Première heure, peut-être pas. Le réveil sonne dans le vide à 6h30, et l’on n’émerge pas avant 8h30. On remballe Sheila, on retourne au Canyon et on apprécie la vue, de jour cette fois-ci.
Après une petite marche dans le Grand Canyon pour le petit déjeuner, on file tout droit vers Monument Valley. C’est encore une grosse journée de route qui nous attend. Au programme : quitter l’Arizona, passer par l’Utah et traverser la frontière avec le Colorado. De longues heures de route sous le soleil du désert, beaucoup de musique, beaucoup d’eau, une petite pause pour faire des pâtes et se brosser les dents au Macdo de Kayenta (toujours en Arizona). Là-bas, un vieil homme qui passe à vélo s’intéresse à notre voyage. En entendant que l’on passera par le Texas et la Louisiane, il rit. Il nous dit de nous méfier des ouragans, là-bas. Selon lui, si on parle gentiment aux tornades, on peut les faire partir. On y pensera.
En milieu d’après-midi, on passe enfin dans Monument Valley. De toutes part, des formations rocheuses colossales nous entourent. On n’a de cesse de s’arrêter sur le bord de la route, s’attendant à chaque instant à voir passer une caravane de mormons ou une diligence poursuivie par des bandits de grands chemins. Nous sommes en Utah. La terre est rouge, et le ciel bleu électrique.
Nous passons sur des terres indiennes, dans Navajo Land. Des chevaux sont parqués dans d’immenses champs désertiques, et les « trading posts » – anciens comptoirs commerciaux entre colons blancs et amérindiens – jalonnent la route. On a l’impression de finalement voir ces paysages du Far West qui ont bercé les récits de notre enfance. La route nous mène jusqu’au Four Corners, le point où les frontières de l’Arizona, de l’Utah, du Colorado et du Nouveau Mexique se rencontrent. L’entrée du monument qui marque la frontière est payante, alors on se contente de regarder de loin, et on repart, cette fois ci direction le Colorado.
La soirée approche. Lise nous annonce qu’elle nous fait une surprise quant à notre camping du soir. Elle prend le volant, on passe acheter des bières locales (le Colorado est réputé pour ses brasseries). Les paysages que l’on traverse se font de plus en plus verts, et la surprise est bien vite découverte : nous nous dirigeons vers Mesa Verde, un parc national connu pour ses maisons troglodytes datant des années 500 à 1200 après JC, bâties par le peuple amérindien appelé Pueblo. Le camping est luxueux : au programme, douches et lessive, enfin.