Après de longues heures de conduite sur la 120, dans des paysages tour à tour montagneux, désertiques ou vallonnés, on arrive enfin à Yosemite. L’accueil est grandiose : à peine entrés dans le parc, on tombe nez à nez avec des immenses pics rocheux, des cascades, des arbres immenses (et, immanquablement, des montées et des descentes qui font grincer Sheila).
Les sommets les plus célèbres du parc nous coupent le souffle, tou auréolés qu’ils sont de brume et de lumière rose du soir. Ils ont de ces noms qu’on n’oublie pas : El Capitan, the Half Dome, the Turtoise…
Bémol : on n’a pas réservé de camping, et Yosemite est une sorte de Disneyland des randonneurs et des grimpeurs. Autant dire qu’il ne reste pas un seul emplacement pour nous. On tente de s’installer discrètement sur un parking, mais on a à peine le temps de manger le repas du soir qu’on est délogés par des rangers qui nous préviennent que l’amende risque d’être lourde si on reste là. Alors on lève le camp, les sacs et les copains en vrac à l’arrière. Il nous faut ressortir du parc pour dormir tranquilles, et ça nous prend bien une demie heure de route. On s’installe au bord d’une rivière, un peu au hasard, et on espère que personne ne viendra nous réveiller cette fois-ci.
Et ça marche ! Le lendemain matin est lunaire. On n’avait pas vraiment calculé ça, mais le réveil est grandiose : brume et lever de soleil sur les montagnes, avec en prime le bruit assourdissant de la rivière en contrebas. Ulysse nous fat du thé, et on lève le camp à 7h30, tranquillement. On retourne dans Yosemite, on se brosse les dents aux toilettes du visitor center, on prépare une fournée de sandwiches et on file faire une rondo. On a choisi les Nevada Falls, et on n’est pas les seuls. Le début de la marche est un peu laborieux, les randonneurs en tenues fluo se heurtent presque les uns aux autres. Ulysse, qui est loin devant, nous fait prendre un chemin de traverse et on peut continuer à grimper tous seuls. Ça monte, ça monte, mais c’est magnifique : cascades, oiseaux bleus, soleil sur la pierre… Tout en haut, les chutes achèvent de nous impressionner. On s’éloigne un peu pour pique-niquer au bord d’une petite rivière, puis on fait demi-tour en direction du parking. La descente est raide, surtout un passage qui nous fait littéralement passer dans des marches glissantes sous une cascade qui nous trempe jusqu’aux os.
Bilan de l’opération : 5 ou 6h de rondo, des montées, des descentes, des ampoules, et un gros gros besoin de douche. Problème : les seules douches de tout le parc national coûtent 5$. On n’est clairement pas prêts à payer 10 minutes de douche le prix d’un repas, alors on prend Sheila, on la pose le long de la rivière, et on se savonne dans l’eau froide. Ça fait très bien l’affaire, et ça vaudra pour les 2 ou 3 jours qui viennent.