Après notre nuit à Philadelphie, on prend la décision, à la dernière minute, de ne pas aller se promener dans la ville mais plutôt de filer directement vers… New York.
On prend le volant direction la grosse pomme. On appréhende un peu l’arrivée en ville avec la voiture, mais en fait, ce n’est rien d’insurmontable : un peu de circulation, certes, mais on y survit. En revanche, l’arrivée sur l’île de Manhattan est possible uniquement via un pont, qui, on le découvre un peu tard, est payant. On arrive au guichet : « cash only ». On n’a pas de cash, et le tarif est de 15$. On explique notre situation à la guichetière, qui nous engueule, mais est bien obligée de nous laisser passer. On est bien contentes d’avoir économisé la somme… qui passera probablement en frais de parking, quoi qu’il arrive. On tourne quelques minutes dans les rues huppées de Greenwich Village, avant de poser la voiture à un endroit qui nous paraît légal. On se balade dans des librairies, des friperies, des parcs ; on finit par se poser dans un café hors de prix pour cuisiner notre pique nique en profitant de la wifi pour organiser la suite.
On repart, on remet des sous dans le parcmètre, puis on repart dans l’autre sens, pour remonter vers le West Village. On met les pieds dans des boutiques-concept, comme ce magasin qui vendait exclusivement du sel par exemple. On finit par passer plusieurs heures dans une sorte de marché couvert appelé le Chelsea market, où de nombreuses boutiques chères se côtoient. On arrive même à y grappiller notre quota de free samples. Mais l’endroit est chic : cette fois-ci, ce ne sont pas des échantillons de sucreries de plages, mais des truffes au café et du miel bio. On déambule dans les librairies et les échoppes d’artistes qui vendent leurs petits machins à des prix exorbitants, avant de prendre la route du retour. Avant d’arriver à la voiture, dont le parcmètre n’a pas été renouvelé depuis 2h, on se permet même des incursions dans des fripes et chez des fleuristes, pour le fun. Et bingo, pas de prune sur le pare-brise de Sheila !
On reprend la route, direction un camping à quelques heures de là.
Mais alors qu’on entre sur l’autoroute pour quitter la ville, Sheila renâcle, ronfle, refuse d’accélérer et fait toutes sortes de bruits bizarres. On s’arrête en urgence à la première sortie que l’on trouve, on ouvre le capot, et on se rend compte que :
A) on est à court de liquide de refroidissement
B) On n’a plus d’huile. Ne nous demandez pas comment on a fait pour oublier de vérifier pendant si longtemps, nous mêmes on ne se l’explique pas. Toujours est-il qu’on en est là. On est au milieu du Bronx, perplexes et non-motorisées.
Un homme nous approche et nous dit qu’il a appelé son ami, qui s’y connaît en mécanique. Lui s’appelle King, et son ami Stephen. Les deux se penchent sur notre capot, constatent la même chose que nous, et nous conseillent un garage à proximité. On y file aussi vite que possible, désireuses de mettre les voiles vers le camping du soir où une douche nous attend.
Une fois arrivées au garages, les garagistes, tous dominicains, se jettent à 5 sur la voiture, et en 5 minutes, le problème est réglé pour la modique somme de 17$. On dit au revoir à Phil, le garagiste en chef, et on se remet sur la route.
Dans notre course effrénée au camping, on quitte l’Etat de New York, on traverse le Connecticut, et on arrive finalement dans le Rhode Island. Soulagées, on débarque au guichet du camping, mais le ranger de garde ne veut pas nous laisser entrer, sous prétexte que le couvre feu est passé depuis 30 minutes et qu’on risque de réveiller les autres campeurs. On fait les yeux doux, on explique notre besoin de douche, et il accepte finalement de nous laisser nous doucher. On s’exécute rapidement, puis on reprend la voiture et on se gare pour la nuit juste à côté du camping, à défaut d’avoir pu aller à l’intérieur.