Aujourd'hui, Reti, guide à Rurutu, nous emmène suivre "le sentier perdu"
Aujourd’hui nous allons randonner sur le sentier perdu avec
Reti, un guide local, spécialisé dans les grottes de Rurutu.
NDR : Rurutu est une île particulière : c’est un
makatea, c’est-à-dire un ancien atoll qui a été soulevé hors de l’eau par un
point chaud pour reformer une île haute, et ce à deux reprises. C’est pour
cette raison qu’elle est remplie de nombreuses grottes, qui ont été creusées
par l’eau à l’époque où la roche volcanique était immergée. C’est aussi pour cela qu’il n’y a pas de lagon.
Reti passe nous chercher en bas du dispensaire et nous
roulons jusqu’à notre plage à hamac de la veille. On laisse la plage derrière
nous, le pick up s’enfonce un peu dans les terres, et nous dépose au village
suivant. Nous marchons le long de la plage, puis Reti nous guide le long des
rochers qui nous mènent au bord de la falaise.
Nous visitons une première grotte, plutôt profonde, qui
abrite de jolies formations rocheuses, tantôt scintillantes tantôt en forme de
dentelle… Il nous montre d’ancien coraux accrochés aux stalactites, une petite
fontaine d’eau filtrée par la roche… Il est passionné par tout ça, mais il
n’est pas géologue ni spéléo. Il a visité toutes ces grottes en profondeur,
accompagné d’un instituteur, spéléologue à ses heures perdues, qui avait fait
une mission de quelques années à Rurutu et qui lui a appris beaucoup de choses.
Ces grottes étaient autrefois habitées par les polynésiens
qui arrivaient sur l’île après de long voyages en mer sur leurs pirogues. Des
objets ont été retrouvés mais ils sont malheureusement quasi tous dans des
musées de Nouvelle Zélande… Il n’y a pas de dessins sur les parois, aucune
trace de vie humaine ne se devine.
On poursuit la balade. Nous marchons sur des roches acérées,
et la balade se transforme en escalade à certains passages. Reti est un super
guide, attentionné et patient, et tout se passe sans encombre. La roche
torturée offre de nombreuses prises naturelles et les racines des pandanus,
profondément encrées dans les rochers, permettent de grimper en toute facilité.
A noter que notre guide fait la balade… en savate !
Reti nous raconte que ce sentier était emprunté par les
mamas qui allaient couper des feuilles de pandanus (utilisées pour tresser des
objets ou les toits des maisons) de l’autre côté de la falaise. Je n’imagine
même pas passer par là les bras chargés de feuillages !
Nous arrivons enfin dans la « gueule du
monstre » : une grotte plutôt basse de plafond dont les bords sont
hérissés de stalactites et stalagmites qui forment comme de grandes dents.
L’effet est encore plus spectaculaire en regardant la falaise de loin !
Nous montons au-dessus voir la belle vue. En dessous de nous la marée est très basse,
le récif est complètement à découvert. L’eau est tellement claire qu’on arrive
à distinguer d’en haut l’éclat bleu des poissons perroquets !
On profite de la vue, Reti nous laisse le temps de faire
toutes les photos que l’on veut.
On poursuit ensuite le long de la falaise jusqu’à une
dernière grotte avec une superbe vue sur la plage où nous avions accrochés nos
hamacs la veille et sur le récif.
Le jour est en train de décliner, nous descendons rejoindre
la plage par le récif. Il suffit de regarder dans les flaques d’eau pour
découvrir ça et là des petits trésors : coquillages multicolores (mais
attention, ils sont habités !) et oursins brillants. Le paysage est
magnifique aussi, on ne sait plus où regarder !
On rentre à Moerai, et après une petite douche salvatrice
Maxime nous emmène boire l’apéro avec Herenui et Reti, pendant qu’on admire le
coucher de soleil dans le seul bar de l’île. C’est en fait une belle pension
qui fait office de bar, située au bord de l’océan, le long d’une plage de sable
blanc. On admire un beau coucher de soleil, puis on savoure des pina coladas et
des ti punchs depuis la terrasse abritée, on est bien bien bien !
