L'idée du jour est de traverser l’île d'Est en Ouest via la traversière, puis de rentrer à la maison en parcourant la route côtière par le Nord (la boucle fait 20 km)
Il fait beau et très chaud, on attaque la marche par la traversière. Nous connaissions déjà la partie qui monte (dur !), nous découvrons ensuite la partie qui redescend sur l’autre face de l’île, direction Avera. La forêt envahissant le bord de la route empêche tout point de vue sur l’océan mais apporte une ombre bienvenue.
Après la descente, la route traverse une tarodière (=plantation de taro). Toute la plaine autour de nous est composé de carré de plantation de taro entouré de canaux d’irrigation.
Nous arrivons à Avera, joli petit village qui ressemble
assez à Moerai, mais qui donne sur une très belle baie. La mer est agitée
aujourd’hui et des vagues troublent ce pseudo lagon. De courageux rameur
s’entraînent sur leurs va’a. On visite une petite « boutique »
d’artisanat local : la spécialité ici c’est le tressage de feuilles de
pandanus séchées : chapeaux magnifiques, paniers et nattes de toutes
tailles sont exposés. Malheureusement les prix sont un peu élevés (et surtout
la boutique est déserte, impossible d’acheter quoi que ce soit !).
Nous faisons un arrêt au snack pour acheter nos casses croûtes du midi. Ce sera casse-croûte hachi (=steak haché) pour Mr et omelette pour Mme. La cuisto les a tant et si bien arrosés de « sauce rouge » que nous sommes obligés de les manger 200m plus loin (heureusement sur une belle petite table, avec vue sur le lagon) pour ne pas mettre de la sauce plein nos sacs à dos. Cette fois aucun chien errant ne vient nous faire les yeux doux, mais un petit cochon tout noir s’invite dans nos pattes et il est plutôt culoté le bougre !
On repart le ventre bien plein (sandwich omelette + lardons + frittes bourrées dedans, ça leste son Gnougnoux !) La grimpette qui arrive est bien difficile à passer !
Un poste d’observatoire à baleine nous permet d’admirer le ballet des … pailles en queue au-dessus de notre tête. Les baleines font leurs timides, toujours pas vu le bout de leur bosse ! On continue de suivre la route, on croise bien peu de voiture, c’est tranquille comme tout.
Nous visitons ensuite un marae au milieu d’une cocoteraie. Il est situé dans une pension, et un jeune chien vient animer notre visite. Même Mr Gnougnoux fini par craquer devant ses grands yeux trop choupinous !
Le nom de la pension est d’ailleur écrit en gros sur des pierres qui ressemblent à s’y méprendre à des pierres de marae… Willson serait fou s’il voyait ça ^^
Nous cherchons la grotte Ana Aeo, (aussi appelée grotte Mitterrand) qui est censée se trouver 200m plus loin quand une voiture bien délabrée s’arrête à notre hauteur : un papi Rurutu nous demande où nous allons:
« on cherche la grotte ! »
« Hey ben montez, je vous emmène ! »
On se demande un peu si sa voiture va pouvoir rouler avec nous dedans mais ça à l’air de le faire. Il nous raconte qu’il est agriculteur et éleveur, qu’il a plus de 300 poules ! Il s’engage avec sa voiture sur des petits chemins, puis il s’arrête devant un gros caillou, à coté d’un magnifique cheval (qui appartient au voisin). On continue à pied, et après 10 mètres dans la brousse la grotte apparaît.
Elle est très belle. De gros stalagmites gardent son entrée, elle est haute et son plafond est recouvert de stalactites (et de quelques gros trous apportant un peu de lumière. Le papi nous explique qu’en cas d’ouragan il vient se réfugier ici avec ses voisins, ils y sont à l’abris du vent et d'une éventuelle montée des eaux.
Cette grotte a été baptisée « Grotte Mitterrand » car Mr Mitterrand y est déjà venu. Pour l’occasion des câbles électriques avaient été tirés jusque là et un grand spectacle de danse traditionnelle avait été donné dans la grotte. Je dis au papi que ça devait être magnifique. Il répond « bof c’est pas mon truc ça, je m’intéresse qu’à mon travail » ah bon ok…
Il force presque Mr Gnougnoux à monter jusque tout en haut de la grotte pour y admirer la vue.
On remonte ensuite dans sa voiture. Il nous emmène à peine plus loin visiter ses cultures : du noni, de la vanille, des citronniers et bien sur des pandanus. Il nous montre son four à coco, on ne comprend pas grand-chose à ses explications (pourtant il y met du cœur !). C’est en fait un endroit où il fait sécher les noix de coco après avoir enlevé la coque fibreuse autour. Elles sont ensuite envoyées à l’huilerie de Tahiti pour faire de l’huile de coprah. Pendant ce temps une ribambelle de petit chatons joue avec nos chaussures, ils sont à croquer !
La visite du poulailler est moins mignonne : les 300 poules sont élevées en batterie dans des cages grillagées plutôt artisanales, à 2 par cage, elles peuvent à peine se retourner dedans … ça sent pas la rose à l’intérieur.
Vient ensuite la visite des cochons, qui ne sont pas attachés sous un cocotier comme la plupart de leurs congénères sur l’île, mais sont parqués dans des petits enclos en plots de ciment et qui se roulent dans leur crotte… Je crois que ceux attachés dehors ont une meilleure qualité de vie, malheureusement...
Nous reprenons ensuite notre route, encore 6km à parcourir pour rentrer à Moerai. Vient le moment difficile où on longe l’aéroport, 2km de marche en ligne droite, aucune baleine au large, c’est interminable !
Heureusement il nous reste 2 beignets au chocolat que nous dégustons en guise de goûter sur la plage située juste après l’aéroport. Quelques gouttes de pluie viennent nous rafraichir.
Un point de vue situé juste avant le village de Moerai nous permet de guetter les poissons perroquet (bleus turquoises) depuis le haut. On en voit 5-6 au dessus d’une patate, c’est chouette !
Une fois à Moerai, on s’arrête devant la piscine municipale, on appelle taote pour qu'il nous rejoigne et on se lance dans un bain salvateur pour nos corps transpirants. La nuit tombant, on rentre à l'appartement finir tranquillement la soirée et reposer nos petits pieds fatigués!