Ce n'est qu'un au revoir, 2ème édition

Publiée le 08/06/2018
L'étape où on perd un membre de l'équipage.

Après moi la semaine dernière, c’est au tour de Lise de se réveiller pour une interview matinale de job d’été - à neuf heures, elle appelle depuis la maison d’Andrew pour confirmer un essai comme serveuse dans un restaurant sur la côte Normande. Après ça, on dit rapidement au revoir à Andrew (qui est, depuis cinq heures et demie du matin, à des réparations sur son van - il a démonté toutes les roues pour réparer un truc que l’on a pas tellement compris).

Il y a un truc que je ne vous ai pas dit, c’est qu’aujourd’hui marque le dernier jour de Lise. Elle repart pour DC, dans un premier temps, où elle participe, en tant qu’invitée d’honneur à une cérémonie de commémoration du D-day. En vraie Normande qu’elle est, elle ouvre la cérémonie avec un discours inaugural (qu’elle compte écrire dans l’avion... ) et lit des lettres de vétérans. Ouais, on est plutôt fières de notre copine. En tous cas, pour l’occasion de son départ, on lui fait la surprise du petit-déjeuner . On va dans un resto visiblement super connu pour ces cinnamon rolls (des pâtisseries américaines à la cannelle). Elle est tombée amoureuse de ces douceurs (et du café à la vanille) pendant cette année aux Etats-Unis. 

Le succès des cinnamon rolls

Le vol de Lise étant en retard de plus d’une heure (on croise les doigts pour que sa correspondance à Minneapolis fonctionne), on décide d’aller visiter un peu la vieille ville. Au programme, surtout des boutiques touristiques, avec bijoux aux pierres turquoises et autres bibelots trop chers. Et puis vient finalement le moment des au revoir, on roule pour l’aéroport. Sur le parking (très payant) de celui-ci, on essaye de rassembler les affaires de Lise toutes éparpillées dans la voiture, et surtout, de tout faire rentrer dans ces deux petits sacs. Mission compliquée, Lise a une certaine propension à s’étaler (on t'aime quand même). On mange une salade faite de ce qui nous reste dans la voiture à l’aéroport, on se serre dans les bras, on se dit qu’on se verra à Paris, et on repart payer nos cinq dollars de parking un peu tristounes.


Opération tout faire rentrer dans le sac

Ode à Lise.

Demoiselle Lise chère à notre coeur, sache que tu manques déjà à cette odyssée. Reviens-nous vite, toi et tes pieds que tu étends partout, ta capacité à lire une carte, penser un itinéraire correct, prendre de chouettes photos, boire plus de café que nécessaire, savoir quand sont les beaux paysages, tes chaussettes que tu oublies partout, tes coups de soleil dorsaux, et ton adaptabilité à différents contextes (miss Moutier passe du camping désertique peu hygiénique au discours devant toute la haute de DC en moins de 24h). Tu es bien bonne, dépêche toi de nous revenir.

Le grand renouveau.

On est le sept juin, et on est à Albuquerque. On est pile au milieu du voyage (plus en terme de jours qu’en  termes de distance, malheureusement). Alors on décide de prendre une grande pause pour prévoir la suite du voyage. Il faut : prévoir un itinéraire tenable (jusque là, on avait des obligations qui structuraient un peu la route : poser Ulysse à San Francisco, poser Lise à Albuquerque, retrouver des amis à certains endroits de la côte ouest. Maintenant, la seule vraie prochaine étape obligatoire, c’est Montréal à la toute fin), il faut trouver un appartement à Paris pour l’année prochaine, il faut faire des annonces pour vendre la voiture à l’arrivée, il faut faire nos inscriptions pédagogiques pour le master l’année prochaine, j’en passe et des meilleures. Pour l’occasion, on décide de chercher le motel le moins cher de la ville. Après trois essais (vraiment trop chers, on est certes sur la route 66, mais on parle quand même d’une chambre miteuse avec des draps troués de cigarette et qui sent le tabac froid), on débarque dans une sorte d’auberge de jeunesse (qui est plus une grande maison qu’autre chose d’ailleurs), on où négocie un prix à peu près raisonnable. 

Pause motel

A partir de là, nombre de choses à faire : première importance, aller laver la voiture. Elle a tout vécu, et ça se voit : sur les tapis de sol, on collectionne la boue du Washington, l’herbe sèche de l’Oregon, des pétales de Californie, le sable de l’Arizona, le gravier et la poussière du Nouveau Mexique et du Colorado, et surtout les souvenirs des copains qui sont passés par là (spéciale dédicace aux espadrilles trouées de Ulysse). 

Vider la caisse pour mieux la laver

Grand ménage dans la benne à ordure la plus proche, et direction le “car wash”. Armées de notre bonne naïveté européenne, on espère y trouver un petit aspirateur à pièces et un jet d’eau. Non. Bienvenue aux Etats-Unis. A peine arrivées à la station, on est assaillies par une employée qui prend notre plaque et nous demande quelle formule on préfère, et le parfum auquel on veut que la voiture soit lavée (oui oui). Pas le temps d’hésiter entre vanille, mangue et cannelle que la voiture est prise en main par une équipe d’une demie douzaine d’employés qui la frotte de haut en bas, extérieur et intérieur. Pendant ce temps, on est invitées à l’intérieur où l’on peut voir la voiture par la fenêtre, prendre un café et du popcorn gratuitement. L’Amérique. Notre voiture aspirée et sentant bon la cannelle, on va, le coeur plein de projets pour le bolide, à l’équivalent du Castorama du coin. L’idée est d’attacher des filets scratchables au dessus des sièges pour pouvoir y stocker des affaires. On ne s'épanche pas plus sur la suite des constructions puisque ce n’est pas terminé, et on s'y attardera plus si ça marche (une seule chose à dire : on a réalisé qu’on ferait pas long feu en temps qu’ingénieures). Dernier arrêt : le lavomatic, où on se décide à finalement laver notre couette et nos draps. Retour à l’auberge, dîner fait des bric et de broc d’aliments laissés à la cuisine de la grande maison par de précédents hôtes (et oui avec tout ça, on a plus rien à manger) et lavage de nos glacières et autres caisses de bouffe dans la baignoire de l’auberge, puis au lit (avec le doux son du film de la chambre d’en face).

Sheila est tellement propre qu'on se voit dedans
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1 Voyage | 69 Étapes
Albuquerque, Nouveau-Mexique, États-Unis
44e jour (07/06/2018)
Étape du voyage
Début du voyage : 25/04/2018
Liste des étapes

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