La journée d'aujourd'hui est en quelque sorte une journée de vacances au cœur de nos longues vacances. Soixante-dix kilomètres tout plats, presque toujours sur belles voies vertes ou des pistes parfaitement sécurisées, dans des paysages de grande beauté sous un soleil qui a eu tôt fait de sécher les quelques gouttes de pluie de ce matin.
Après avoir quitté Conchil-le-temple, nous arrivons rapidement dans le département de la Somme à Fort-Mahon, en Baie d’Authie. On roule dans la belle forêt dunaire. La piste traverse un éco-village, paradoxalement équipé d'un golf.
De nombreuses familles passent ici leurs derniers jours de vacances. Il est vrai que la rentrée scolaire est pour bientôt. Mercredi mes ex-collègues animeront une journée de pré-rentrée pleine d'incertitude, les professeurs repartiront avec au moins autant de questions qu'ils n'auront obtenu de réponses. La retraite est un temps heureux et je suis surpris de constater avec quelle rapidité toutes les préoccupations qui étaient les miennes il y a encore si peu se sont éloignées.
Notre itinéraire flirte avec le Parc du Marquenterre et ses 200 hectares de dunes, de marais et de roselières qui voient passer chaque année pas moins de 300 espèces d’oiseaux migrateurs. Il faudra que nous revenions ici pour y consacrer le temps nécessaire et parcourir les 160 kilomètres de la véloroute de la Vallée de la Somme. Sans même pénétrer au cœur du parc, on croise des dizaines d'espèces d'oiseaux qui parfois s'envolent en nuage ou en essaim à notre approche, trop vite pour qu'on ait le temps de dégainer l'appareil photo - il faudrait prendre le temps d’attendre patiemment - ou qui, au contraire, nous regardent passer, indifférents.
L'arrivée à Le Crotoy nous fait découvrir, émerveillés, la Baie de Somme.
Plusieurs fois par an Yann Barthès se moquait gentiment de Jean-Pierre Pernaut qui évoquait une fois l'an - mais indéfectiblement chaque année -, pour dire aux téléspectateurs tout le bien qu'il en pense. Au-delà de la plaisanterie un peu potache de Quotidien, il faut être venu ici pour comprendre la fascination que peut exercer le site. Il est, comme celui des deux Caps avant-hier, parmi les plus beaux qu'il nous ait été donné de croiser au cours de ce voyage.
C’est donc à Le Crotoy que nous pique-niquons, face à la Baie. La marée est basse et la mer s'est retirée si loin qu'elle a dû se réfugier au-delà l’horizon.
Point de welsch ni de fish and chips ici... Nous dédaignons sans regret l’agneau de pré salé, peu adapté au pique-nique... et certainement moins bon que son cousin normand du Mont-Saint-Michel !
Le gâteau battu en revanche...
Nous reprenons la route pour la ville suivante : Saint-Valéry-Sur-Somme. Pour cela, il faut faire le tour de la Baie. Les voilà les agneaux de pré salé, en train de paître au loin.
Nous croisons le train touristique. Celui-là n'est pas jaune comme dans les Pyrénées, il est rouge.
Nous repiquons sur la droite pour pousser jusqu'à la pointe du Hourdel. La vue sur l'ensemble de la Baie et sur Le Crotoy vaut l'effort qu'il nous aura fallu faire pour pédaler contre le vent.
On rejoint Cayeux-sur-Mer par la belle voie verte qui traverse les dunes et nous amène à la plage où sont alignées les cabines.
Plusieurs vacanciers, pour se protéger du vent, se sont installés à l'arrière. Ils ne voient donc rien de la mer, tournés vers la route et la ville... étrange...
C'est ici que nous passons la nuit, dans un camping dont l'immensité nous surprend. On vient ici surtout des départements voisins. Dernier week-end avant la reprise. Il y a encore beaucoup de.monde.
Demain, nous irons à Dieppe. Nous serons provisoirement de retour en Normandie...