Un peu plus de Charlottesville

La matinée se déroule dans le décor familièrement générique d'un Starbucks, d'où on vous relate les cinq jours passés. Une fois nos tâches numériques effectuées, on reprend la route vers le centre de Charlottesville. On se gare, déambule un peu dans les rues, puis se dirige vers l'office du tourisme pour savoir par quel bout prendre notre visite. L'employée nous prépare un après midi bien rempli : d'abord une visite de l'université, puis un paquet d'événements gratuits en ville, car on est le premier vendredi du mois, la journée à ne pas manquer à "Cville". On prend donc le chemin de UVA (University of Virginia) en bus gratuit. On a l'air de tomber sur une journée de portes ouvertes, car on se mélange sans arrêt avec des groupes d'adolescents accompagnés de leurs parents qui font des visites guidées du campus. On se promène dans les pelouses bien vertes de l'allée centrale de l'université, qui, il faut bien le dire, est grande comme un village. Les bâtiments sont de brique srouge, tout nous inspire la richesse et les frais de scolarité à 60 000$ l'année. On va traîner nos tongs dans les archives de la bibliothèque pour voir une exposition sur la signature de la déclaration d'indépendance, en 1776. Puis on grimpe les escaliers jusqu'en haut de la gironde, qui a été dessinée par Thomas Jefferson lui-même et qui et classée à l'Unesco. Retour en bus gratuit vers le centre ville.

Par la fenêtre, juste avant notre arrêt de bus, on repère un panneau sur la devanture d'une épicerie fine : "tasting encouraged". C'est vrai qu'on n'a pas mangé grand chose ce midi, la faim commence à se faire sentir. Alors on saute du bus, et on va jouer les petites françaises émerveillés dans l'épicerie. Tout en discutant avec les vendeurs, on pique du fromage, du hummus, des petits bouts de pain dans de l'huile d'olive, et j'en passe. Puis on s'en va, la bouche en coeur. Direction le Mall, qui, on l'a appris entre temps, est la rue piétonne la plus longue des US (disclaimer : elle fait trois pâtés de maison de long).

Ce soir, les galeries d'art sont ouvertes au public et ont des expos spéciales, premier vendredi du mois oblige. On rentre dans une première, on s'intéresse aux tableaux une dizaine de minutes, puis on fond sur le fromage en libre service sur la table au centre. La deuxième galerie expose des photos, mais on arrive un peu tard pour le buffet : seule reste la limonade dans un coin de la pièce. On s'attarde un peu devant les photos, mais bientôt la galerie ferme et on est de retour dans la rue piétonne. Le temps de piquer un échantillon gratuit de chocolat dans la rue, et on se met en marche vers une de ses extrémités, où un concert gratuit commence. On s'assoit sous un immense chapiteau, et on écoute un groupe local de blues et de soul. Tout autant que la musique, c'est regarder les gens qui me ravit. Les enfants courent de toute part, tous trempés de sueur ; des coupes dansent, rient, et quelques personnes âgées swinguent, juste devant la scène. Un vieux monsieur, sur les sièges devant nous, chante et se trémousse sur sa chaise. La soirée est pleine de joie, et ça fait plaisir à voir.