Tu n'as pas vraiment visité Rurutu si tu n'es pas allé au sommet du mont Manureva! Nous nous lançons donc dans l’ascension de ce petit mont qui culmine à 385 m et on en profite pour rejoindre par les crêtes ses deux voisins, le mont Taatioe (389 m) et le mont Teape (359 m)
Ce matin on se lève tôt, Taote (=docteur) Maxime nous a conseillé un petit itinéraire de rando sympa que l'on peut faire sans guide.
Avant de partir marcher nous allons faire quelques courses. La route longe la "plage", il n'y a pas véritablement de lagon. Le magasin est juste à côté. Nous étions plein de bonne volonté, mais les aliments proposés sur les étalages nous ont vite refroidis... Rien de frais, pas de fruits et légumes, pas grand chose au rayon surgelé....
Nous opterons finalement pour un magret de canard congelé avec des pâtes et une sauce au lait de coco en boite. Mr Gnougnoux opte aussi pour une caisse de Hinano (la bière locale), soit 20 bouteilles de 50cl... Heureusement une âme charitable nous charge dans sa voiture avec toutes nos victuailles pour nous raccompagner au centre médical.
On repart ensuite du centre médical situé dans le village de Moerai et on emprunte le début de la route traversière. Il fait chaud, ça monte bien, on est en nage après 30 min de marche... Ça promet!
On trouve assez facilement le début de la balade, une route empruntée par des 4x4 plutôt bien dégagée. On commence par la même occasion notre récolte de la journée (il n'y a pas de fruits au magasin, on va donc les chercher dans la nature!). Des citronniers et des orangers surchargés de fruits longent la route, puis des lianes de fruit de la passion sauvages (plus petits, plus doux mais beaucoup plus durs à ouvrir que les fruits de la passion classiques).
Le chemin monte tranquillement dans les hautes fougères puis sous des grands pins. On commence à apercevoir au loin des morceaux d'océan.
Arrive un moment où ça se corse. La route de 4x4 menait en fait à des poteaux électriques. Au dernier poteau, la route s’arrête net. On devine qu'un petit sentier monte jusqu'au sommet mais il est quasi recouvert par la végétation. Nos amies les araignées sont de retour aussi, nous bataillons entre les toiles et les branches, jusqu'à atteindre l'antenne radio au sommet du mont Manureva.
Après l'antenne le chemin est encore moins net, mais on est motivés, on se charge de débroussailler le passage.
Nous progressons lentement mais sûrement, et nous avons bien fait de poursuivre notre rando car la vue sur les sommets suivants est plutôt sympa: on surplombe la baie de Avera, un village de la côte Ouest. Des pailles en queues curieux nous survolent en poussant de grands cris.
La vue au sommet du 3e mont, le Mont Teape, nous offre un beau panorama sur Avera et l'océan. Le chemin semble ensuite redescendre à flanc de crête, Mr Gnougnoux est bien motivé pour continuer par là, il ouvre courageusement la marche, au risque de mettre le pied dans le vide et la tête dans une toile d'araignée bien visqueuse.
Le chemin redescend dans les hautes herbes, puis dans les fougères. Une fois de retour sous les pins, la piste devient plus claire. Après quelques kilomètres on arrive enfin sur une piste de 4x4, plus large et bien mieux dégagée. Le chemin est bordé de bananiers et de hautes fougères , c'est chouette!
Tout va bien jusqu'à ce qu'on arrive à un croisement....pas du tout prévu sur notre carte... On décide de prendre le chemin qui continue tout droit, mais la belle piste de 4x4 se transforme à nouveau en petit sentier mal dégagé et semble remonter tout droit vers le mont Manureva. Demi tour on retourne à l’embranchement et on tente l'autre chemin, qui heureusement d'avère être le bon. On croise des lianes de vanille, des bambous géants, des fougères arborescentes, puis des pamplemoussiers chargés à bloc!
Nous arrivons enfin sur la route principale de Moerai, juste à coté de l'OPT (=la poste).
Une fois de retour au village on rejoint le Taote à
« la piscine municipale », c’est-à-dire dans le port, où l’eau est bien belle et
où la profondeur permet de faire de beaux plongeons depuis la digue.
C’est seulement au moment de remonter le long de gros
rochers que Maxime nous prévient : « faites attention aux oursins sur
les rochers ! » Le fourbe !
