Chiang Rai ne mérite à notre sens pas une visite, mais c'est un passage obligé pour rejoindre de jolis villages de montagnes où vivent encore quelques minorités ethniques. C'est aussi l'endroit le plus pratique pour poser ses valises le temps d'une nuit, et rayonner à moto pour se rendre jusqu'à la black house et au white temple, deux oeuvres d'art atypiques qui valent le détour !
On aura passé plus d'une nuit à Chiang Rai, contrairement à ce qu'on préconise, mais il y avait la finale de la coupe du monde (YOUHOUU!!) qu'on risquait de rater en s'enfonçant dans la campagne. Et puis comme d'habitude, on avait pris du retard sur le blog, il fallait s'y mettre sérieusement ! Par chance, l'hostel était sympa (le deuxième, car puces de lit dans le premier donc bonjour-au revoir-pas merci), et juste en face s'était installé un resto franco-thaï, le type faisant les crêpes/galettes et sa femme de bons petits plats thaïs. Bon, Laurent s'est trouvé très bavard et nous très intéressés par son parcours, alors le blog ben...voilà quoi (toujours une bonne raison de pas l'écrire, c'est pas croyable ça !). Ce mec a fait tous les métiers du monde dans sa vie, même les plus déjantés (du genre danseur érotique dans les clubs de charmes des quatre coins du monde). Aujourd'hui, ce faux breton fait des galettes de blé même pas noir à Chiang Raï ... C'est fou la vie, vous trouvez pas ? On aura bien rigolé, bien raconté notre voyage et bien récupéré de l'info sur les choses à voir aux alentours.
Aux alentours de Chiang Rai donc, passage obligé au Baan Dam ou "black house", un ensemble de 40 maisons entourées d'un grand parc, réalisés par Thawan Duchanee, un artiste thaïlandais complètement dingo. Architecte inspiré, il est l'auteur des plans de tous les batiments, mais aussi (et surtout !) de la décoration de leur intérieur. Voyez un peu ! Le style, la taille et les matériaux des maisons varient : grands temples d'inspiration bouddhique côtoient des petites verrières et des sortes de yourtes blanchies à la chaux. Le fil rouge dans ce bazar organisé c'est les crânes, cornes, squelettes, peaux et mâchoires d'animaux qui jonchent les sols et tapissent les murs, les statuettes anthropomorphiques aux énormes chibres et les paniers en bois tressés... Un peu dérangé le garçon ! Franchement c'est à visiter.
Deuxième attraction située à une dizaine de kilomètres du centre ville : le Wat Rong Khun, plus communément appelé le "white temple". Édifice imposant, il a été réalisé par Chalermchai Kositpipat, un artiste thaïlandais qui jongle avec brio entre style traditionnel et éléments contemporains. De loin, exceptée la blancheur immaculée de la façade (quand même quelque chose!), tout laisse à croire que c'est un temple où moines et fidèles viennent communier avec Bouddha. En se rapprochant de plus près, plusieurs détails attirent l'oeil et viennent transformer le monument en une véritable oeuvre d'art, des plus contemporaines : l'allée de mains tendues vers le ciel à l'entrée, les têtes de super héros suspendues aux arbres. A l'intérieur, c'est le délire total, l'artiste a peint des personnages de films et dessins animés (star wars, bob l'éponge, matrix, un mignon, kung fu panda, etc.), l'attentat des tours jumelles, des taxis jaunes new yorkais, tous ces éléments étant parfaitement intégrés au décor d'un temple classique (pas de photo malheureusement).
Sinon, à Chiang Rai même on s'est baladé au marché et jusqu'au Wat Phra Khaeo, un temple au musée attenant qui n'ont pas grand chose d'extraordinaire (il n'est pas exclu qu'on en soit un peu blasé !), sauf l'histoire qu'ils renferment.
En 1434, un éclair vint frapper le stupa du temple et révéla une statue d'une grande richesse, un bouddha d'émeraude, dont on ignorait jusque là l'existence. Une réplique est visible à Chiang Rai, mais le vrai est exposé au palais royal de Bangkok, après être passé de main en main de monarques, qui voulurent se l'approprier.
Bref, à Chiang Rai on voit la vie en black and white !