L'étape où on traverse 3 fois la frontière, où on campe sur la plage et où agrandit notre petite troupe.
Les jours sont longs et bien remplis. On ne sait pas trop par où commencer pour raconter ces dernières journées. Pour faire simple, disons juste qu'une fois récupérés Ulysse, le futon, la couette, les bagages et tout le fourbi, on a roulé droit sur la frontière américaine, à 1h de route, fenêtres ouvertes et musique à fond. Juste avant de traverser aux Etats-Unis, la voiture commence à faire des bruits étranges, On fait demi tour immédiatement, le propriétaire nous ayant garanti un véhicule en parfait état malgré son grand âge.
Frank, le propriétaire donc, réagit immédiatement et nous donne rendez-vous chez son garagiste dès notre retour à Vancouver. Le garagiste re-check la voiture, nous confirme que tout est ok : simplement, Sheila a du mal à passer la deuxième et c'est pour ça qu'elle fait pas mal de bruit de temps en temps.
Nous repartons, Ulysse à l'arrière et tous contents, vers les US. Les douaniers, en nous voyant arriver la bouche en coeur avec notre projet de voyage de 3 mois, sont un peu suspicieux et nous demandent de passer à part par un guichet de douane où ils nous posent quelques questions. Mais notre projet tient la route, on a des billets d'avion pour la France, et ils n'ont pas d'autre choix que de nous tamponner le passeport.
On arrive, de nuit, dans un camping à Larrabee State Park. Le cabanon d'accueil est fermé, et on n'a pas moyen de payer notre emplacement (quel dommage), alors on se dit qu'on payera le lendemain en partant. On pose la voiture, Ulysse monte sa tente, et on file à pied sur la petite plage de galets à côté du camping. Quelques minutes à regarder les étoiles, et on retourne au camp pour tester notre première nuit dans le van.
Le lendemain, réveil dans le froid du coffre de Sheila. On se presse de se lever, de faire du thé, de manger une banane et on file tout droit (sans payer, ni vu ni connu) sur la route, jusqu'à Deception Pass State Park.
Deception porte bien mal son nom. Une immense plage à laquelle on accède par un pont au dessus d'une baie magnifique, du soleil et de l'air marin.
Aussitôt arrivés,Ulysse s'attelle au lancement d'un feu de bois. On a fait les courses au Walmart (carrefour américain), et on mange nos nouilles déshydratées et notre boîte de thon. On a réussi à acheter du vin, malgré le fait qu'on ait tous les trois moins de 21 ans. La soirée est exceptionnelle : coucher de soleil sur la mer, feu de camp jusqu'à minuit, discussions à n'en plus finir et lecture de poèmes les fesses dans le sable.
Le froid se fait de plus en plus sentir, on éteint notre foyer et on rentre à la voiture. On est tous les trois fatigués, Ulysse a la flemme de monter sa tente, et on se débrouille pour dormir à trois dans le van. Plus serré. mais encore faisable.
On est réveillés à 5h30 par le soleil et le bruit des vagues. C'est assez surréel comme moment.
On se fait la malle avant l'ouverture du guichet, une fois de plus, pour ne pas payer le parking, et ça fonctionne. Nous voilà en route pour Seattle, avec la musique et la beauté de la route comme compagnie. On s'arrête dans une gare routière pour se aver les dents et se brosser les cheveux, et on se sent propres malgré nos bientôt 3 jours sans douche.
A Seattle, on s'offre le luxe d'un brunch dans un café-restaurant, puis on visite un musée gratuit, mas on se rend vite compte que se garer en ville est un enfer. On pose la voiture sur un parking un peu excentré, qui se trouve être à côté d'un parc. Par curiosité, on grimpe la colline qui s'offre à nous, et on découvre une vue splendide sur la skyline de Seattle et son port de plaisance où hydravions et avirons se côtoient joyeusement.
Là encore, notre petit enceinte nous accompagne, et c'est au son de Santana qu'on alterne siestes, jeux de cartes et l'apprentissage des échecs avec Ulysse, toute l'après midi.
Le soir venu, on va rejoindre Clara et Hannah, deux amies de Sciences Po qui nous accueillent chez elles dans le quartier étudiant. Le dîner à cinq se transforme petit à petit en soirée à mesure que d'autres sciences pistes qui sont à Seattle nous rejoignent, ainsi que les colocs américains de Clara et des amies d'amis qui passent par là. On récupère aussi Lise, notre ancienne coloc de Reims, qui embarque avec nous pour un mois de road trip. Les retrouvailles sont joyeuses, les ventres remplis (de pâtes à la sauce tomate) et les bières locales circulent.
Cependant, à minuit, la fatigue de la journée nous frappe assez durement, et nous nous partageons les lits et les canapés. Tout est plus confortable que le coffre de Sheila (désolée ma grosse).
Le 5 mai au matin, on projette de prendre un ferry avec la voiture pour se rendre sur la péninsule de Olympic State Park. Hannah se joint à nous pour quelques jours, puisqu'il reste un dernier siège libre dans la voiture.
