Le lendemain matin, le réveil nous offre la vue sur les montagnes et la - relative - verdure, des paysages qui nous avaient manqué dans le désert. On prend un petit déjeuner dans le café du camping (luxueux, on vous avait dit), tandis que Margaux passe un entretien par Skype pour son job d’été. Une fois prêtes à décoller, on se dirige vers un des chemins de randonnée du parc. La matinée est déjà bien avancée, et le soleil est déjà trop haut dans le ciel pour que l’on puisse marcher très longtemps. Après cinq ou six kilomètres dans les canyons de Mesa Verde, à voir de loin les habitations creusées dans la pierre il y a des siècles, nous rebroussons chemin vers le parking. Une douche, une salade de tomates et nous revoilà parties sur les routes.
Là encore, c’est une grosse étape qui nous attend. Margaux prend le volant à travers les paysages vallonnés du Sud du Colorado. Je suis assignée DJ, et Lise fait le GPS. On se dirige vers Durango, prochaine « grande » ville où l’on veut s’arrêter pour écrire dans un café avec du wifi. La pause à Durango ne suffit pas pour rattraper les cinq jours passés sans relater nos aventures sur le blog. On fait la fermeture du café sans avoir pu tout rédiger. On lève le camp : il nous reste au moins 2h30 de route avant d’arriver au camping où l’on veut dormir ce soir, au Nouveau Mexique. Je prends le relai au volant, et l’on s’engage sur la route sous un soleil déclinant. Les collines sont verdoyantes, et l’on croise une foule de petits ranchs au milieu d’immenses champs. Les granges rouges au toit surélevé semblent sorties tout droit d’un film, elles aussi. Elles font partie de ces choses qui nous rappellent que l’on est bel et bien ailleurs. Forêt, collines, chevaux, et toujours le ruban noir et jaune de la route qui nous emmène à travers le soir. Le ciel se fait à nouveau rose et rouge et violet, à ne plus pouvoir lâcher les rétroviseurs des yeux. À l'exception près que cette fois-ci, les nuages sont épais et jaunes, au lieu de ressembler à des boules de coton, comme c’est d’habitude le cas. La faute aux feux de forêts qui font rage à l’Ouest de la forêt de San Juan, que nous longeons. La situation est sous contrôle, mais nous avons hésité à poursuivre notre itinéraire comme prévu à cause de ces premiers incendies de la saison. En revanche, plus de feux de bois la nuit dans les campings. On arrive de nuit au camping de Heron Lake, au Nouveau Mexique. On descend nos dernières bières du Colorado dans le coffre, et l’on va se coucher aussi sec.
Je suis réveillée à h 5h30, trop serrée entre Margaux et Lise, ou gênée par un ressort du matelas dans mon dos. A moins que ce ne soient les premiers rayons du soleil qui ne me tirent du lit. Je saute dans mes vêtements, et je profite des premières heures du jour pour finir ce petit récit. C’est chose faite désormais. J’attends que Lise et Margaux, encore enroulées sous la couette d’un blanc douteux, ne se lèvent elles aussi. On prendra la direction de Taos, puis de Santa Fe.
A la prochaine, au Nouveau Mexique ou bien au Texas !