Bien que le Nam Ou continue sa course jusqu'à se jeter dans le puissant Mékong à quelques kilomètres en amont de Luang Prabang, nous n'avons pas choisi le bateau comme moyen pour s'y rendre mais le bus, nettement plus rapide.
La route est belle, on traverse de jolis villages avec toujours cette architecture qui nous plait beaucoup, on aperçoit aussi par la fenêtre des silhouettes courbées en train de repiquer le riz. De quoi tordre le cou au refrain plusieurs fois entendu selon lequel " Les Vietnamiens plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser et les Laotiens l'écoutent " ... ?
Bon, peut être pas complètement, parce qu'à la différence du Vietnam du Sud où le riz est planté et récolté trois fois dans l'année, le climat laotien ne permet qu'une seule récolte annuelle. Voilà pourquoi on insinue que les Laotiens passent le reste de l'année à ne rien faire ... Et à l'horizontale de préférence ! En effet, en bord de route et dans les champs, on trouve partout de petites cahutes destinées exclusivement à la sieste et au casse croûte. Ils savent vivre ces Laotiens !
L'arrivée à Luang Prabang est plutôt insolite : pas d'autoroutes à 4 voies, pas de klaxons incessants, pas de pollution visible, très peu de voitures, pas de tramways ni métro, de bruit, et beaucoup d'arbres. L'atmosphère est incomparable par rapport aux plus grandes villes des pays voisins : Hanoi, Danang, Ho Chi Minh, Phnom Penh, Bangkok pour ne citer qu'elles !
Il faut dire qu'elles n'ont pas grand chose en commun : Luang Prabang, ancienne capitale royale ne compte que 67 000 habitants quand Danang en dénombre plus d'un million.
C'est donc une ville à taille humaine, où il fait bon vivre - la saison creuse, qui correspond à la saison des pluies renforce sûrement ce sentiment de sérénité. Elle est bordée par le Mékong et se traverse à vélo en une vingtaine de minutes. Luang Prabang abrite un nombre incalculable de temples et pagodes, de petits restos, de bars, de cafés et des marchés.
Connue pour être la ville où les colons français aimaient se retrouver paisiblement, leur influence perdure principalement au travers de la gastronomie et de l'architecture. Les boulangeries, pâtisseries et restaurants servent des spécialités françaises de qualité, qui remontent le moral des voyageurs et expatriés en mal du pays. On en profite pour savourer un croissant, et on va même jusqu'à commander un plateau de fromages avec du rouge pour supporter nos bleus, qui à la différence de nous n'honorent pas vraiment leur drapeau ce soir-là (c'était le match contre le Danemark si je me souviens bien. Bon, après coup on comprend qu'ils gardaient leurs forces pour la finale!).
Le centre ville comble les amoureux des belles bâtisses à colombages, imposantes maisons aux jardins toujours bien entretenus. La montée au Wat Chom Si qui surplombe la ville est indispensable. Du sommet, on apprécie la vue dégagée sur les montagnes environnantes, qui doivent être intéressantes à explorer.
Autre visite incontournable : les cascades de Kuang Si, à une trentaine de kilomètres de Luang Prabang. Pour ceux qui connaissent, elles ressemblent beaucoup à Plitvice en Croatie. L'eau claire et turquoise se jette de bassins en bassins, où on peut se baigner. C'est le paradis !!! Un sentier permet de cheminer à pied jusqu'à la plus haute des cascades, qui fait plus de 50 mètres de haut. Le paysage est extraordinaire, on se croirait tout droit sorti du livre de la jungle !
Après ce délicieux séjour à Luang Prabang, on comprend les nombreux expats qui ont décidé de s'y installer. La localisation, le mélange des cultures et la douceur de vivre font de cette ville un endroit où on se verrait aisément travailler quelques mois...