Nous avons quitté Philippe aux Sables-d'Olonne pour prendre la direction de Saint-Michel-en-l’Herm où Stéphane et Betty, eux aussi espérantistes, nous accueillent.
La piste, dans un premier temps, suit assez exactement le trait de côte et tutoie l'océan. Régal pour les yeux. Je pensais à tort la Vendée bordée presque uniquement de longues plages de sable fin et croyais le relief indulgent pour le cycliste. Il n'en est rien. La côte est rocheuse et certains passages exigent qu'on pousse sur les pédales. À tout prendre, c'est plus breton que flamand.
L’EV1 s'enfonce ensuite en retrait de la côte. Elle longe l'océan sans qu'on le voie jamais mais on le sait là, on le sent. Avant Jard-sur-Mer, l'itinéraire s'en écarte franchement pour traverser une zone de marais, paysage féerique.
Il fait beau aujourd'hui et même franchement chaud. La chaleur n'est cependant pas excessive, tempérée par le vent qui la rafraîchit, timide d'abord puis de plus en plus soutenu au fil de la journée. En traversant les marais, on se prendrait pourtant à désirer la confusion d'un brouillard qui, nous cachant la certitude des choses, nous révélerait sans doute le peuple fantastique qui certainement s'y cache, visible aux seuls rêveurs - dont sont assurément les voyageurs au long cours. Du moins me plaît-il de penser que cette fantasmagorie s’offrirait à moi... Le soleil tape, je vous l'ai dit...
Après Jard-sur-Mer, la piste sans cesse s'approche et s'éloigne de la route départementale qu'elle longe, un peu comme un bateau qui tire des bords. La piste est tracée à travers la forêt dans les dunes dont elle épouse le relief,. Montées, parfois raides, et descentes se succèdent rapidement. En prenant un élan suffisant, on parvient souvent à annuler une partie de la montée qui suit ; pour le reste, il faut pédaler.
La Tranche-sur-Mer marque l'entrée du parc naturel du marais poitevin.
Le dernier tronçon du jour, après la Faute-sur-Mer fait un large détour par la Vigie pour rejoindre Saint-Michel-en-l’Herm.
La Vigie, étrange piton rocheux, au milieu d'une plaine d'une platitude absolument rigoureuse. C'était une île mais la construction des polders où nous sommes l'ont asservie à ce rôle de sentinelle dérisoire. Elle était en mer, elle est en terre mais la belle redresse encore fièrement la tête. Hugo en aurait fait un poème.
En parvenant à destination, nous prenons conscience d'un changement de la nature même du paysage, de son essence. Les toits se sont aplatis, les murs se sont blanchis, les volets ont pris des couleurs, l'air embaume le conifère - ils remplacent progressivement les feuillus - de plus, le soleil, vif, brille : tout ces indices déterminernt un changement d’ambiance, caractéristique du sud, ou du moins de la représentation que j'en ai. Nous sommes au sud. II reste pourtant encore une petite semaine à pédaler avant d'atteindre Bordeaux et de quitter l’Atlantique en direction de la Méditerranée.
Demain nous serons à Fouras.
Bonvolu pardoni, ke mi ne tradukis nek la hieraŭa nek la hodiaŭa tekstoj. Tempo mankas. Sed mi denove trodukos ilin tiel malfrue ol eble. Paciencu..