Cette première nuit à LA nous laisse fatigués, mal réveillés, et il faut bien le dire, puants. La dernière douche date de Morro Bay, et ça se fait sentir. Première mission de la journée : trouver une douche à moindre coût. On se dit qu’on trouvera bien des douches de bord de plage. Il est 8h du matin, et on se met en chasse. En ce lundi férié, tous les Américains sont déjà en train de s’installer dans le sable avec leurs glacières et leur barbecue. On déniche finalement une plage avec des douches. Vous savez, de ces installations qui sont en fait un petit tuyau planté au bord du sable, là où les enfants vont remplir leurs seaux d’eau pour faire des pâtés. On se met en maillot de bain, on empoigne shampooing et brosses à dent, et nous voilà en train de nous frotter tant bien que mal au milieu des familles rassemblées là, qui nous jettent des regards circonspects. La toilette est sommaire, mais si nécessaire.
Une fois décrassés, on effectue une énième pause wifi dans un Starbucks, le temps de faire un peu de logistique. Ça nous prend bien quelques heures. Vers 14h, on décide d’aller se promener dans Chinatown pour aller manger.
On conduit, beaucoup : Los Angeles est si grande que, où qu’on aille, il faut compter au moins un passage sur une autoroute et un demi plein d’essence. On se gare finalement à l’orée de Chinatown, mais on se laisse distraire avec joie par El Pueblo, le quartier mexicain historique de la ville. Au lieu de manger chinois, on s’achètes des burritos et une horchata que l’on déguste dans les ruelles étroites et colorées bordées de maisons aux airs centenaires. Quand le parking expire, on file vers Echo Park, un coin de verdure où chante un petit étang, au beau milieu de la ville. Il y a des pédalos en forme de cygnes et des palmiers hauts dans le ciel. On s’étale dans s’herbe, on dort, on joue aux dames et on lit quelques heures, à l’ombre .
Et quand le soleil se fait moins mordant, on reprend la voiture, direction Downtown. Encore une fois, ce 28 mai est un jour férié aux US, alors le quartier est désert. On profite d’avoir les grandes esplanades entre les buildings pour nous tous seuls, et on regarde le soleil se coucher dans les vitres des gratte-ciels. C’est un moment un peu irréel, comme suspendu dans le temps. On lève le camp après avoir admiré le musée d’art contemporain et depuis l’extérieur et les passages piétons multicolores.Ce soir-là, on a réservé un coin de terrain sur Hipcamp. C’est du côté de Santa Monica, au Nord de Los Angeles. A nouveau l’autoroute, les palmiers, le coucher de soleil dans les rétroviseurs. Ulysse choisit la musique, et on vit un petit moment de grâce dans l’atmosphère orange du soir. Notre domicile du soir est un petit bout de terrain vague au bout d’une rue résidentielle, mais il nous paraît bien doux. On cuisine des pâtes, les renverse par terre, réussit à en sauver la moitié, les couvre de sauce tomate pour faire passer les bouts de gravier qui s’y sont collés. Comme c’est notre dernière soirée tous les quatre, on arrose ça à la tequila et on profite des ultimes instants. Demain, ce sera les adieux avec Ulysse pour de bon, et le départ de Los Angeles aussi.