Il est 2h30 quand le réveil sonne. C'est au radar que nous nous préparons et que nous mangeons des noodles dans une tasse. C'est notre petit déjeuner pour l'ascension du King Kong Hill. Ce point de vue permet de voir le lever de soleil sur le Mont Bromo et sur toute la vallée.
Nous nous habillons chaudement. Un pantacourt, un t-shirt, un pull, une polaire et un k-way sont enfilés ainsi que deux paires de chaussettes. Il fait froid en haut. Nous entendons que cela s'agite dehors. Des 4x4, des gens qui parlent, pas de doute, c'est le grand départ pour tout le monde.
Nous sortons de chez nous. Plus d'une trentaine de personnes attendent leur jeep pour les emmener au point de départ de l'ascension. Nous serons les seules à marcher pendant une trentaine de minutes afin de gagner le début du chemin.
Nous marchons à l'aide d'une lampe prêtée par l'auberge. Il fait bon à 3h. Les étoiles et la lune nous guident vers la montagne. Nous prenons pour ces 30 premières minutes la route. C'est donc près d'une cinquantaine de jeeps qui nous doublent... Nous ne serons donc pas seules en haut.
Cela commence à monter légèrement. Nous voyons la file indienne de voitures et de jeeps sur le bas côtés. Pas de doute, c'est ici que sont débarqués les touristes.
30 minutes, c'est le temps à pied pour quitter le village jusqu'au début de l'ascension. Que je ne les entende pas parler d'écologie, d'environnement avec leurs grosses jeeps qui puent le gasoil. C'est insensé de prendre une voiture pour si peu !
Nous voilà au début du chemin. Ça monte raide. C'est une véritable procession. Il ne manque plus que les flambeaux pour remplacer nos lampes torches. Le chemin est large et bitumé. Nous doublons beaucoup de monde. Pour les touristes qui ne peuvent pas monter cette partie trop abrupte. Des chevaux peuvent être utilisés pour faire monter les touristes. Des cravaches métalliques sont utilisées pour faire avancer les chevaux. Je suis désespérée...
Le chemin est bordé de paillotte en tout genre pour manger et boire... Nous sommes près d'une centaine sur ce chemin. C'est très touristique.
Nous arrivons à l'escalier qui mène vers le petit chemin escarpé. L'escalier est fait avec des blocs de laves. Il est très beau. Nous quittons au pied de cet escalier un bon nombre de touristes...
L'escalier est long mais se fait plutôt bien. Nous arrivons à une plateforme aménagée. Quasiment tous les touristes s'arrêtent là. Nous ne faisons, comme à notre habitude, pas comme tout le monde. Un tout petit sentier mène encore plus haut, au point de vue du King Kong Hill. Il n'y a pas de doute, c'est celui là. Il faut presque faire de l'escalade pour commencer. Nous avons 30 minutes de marche dans ce tout petit sentier rempli de végétation. Étonnamment, nous ne sommes plus qu'une dizaine de touristes. C'est compliqué pour quelques touristes d'avancer, y compris pour Réjane (elle a un bon gros rhume, la respiration est difficile). Me concernant depuis la montée raide, très raide dans les montagnes du nord du Laos ainsi que ces trois mois à balader mon sac à dos, mon cardio est devenu très bon. Mon coeur bat à un rythme régulier et je ne suis pas du tout fatiguée durant cette montée.
Nous arrivons enfin en haut, au King Kong Hill après 1h30 de montée depuis notre auberge. Il est 5h. Il fait encore nuit. Nous en profitons pour voir les étoiles et la lune. Ici, à plus de 2700m d'altitude, le froid s'est installé. Nous avons transpiré, ce n'est pas le moment d'avoir froid.
Après plus de 2h30 en haut, Il est maintenant l'heure de redescendre, sans glisser sur la terre humide. Il ne reste plus grand monde ici. Les touristes sont déjà descendus il y a bien une demi heure. La descente se fait bien plus facilement que la montée. Le soleil nous réchauffe à présent. Le paysage est tout autre. Nous avons l'impression d'emprunter un autre chemin. La vue est à couper le souffle sur ces volcans encore actifs. C'est unique de voir ça !
En arrivant au village, nous nous arrêtons pour faire quelques courses. Il nous faut un petit apéro pour ce soir ! Nous sommes samedi soir. Même au fin fond des montagnes, c'est un moment important !
Pour éviter, comme hier, de ne pas payer les droits d'entrée dans le parc et la taxe touristique (18€ par personne), nous faisons mine de sortir du village. Les barrières sont ouvertes, on ne nous dit rien. Nous empruntons le même chemin qu'hier. Celui qui longe les champs. Il y a un peu plus de monde aujourd'hui au bout du chemin, des chevaux pour transporter les touristes, des jeeps. Nous faisons mine de rentrer de notre balade, comme si nous venions de terminer le Parc Naturel. Nous arrivons à notre auberge sans encombre. Nous venons encore une fois d'économiser beaucoup d'argent.
Direction le petit déjeuner de l'auberge. Il paraît qu'il est copieux.
Nous passons la matinée à nous poser et reposer. Entre sieste et lecture.
Il est 13h quand le gérant de l'hôtel vient nous voir. Nous devons partir. Comment ça partir ?
En effet, au petit déjeuner, nous avons demandé à rester une nuit de plus. On nous a dit que c'était possible. Il y a eu un problème de communication entre le gérant et son staff. Tout est complet pour cette nuit dans son établissement... C'est le coup de massue. Nous lui demandons une réduction sur le petit déjeuner pour nous dédommager. Elle sera faite. Nous lui demandons conseil sur d'autres établissements dans les alentours. Nous voilà partis avec notre sac sur le dos, notre linge encore mouillé sous le bras à la recherche d'un hôtel pas cher dans le village. C'est donc à une dizaine de porte que nous frappons. Nous négocions sans relâche petite ou grande chambre. De vrais agents immobiliers, nous connaissons les prix du marché des chambres à louer sur une bonne partie du village. Nous finissons par atterrir, après négocions, dans une chambre pour 4. Le standing n'est plus le même. Nous n'avons plus de salon, ni de canapé angle, à peine de la place pour nos sacs à dos, pourtant pas si grand.
Avec tout cela, il est 15h et nous n'avons pas encore déjeuner. Nous partons en direction d'un petit restaurant derrière notre nouvel hôtel.
Ce n'est vraiment pas cher. Nous reviendrons ce soir.
Nous passons le restant de l'après midi à réfléchir à la suite de notre voyage. Des projets ont échoués pour que d'autres naissent.
C'est samedi soir, nous ne l'avons pas espéré comme cela mais c'est l'heure de l'apéro. Une bière au citron sans alcool (territoire musulman oblige) avec des gâteaux apéros aux maïs.
Nous retournons pour le dîner dans le même restaurant que le midi. Un petit poêlon est installé et nous réchauffe. La fraîcheur du soir est revenu. Nous sommes accueillies par le couple. Nous prennons un Mie Goreng avec un oeuf... Un petit air de ce midi. On s'est trompé, nous voulions du riz. Trop tard !
Après cette longue journée qui m'a paru en faire deux, je me couche dans cette petite chambre à 4 qui n'était pas prévue. Une journée, dont on s'en souviendra longtemps tant l'ascenseur émotionnel a été mis à rude épreuve...