Le lendemain, le réveil se fait dans des draps tout doux, à 8h du matin. La veille, on a convenu qu’on se rendrait aux stockyards de Fort Worth avec Suzy, Alexine et Anne-Sophie, et on compte y aller tôt pour éviter la chaleur intense de l’après-midi. 8h30, on arrive dans la cuisine de Suzy. French toast, salade de fruits, café. Une ronde dans les écuries pour nourrir chiens et chevaux avant de partir, puis on saute dans le pickup de Suzy, direction Fort Worth, à une heure de là.
Fort Worth est bel et bien l’antichambre de l’Ouest. Le but de notre visite est de voir les Longhorns, ces énormes vaches dont les cornes sont plus grandes que nous ne sommes hautes. A 11h30, elles sont déplacées d’un enclos à l’autre par une petite troupe de cowboys dont on ne sait pas si les costumes sont là pour faire joli ou pas. Le tout dans le décor pittoresque des stockyards : une rue centrale pavée, des étables gigantesques, des échoppes en bois comme on n’en voit que chez Sergio Leone. Et bien sûr, les immenses enclos labyrinthiques où sont gardées les vaches. Autrefois, elles arrivaient à Fort Worth en train, avant d’y être vendues aux enchères et redistribuées dans tout le pays. Aujourd’hui, elles font partie du décor touristique.
Après avoir déambulé dans cette ville du passé, Suzy nous emmène visiter des magasins. Oui oui. Mais c’est vrai qu’ils valent le détour. Elle nous montre Cabela’s, un magasin de camping, de chasse et de pêche. Il a la particularité d’être de décoré par… des dizaines et des dizaines d’animaux empaillés. Des loups, des bisons, des cerfs, des élans, des renards, j’en passe et des meilleures. Bienvenue au Texas, où on vous vend une canne à pêche entre entre deux zébus.
Après l’étape trophées de chasse, on rentre chez Suzy. On mange des tacos et du guacamole sur le bar de la cuisine. Et du cheesecake. Et des biscuits. Et de la salade de poulet. Bref, ça dérape. Il est 16h, le soleil tape et l’air est chargé d’humidité. On file se remettre au frais dans la deuxième maison, et on s’endort un moment, assommées par la chaleur et les excès de nourriture. Pendant ce temps, la mère de Suzy, Tutu, se sent mal, et Suzy doit l’emmener à l’hôpital.
Au réveil, à 19h30, on est bien peu fraîches. On retourne à la maison de Suzy, qui, entre temps, a posé Tutu aux urgences et est allée à la cérémonie de graduation d’une des jeunes filles qui monte ses chevaux. Une petite salade (parce que pourquoi ne pas rajouter un peu de bouffe là dessus), et on finit la soirée devant “I Love Lucy”, un feuilleton des années 1950, avec Suzy. C’est un beau moment. On laisse Suzy qui va fermer la porte du poulailler, et on va se coucher en croisant les doigts pour que Tutu aille mieux demain.