La journée d'aujourd'hui est marquée par le départ d'Anne-Sophie. Elle laisse sa fille Alexine chez Suzy une semaine de plus (avec l'espoir de la retrouver bilingue), et rentre en région parisienne : elle reprend le boulot lundi. Avant son départ en début d'après-midi, on accepte avec enthousiasme la proposition de Anne-Sophie de nous couper les cheveux. Marine pour rattraper les catastrophes qu'on avait fait à son carré à Morro Bay (quand on était à trois dessus), et moi parce que les pointes commencent à fourcher.
La séance de coiffure dans le grand jardin est interrompue par Scout, un des chiens de Suzy, qui nous ramène une de ses poules sanguinolente et avec une patte manquante... Elle a du être attaquée par un coyote ou un renard dans la nuit ou ce matin. Suzy est dévastée - elle l'entoure d'un tissu blanc, la met dans un carton, lui sert de l'eau et essaye de penser à une solution. Mauvais timing : pour ce midi, elle avait préparé une salade de poulet. Les doubles standards, mais enfin.
En attendant, il faut profiter des derniers instants de Anne-Sophie pour lui faire vivre les dernières choses typiques qu'elle n'a pas encore eu l'occasion de voir. Direction la ville de Justin à quelques minutes d'ici, pour aller dans le magasin du même nom où sont vendues les meilleures Santiag, chapeaux et jeans de l'état. Tout est bien typique (on se demande qui porte ça au premier degrés), cow-boy et en cuir. On rigole des Santiag rose à paillettes en taille 26 mais on finit par s'acheter chacune un jean super résistant et bon marché.
Retour à la maison pour la fameuse salade de poulet et c'est déjà l'heure pour Anne-Sophie de sauter dans l'avion direction l'aéroport. On reste à la maison pour laisser ce moment à Alexine, Suzy et Anne Sophie.
De retour à la maison, Suzy a eu une illumination quant à comment sauver la poule qui agonise. Le mari de l'une des jeunes femmes qui montent ses chevaux finit ses études d'infirmier, et il aurait de quoi recoudre ou agrafer les blessures de la poule. On fait trois quart d'heure de voiture, la poule -toujours dans son carton- dans le coffre, pour aller chez lui, on se perd trois fois mais on finit par y arriver. La situation est assez comique : bien que Steven n'ait jamais touché à un animal de sa vie (après tout il est infirmier, pas vétérinaire), une mamie, qu'il connaît à peine, flanquée de trois gamines françaises, viennent tranquillement poser une poule à l'agonie sur son comptoir de cuisine. Il désinfecte, coud et agrafe les trous béants dans la poitrine de notre amie. Ça pue. Ses trois gamins viennent voir ce qu'il se passe. Personne ne peux s'empêcher de rire de la situation.
On discute bien avec Steven, qui nous conseille pleins de trucs à faire (et surtout à manger) à la Nouvelle Orléans. La poule recousue, Suzy va chercher des plats à emporter chez Fuzzy's, un fast food pseudo mexicain, pour remettre tout le monde de ses émotions.