En préparant ma remontée de la côte est des États-Unis, j'avais découvert la ville de Lancaster et sa proximité avec la communauté Amish, via le voyage d'une autre blogueuse. Immédiatement, j'ai eu envie de dévier une seconde fois de ma route (après le crochet par Atlantic City) pour essayer d'en apprendre plus sur cette communauté religieuse aussi énigmatique que fascinante.
Les Amish sont une communauté religieuse anabaptiste, fondée en 1693 en Alsace par Jakob Amman (le mot amish est dérivé du nom d'Amman). La communauté amish est aujourd'hui présente surtout en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne. La première règle amish est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ».
Source : Wikipédia
Mon principal problème, quand je change de cap, est que je dois de fait troquer ma belle pancarte « North » avec mon drapeau français (pour rassurer quelque peu les étasuniens très frileux vis à vis des auto-stoppeurs ; j'aurai l'occasion d'y revenir dans un futur article). Heureusement, j'ai trouvé la parade à cette difficulté majeure : confectionner d'autres bouts de cartons que j'appose sur la pancarte initiale, pour change de direction à ma guise. Futé, n'est-ce pas !?
Avant d'atteindre Lancaster, j'ai effectué une halte au parc national de Valley Forge, situé à une trentaine de kilomètres de Philadelphie. C'est en ce lieu qu'environ douze mille hommes de l'Armée continentale établirent leur campement durant six mois, entre décembre 1777 et juin 1778, dans un froid glacial.
L’Armée continentale (en anglais : Continental Army) est le nom donné aux troupes des treize colonies américaines, placées sous commandement unique, celui de George Washington, et qui combattent l'Empire britannique pendant la guerre d'indépendance des États-Unis.
Source : Wikipédia
Ce parc se compose essentiellement d'une vaste plaine. On retrouve également des reconstitutions de cabanes, dans lesquelles auraient vécu les soldats, ainsi que quelques monuments.
Malheureusement pour moi, ce parc, qui regorgeait d'autres bâtiments historiques, était trop vaste pour être visité dans son intégralité à pied, chargé de mes deux sacs à dos, durant une simple halte. Après y avoir tout de même consacré deux heures en début d'après-midi, j'y suis resté bloqué durant plus de quatre heures, peinant à trouver des chauffeurs pour me conduire vers Lancaster. Je finirai par arriver à destination après 22 heures, alors qu'il faisait déjà bien nuit. Première vraie journée galère de pouce ! (Pour l'anecdote, le jeune homme qui m'a déposé à Lancaster fut Amish, avant que ses parents ne quittent la communauté alors qu'il n'avait que quatre ans.)
Tout comme Philadelphie, Lancaster se trouve dans l'État de Pennsylvanie. Cette ville de 60 000 habitants aujourd'hui fut brièvement la capitale du pays, durant l'année 1977. Elle est également l'une des plus anciennes villes américaines situées à l'intérieur des terres.
Je débute ma visite de la ville et de ses environs par un passage au Central Market. Ce marché couvert est le plus ancien marché fermier des États-Unis à avoir fonctionné sans interruption, depuis son ouverture en 1889. Il accueille de nombreux marchands Amish qui viennent y vendre leurs produits plusieurs fois par semaine. Premier contact avec la communauté (j'en parle comme s'il s'agissait d'extraterrestres…).
Mes hôtes m'ayant très gentiment prêté un vélo, j'ai pu passer le reste de ma journée à me balader dans les campagnes et petites localités alentours, espérant croiser quelques personnes de la communauté.
Si vous vous rendez à Lancaster, débutez votre visite par un passage à l'office du tourisme, situé en face de Central Market. Ils seront de précieux conseils et vous fourniront gratuitement un plan détaillé des curiosités à voir. Ils vous expliqueront notamment que celles-ci se concentrent essentiellement au sud-est de la ville.
En me rendant à l'office du tourisme, j'ai d'ailleurs appris que la région compte de nombreux ponts couverts. J'ai donc pris ce prétexte pour m'orienter. Et je n'ai pas tardé à croiser les premiers buggies Amish.
Parmi les autres curiosités dans le coin, le Kiwanis Park, situé juste au sud de Lancaster, son pont couvert et sa maison historique Rock Ford Plantation. Le Strasburg Rail Road, ligne ferroviaire opérant depuis 1832, vaut également le détour. Il est toujours possible de l'emprunter pour une excursion de quelques heures.
Si vous avez de la chance, vous pourrez également rencontrer Petit-Pas soufflant dans les bronches d'un cheval tout en se faisant lui-même souffler dans les bronches par une chenille :
Quelques informations supplémentaires sur la communauté Amish :
Ce passage par Lancaster fut tout d'abord ressourçant. En effet, depuis mon retour aux États-Unis, je ne fréquentais que des villes, souvent d'envergure. Pouvoir me balader librement à vélo dans les campagnes fut bienvenue. Ce fut également très enrichissant : j'avais en effet déjà entendu parler de cette communauté, que certains qualifient de secte, mais la méconnaissais. Même si je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec des membres, j'ai d'avantage eu le sentiment qu'il s'agit d'un mode de vie choisi et assumé. Je pensais en outre qu'ils vivaient totalement en marge du monde moderne. Or, leurs fermes côtoient des structures plus actuelles et leurs maisons se fondent souvent dans les quartiers résidentiels. Dans tous les cas, le contraste entre leur mode de vie et le monde moderne qui les entoure fut saisissant.
À noter enfin que les Amish ayant la fibre commerciale, ils proposent de nombreux tours et visites. Je n'ai personnellement pas souhaité y prendre part, essentiellement par souci financier. Néanmoins, ce genre de tours peut sûrement s'avérer intéressant pour en apprendre encore d'avantage sur la communauté.
« Qui n'a pas quitté son pays est plein de préjugés. »
– Carlo Goldoni