Premier arrêt d’une urgence capitale dès notre arrivée à Jacksonville - trouver un lavomatic pour faire de la lessive. On s’arrête dans le premier que l’on voit sur la route. C’est un peu un bazar sans nom : la télé et le “juste prix” version américain tourne en boucle à la télé (c’est une expérience), des vieux meubles sur le côté de la pièce, à côté des machines, et au fond, une dame avec deux minuscules chiens nous attend à son bureau, où s’empile un certain bazar. C’est Pamela. Pamela est géniale. Elle parle avec des gestes et des expressions théâtrales (elle aurait dû être actrice), elle nous raconte comment, le jour où elle a cru qu’elle allait être virée de son boulot au lavomatic, elle en est devenue propriétaire, et patronne. Pamela a la même voiture que nous, et a fait la même chose que nous, dans le temps : y mettre un lit dans le coffre et partir en voyage. Pamela a un coeur immense, et elle tient à tout faire pour nous aider. Quand on lui demande ce qu’il y a à faire dans le coin, elle se pose devant son ordinateur, post-it en main, pour nous faire un programme des bons plans et des musées gratuits pour la journée et le lendemain. Elle nous dit de la prendre dans sa valise pour la France : elle s’occupera du linge et en plus elle sait cuisiner. Elle tient personnellement à ce que l’on soit bien accueillie chez elle, en Floride, et elle tient à nous donner ce qui ressemble à ses économies, 17 dollars en billets de un, pour que l’on s’amuse et que l’on s’offre quelque chose. On refuse, trois, quatre fois, mais impossible d’y échapper : elle a été à notre place, et il en va de sa responsabilité de locale qu’on soit bien accueillie et que l’on passe un bon séjour aux Etats-Unis. On donne une accolade à Pamela, son adresse et son numéro de téléphone en main, en répétant des merci et la promesse de lui écrire, et on s’en va découvrir la ville..
On a bien pensé à utiliser notre butin à des fins utiles, mais il pleut et Jacksonville un endroit un peu fade (en dehors des rues commerçantes hors de prix… Il n’y a pas grand chose à voir), alors on le passe à se partager une pizza épinards-champignons tombée du ciel. On essaye de s’atteler à découvrir la ville, mais il n’y a définitivement pas grand chose à voir en dehors de magasins mignons, certes, mais trop chers pour nous quoi qu’il arrive. On décide donc de prendre la direction de Little Talbot Island, une presqu’il aux plage de sable blanc qu’on avait repérée pour son camping - mais on pourrait aussi bien y passer la fin de l’après-midi. La plage y est splendide, protégée pour ses tortues, et on décide d’y louer des vélos de plage pour pédaler au bord de l’eau (la plage est tellement longue que de toutes manières, on ne pourrait pas le faire à pieds). C’est presque le coucher de soleil, la marée descend, il fait juste bon et on ramasse des coquillages par terre - c’est vraiment chouette. Et quand la nuit tombe (et avec, un orage), on va se réfugier dans notre voiture au camping, regarder un film dans le coffre avec des seaux d’eau qui nous tombe sur la tête