Comme un éternel recommencement, je quitte de nouveau Montréal, point de départ de mes périples jusqu'à présent, pour partir à la découverte du Canada atlantique, nom donné aux quatre provinces de la côte est du pays : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Et le tout en pouce, bien évidemment (et probablement un peu à la nage aussi !).
Mais avant d'atteindre la première de ces provinces, un petit tour de la Gaspésie s'impose ! Je me donne environ deux mois et demi pour réaliser ce trip.
La Gaspésie est une péninsule située au centre-est du Québec, à l'est de la vallée de la Matapédia, et entourée des eaux du fleuve Saint-Laurent au nord, du golfe du Saint-Laurent à l'est et de la baie des Chaleurs au sud. Le nom de Gaspésie est un dérivé du mot Gaspé qui est un dérivé du terme micmac « Gespeg » signifiant « fin des terres ».
Source : Wikipédia
J'ai débuté mon séjour en Gaspésie par du volontariat dans une auberge restaurant, située dans la petite commune de Sainte-Félicité. J'étais logé et nourri en échange d'une trentaine d'heures de travail par semaine. Bien qu'étant dans un cadre plus qu'enchanteur, au bord du fleuve Saint-Laurent, j'ai décidé d'écourter mon séjour qui devait normalement s'étaler jusque fin juillet. En effet, je n'ai pas réussi à y trouver ce que j'attendais du travail dans une auberge de jeunesse : des tâches variées et du contact avec de jeunes voyageurs du monde entier.
Cette expérience, malgré tout positive, m'a néanmoins permis d'observer de sublimes couchers de soleil !
Avant d'évoquer la beauté de la Gaspésie, évoquons tout d'abord une facette qui m'a moins plu : les villes. Après en avoir visitées quelques-unes (Rimouski, Matane, Sainte-Anne-des-Monts, et Gaspé) et traversé plusieurs, aucune d'entre elles ne m'a vraiment marqué par sa beauté et/ou son architecture. Je les ai trouvées vraiment quelconques, bétonnées et sans grand charme. (À noter que Rimouski ne se situe pas en Gaspésie, mais je l'inclus tout de même à ce constat.) De mon point de vu, il n'est pas vraiment nécessaire de s'y attarder lors d'un tour de la péninsule.
La côte quant à elle est vraiment magnifique ! Elle m'a, à certains égards, souvent rappelé celle de ma Bretagne natale : très rocheuse, verte, eau turquoise (bon, pas si turquoise que ça, mais c'est pareil !).
La Gaspésie compte quatre parcs nationaux vraiment remarquables. Le plus connu et le plus important est le parc national de la Gaspésie, situé en son cœur. Celui-ci propose de nombreux sentiers de randonnée, permettant notamment d'accéder au Mont Jacques-Cartier (où l'observation des caribous est paraît-il aisée), au Mont Albert ainsi qu'au lac aux Américains. J'ai pour ma part effectué la randonnée de 17,4 kilomètres, faisant le tour de ce second sommet et passant par ce lac. Sublime ! Droit d'entrée : 8,50 CAD.
Lorsque je faisais du pouce pour me rendre au parc pour débuter ma randonnée, l'une des personnes qui m'a pris en stop m'a conseillé d'effectuer la boucle dans le sens inverse. Inconvénients : elle est un peu plus compliquée dans ce sens et pas balisée. Avantages : on profite d'avantage des paysages en effectuant la partie difficile en montant et non en descendant. Et en partant tôt, on est seul au monde pendant près de deux-trois heures.
J'ai vraiment adoré cette randonnée ! Elle était vraiment compliquée sur l'aller mais le cadre était tellement beau ! J'avais un peu hésité avant de m'y engager dans le sens contraire, mais ce fut finalement une bonne idée. Malheureusement, j'ai loupé une famille de caribous pour quelques minutes :(
Le second parc national que j'ai visité est le parc national de Forillon, situé à l'extrémité nord-ouest de la péninsule. Celui-ci est également magnifique. Il offre de nombreux points de vue sur la côte gaspésienne. Droit d'entrée : inconnu (gratuit pour le 150e anniversaire du Canada).
Bien que ne faisant pas partie de la Gaspésie, j'évoque également le parc national du Bic, situé à quinze kilomètres à l'ouest de Rimouski. Celui-ci propose de très jolies balades et est propice à l'observation de phoques communs. Droit d'entrée : 8,50 CAD.
Enfin, toujours à proximité de Rimouski (et toujours pas en Gaspésie), le Canyon des Portes de l'Enfer ! Vous y trouverez la plus haute passerelle suspendue du Québec (83 mètres) ainsi que la chute du Grand-Sault, haute de 20 mètres. Bien qu'un peu cher, j'ai vraiment adoré cet autre site touristique. Droit d'entrée : 14 CAD.
Autre incontournable de la Gaspésie : Percé, et son Rocher… Percé. Situé à l'extrême est de la péninsule, cet îlot rocheux est sans nul doute LE symbole de la Gaspésie. Bien qu'extrêmement touristique, ce site naturel est vraiment remarquable.
Enfin, afin de grever mon budget, certaines personnes mal intentionnées ont eu la fausse bonne idée d'établir une route des micro-brasseries tout le long de la Gaspésie. Parmi les onze brasseries listées (j'exclus pour le moment celle établie aux Îles-de-la-Madeleine), j'ai eu le courage d'en éviter six !
Faire du pouce en Gaspésie est très facile. J'y ai croisé pas mal d'auto-stoppeurs, parfois les mêmes à quelques jours d'intervalle. Cette facilité s'explique notamment par la présence d'une unique route (la route 132) qui fait le tour de la péninsule.
Poucomètre : 6 322 kilomètres.
J'ai passé un peu plus de trois semaines en Gaspésie (dont deux en tant que bénévole). J'en ai vraiment pris plein les yeux ! Cette partie du Québec a tellement à offrir qu'il faudrait y consacrer des semaines (pour tester toutes les bières notamment !). Je n'ai qui plus est pas parlé de la partie sud de la péninsule, où je ne me suis malheureusement pas attardé, mais qui m'a semblé toute aussi intéressante.
« Le vrai domicile de l’homme n’est pas une maison mais la route, et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. »
– Bruce Chatwin