MONTREAL ENFIN !!!

Le 19 juillet, c'est notre tout, tout dernier jour aux Etats-Unis. Et la toute dernière étape avant la frontière, c'est "Trader Joe's". Trader Joe's, c'est un magasin de bouffe un peu bobo, et on a ni le pouvoir d'achat ni vraiment la place de vous ramener les choses délicieuses qui se vendent là-bas, mais on va lui faire un petit hommage et surtout vérifier si il n'y aurait pas des choses à gouter (et pour votre information, il y avait de la glace menthe-choco dans un cornet gauffre, l'arrêt valait le coup).

On roule encore quelques kilomètres et ça y est. La boucle est bouclée. 20 000km, presque trois mois, une vingtaine d'états. Et on est de retour au point de départ : on l'a fait ! On passe la frontière sans encombre, malgré notre situation un peu bizarre (deux françaises qui conduisent et sont propriétaires d'une voiture immatriculée en Colombie Britannique, retournent au Quebec/Canada avec un permis d'études expiré dans mon cas, pour prendre l'avion direction la France). Heureusement que le Canada est moins regardant que les Etats-Unis en ce qui concerne ceux qui y rentrent. Encore une petite heure de conduite et on arrive à Montréal, destination finale. C'est un sentiment assez indescriptible : ça y est, on a finit. Montréal est une ville incroyable et incroyablement différente l'été : ça vit, c'est pleins de terasses et de lumières et de musique et de festivals. Un véritable sas de décompression entre les Etats-Unis et la France, juste à mi-chemin entre les deux. On retrouve Hugo, qui est un ami montréalais de Marine, que j'avais déjà eu l'occasion de rencontrer au cours de l'année dernière.

Hugo est un petit ange prêt à rendre tous les services possibles - ils nous avait déjà trouvé un endroit où laisser nos valises pour la durée du voyage au départ. Cette fois-ci, lorsqu'on lui demande conseil quant à où dormir pendant notre petite semaine où l'on est en ville pour vendre la voiture, il nous donne les clés de la maison d'amis à lui, qu'il garde pendant leurs vacances. Un duplex cinq chambres et deux salles de bains, tout vide, nous attend sagement. Bon on ne peut pas tout avoir : le Dojo (c'est le nom de la maison), c'est une coloc de cinq mecs qui ont pas forcément fait attention à tout remettre en ordre avant de partir. Vaisselle de plusieurs semaines, mouches sur les rebords de fenêtres et cadavres de bières et cendriers nous attendent - mais c'est si peu de choses lorsqu'on a une douche et un vrai lit !

20 juillet, l'organisation

En ce premier matin montréalais, on décide d’aller à la Société des Assurances Automobiles du Québec, s’enquérir des modalités de revente d’une voiture de Colombie Britannique. Les employés sont incapables de nous répondre, et pour couronner le tout, Sheila nous réserve un concert de klaxon quand on retourne la chercher sur le parking. Echec. En plus, on n’a plus d’internet car notre forfait américain ne nous couvre pas au Canada. Il nous faut donc aller dans des grandes surfaces pour attraper le wifi et se mettre en contact avec Anaïs, notre première candidate au rachat de Sheila. On se retrouve sans encombre sur un parking où on lui montre la bête sous toutes les coutures. Anaïs est emballée, et elle désespérait de trouver un véhicule pour partir en road trip. Elle nous confirme sur-le-champ qu’elle veut acheter Sheila. On va ensemble à la SAAQ demander quelles sont les démarches à suivre. Visiblement, il nous faut seulement un contrôle technique qui confirme que la voiture est en assez bonne forme pour rouler au Québec, notre titre de propriété de la voiture et une pièce d’identité. Rien d’insurmontable donc. 

Prochaine étape : on va s’asseoir dans un café avec Anaïs pour décider de la marche à suivre. On contacte ensemble un garagiste qui nous donne un rendez-vous dans l’après-midi. En attendant, Anaïs va à la banque se renseigner pour assurer Sheila, tandis qu’on va faire un tour à l’Armée du Salut pour que je m’achète une valise pour ramener tout mon bordel, tandis que Margaux fait le chauffeur.

A 15h, direction le contrôle technique. On laisse Sheila aux mains des garagistes pendant qu’on patiente dans la salle d’attente toutes les trois. Au bout d’une heure, le mécano nous confirme que Sheila est conforme aux standards de sécurité du Québec, à condition de subir quelques réparations mineures. Anaïs n’a pas l’air refroidie par la nouvelle, et nous on est soulagées que Sheila soit reprise par une autre voyageuse qui prolongera ses aventures.

La journée touche à sa fin : on fait faire une deuxième visite prévue de longue date à Sheila. Le potentiel acheteur est littéralement amoureux des Mercury Villager, et nous fait jurer de l’appeler si Anaïs se ravise. On est toutes contentes d’avoir un plan B. 

Quelques courses au supermarché (on profite d’avoir encore une voiture), et on rentre se coucher tôt, fatiguées de la journée. 

Le 21, journée épistolaire

Le 21, notre projet de la journée, c'est d'écrire à tous les gens qui ont fait de ce voyage ce qu'il a été. Rien qu'une trentaine de cartes postales à écrire. Première étape donc, acheter du papier à lettre. C'est à peu près tout ce qu'on a le temps de faire avant de retourner à l'appart pour faire un grand repas pour trois - c'est notre manière de dire merci à Hugo qui nous prête l'appart. Au programme : salade à la grecque, couscous au brocolis et tarte à la pécan maison qu'on a pris le temps de faire ce matin là. Comme il fait beau, Hugo nous propose d'aller pique niquer sur le toit d'un appartement qu'il connait. Il fait soleil, on voit tous les toits de Montréal, c'est tellement chouette que ça dure... Bien plus qu'un pique-nique.

On finira l'aprèm à écrire, écrire et encore écrire nos cartes. Ça nous rappelle tous les chouettes moments des trois derniers mois, passés auprès de gens tous différents et tous géniaux à leur façon. La fin de soirée sera passée aux côtés de Maddie (Madeleine), une amie franco-américaine de Marine qui fait ses études à McGill. Cet été, elle fait un stage ici, à Montréal, et le soir, elle bosse dans un bar à vin. Elle nous ramène une belle bouteille de rouge pour la soirée - et après le sevrage des moins de 21 ans aux Etats-Unis, ça fait plaisir ! Demain, ça devrait être le grand jour (triste ?) de la vente officielle de la voiture. Comme elle doit passer par la case réparations bénignes avant d'avoir droit à la vignette de conformité qui nous permettra de la vendre légalement, on doit aller chez le mécano. Mais comme il ne prend pas de rendez-vous, c'est premier arrivé, premier servi - donc le plan est d'y déposer la voiture aussi tôt que possible (soit... 7h ou quelque chose comme ça). Après, on récupérera la voiture avec Anaïs, aussitôt qu'elle sera prête, et avec un peu de chance, on aura même le temps de faire les papiers le jour même... On vous tient au courant !