Arrivée matinale à Santa Fe : on y visite la cathédrale St Francis of Assisi, qui est splendide, dans des couleurs pastel (à l’intérieur, elle est vert pâle) et une architecture splendide. On passe aussi devant le musée d’art amérindien contemporain qui a l’air chouette, mais qui est malheureusement fermé le mardi - too bad. On passe faire un tour dans la boulangerie française conseillée par notre sauveuse de la veille : ça a l’air assez authentique (il y a des croissant qui ne sont pas fourrés de jambon et de fromage, c’est vous dire), mais c’est quand même bien trop cher. On préfère le restaurant sur le pouce conseillé par George la veille : le Tia Sofia's. On est quand même pas assez courageuses pour tester le breakfast burrito, on préfère un mauvais café et partager des pancakes.
Notre problème du jour (parce que oui, dans un voyage il faut se faire à l’idée qu’on aura une merde par jour - comme on dit en anglais, “shit happens”), est que la station essence du matin nous a débité deux fois les quarante dollars qu’on leur a laissé. Retour donc à la station, se battre avec le patron, la jouer très américaine et faire semblant d'être énervées. Il n’y a pas grand chose à faire, il veut un relevé bancaire imprimé, ce qui s’avère être compliqué pour des raisons évidentes. On s’inspire des plus grandes (nos mamans - la mienne m’a toujours dit de ne pas oublier que “c’est ceux qui gueulent le plus qui obtiennent ce qu’ils veulent”) pour faire un scandale, faire appeler le supérieur, vérifier les caisses et la machine sur laquelle on a payé, mais il n’y a pas grand chose à faire. Après une heure de discussion, le caissier nous maintient que le deuxième paiement est en attente et qu’il nous reviendra en temps et en heure (ce qui s'avérera être le cas). Les nerfs en boule, on s’en va vers Madrid, une ville du Nouveau Mexique un peu plus à l’est.
Madrid, c’est un tout petit bout de pays hippie qui ne ressemble en rien à ce qu’on s’imagine des Etats-Unis, où les routes sont en terre, et où tout ce qui se fait, ce sont des bijoux indiens en turquoise et des galeries d’art. C’est chouette mais vite répétitif et en plus, la chaleur est écrasante.
On file vers Albuquerque pour la soirée. On trouve une ville avec pas grand monde dans les rues, c’est un peu glauque et trop chaud, jusqu’à ce qu’on mette le doigt sur le coeur de la ville. C’est une grande place où un film (Avengers) est projeté sur un immense écran extérieur, où des gamins jouent en maillot dans les jets d’eau et sur des structures en mousse, et où des vendeurs de glaces et de popcorns déambulent. On est entourées de familles qui sont venues voir le film avec tout le matériel nécessaire (à l’américaine), chaise de camping, pique nique, couvertures, etc.
On finit la soirée à manger des carottes sur le parking avant d’aller chez Andrew, un monsieur qui nous accueille chez lui pour la nuit, encore une fois grâce à la plateforme Couchsurfing.
Andrew a la quarantaine, vit en coloc avec deux autres personnages, porte du vernis à ongles violet sur les doigts de pieds et une chemise hawaïenne, a une van aménagé presque aussi vieux que lui et une bonne demie douzaine de vélos. Lui, c’est plutôt en vélo qu’il voyage. Il est américain depuis qu’il a huit ans (c’est à cet âge là qu’il a déménagé aux Etats-Unis. Avant il vivait en République Tchèque). Lorsque l’on arrive, il nous attendait sur la terrasse. Il nous fait visiter et nous propose du banana bread fait maison. Notre contribution au dessert, c’est un melon qui chauffe dans la voiture depuis trois jours. Andrew est un ange : pour la nuit, il nous laisse sa chambre (avec un vrai lit !) et dort dans son van pour y faire des réparations tôt demain matin.