coté, le long de la plage, de nombreuses tables attendent qu'on vienne y boire l'apéro! 

Ginette, une infirmière qui travaille au centre, nous prête gentiment des vélos pour la semaine, je sens que ce séjour va être top! 

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1 Voyage | 55 Étapes
Rurutu
26e jour (28/05/2018)
Étape du voyage
Début du voyage : 03/05/2018
Liste des étapes

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