Ce matin du 18 juin est marqué une illumination quant à ce que l'on pourrait offrir à Suzy en ce jour de départ pour la remercier de tout ce qu'elle a fait pour nous. Une poule ! C'est à double tranchant : on fera plaisir à Suzy qui a perdu une des siennes malgré bien des efforts il y a deux jours de cela maintenant, mais son mari Jim va probablement nous détester d'avoir ajouté un animal à la longue liste des merdes qui trainent dans la basse-cour. Tant pis pour Jim, aussitôt levées, on s'attelle à trouver un endroit où l'on peut acheter des poules femelles pour pas trop cher. Dans ce voyage, on compte les premières, et si il est vrai qu'acheter une voiture était une grande première, acheter une poule est une première à laquelle on s'attendait moins. Bref, après avoir aidé un employé a attraper une poule toute blanche, nous voilà avec l'animal dans un carton, le tout dans la voiture. Il est 8h30 du matin, on s'est réveillées il y a une petite demie-heure et on a toujours des petits yeux, c'est comique. Suzy est ravie du cadeau (une petite dame de 70 ans qui saute de joie dans sa cuisine, c'est rigolo).
Elle pense déjà à 53 trucs à la fois : comment elle va l'appeler, un programme détaillé d'intégration avec les autres poules ("on va d'abord la mettre dans une cage dans le poulailler pour que les autres s'habituent à son contact et qu'elle ne se battent pas, puis elle pourra aller dehors avec les autres poules pour apprendre à connaitre les autres animaux"), tout cela en nous faisant un petit déjeuner plus gros que nous, pour notre départ. Pains perdu, biscuits, omelette au fromage et au jambon, salade de fruits - rien que ça. Tout cela accompagné du fameux discours de pourquoi il faut que l'on reste plus longtemps. Bref, vers 11h, on prend la route : c'est bien simple, huit heures de route direction la Nouvelle-Orléans nous attendent. On a abandonné le plan d'aller à Shreveport, étant donné combien notre séjour au Texas s'est allongé. Plus on avance, plus le climat change : la verdure se fait envahissante, et l'humidité incroyablement présente. On roule parmi les marécages et absolument tout est trempé - de sueur, ou simplement d'humidité ambiante. Pire que la mousson. Les stations essences climatisées sont toutes embuées, et on meure de choc thermique à chaque fois qu'on y rentre. Ce qui change aussi dans ce que l'on voit, c'est la population et le niveau de vie entre les états. Mais surtout : l'accent . L'accent du sud est incompréhensible, absolument pas articulé. On a l'impression de ne plus parler la même langue qui nous paraissait pourtant bien acquise après notre année à l'étranger. On doit deviner la moitié de ce que l'on nous dit.
Après huit longues heures de route à ce régime, on arrive enfin à la Nouvelle Orléans.