Encore une fois, en arrivant dans la ville de Québec, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre : je n'avais rien lu à son sujet, je n'avais pas conscience de sa taille, de son histoire, de ses lieux d'intérêt. Encore une fois, j'ai profité de mes différentes rencontres pour essayer de savoir où me rendre, ce qu'il fallait visiter. Et c'est là que faire de l'auto-stop et « surfer sur des canapés » plus ou moins confortables est intéressant !
De manière unanime, il m'a été conseillé de visiter le Vieux Québec, cœur historique de la ville. Dans cette espace fortifié au début du XVIIe siècle à l'initiative de Samuel de Champlain, fondateur de la cité en 1608, l'on retrouve de très nombreux monuments historiques, parmi lesquels la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, l'hôtel de ville, mais surtout le majestueux château Frontenac, certainement la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir au Québec jusqu'à présent. Ce dernier, achevé en 1892, surplombe littéralement le fleuve Saint-Laurent. Il a depuis été transformé en hôtel et est même, paraît-il, le plus photographié au monde. À son pied l'on retrouve la Terrasse Dufferin, long belvédère en bois (enfin, théoriquement, sous la couche de neige actuelle, il y a du bois !), qui accueille chaque hiver et ce depuis 1884 « les glissades », sorte de grand toboggan depuis lequel il est possible de s'élancer en luge d'époque. Cela ne coûte que 3$ mais, bête comme je suis, je ne l'ai pas fait… !
Je dois avouer avoir été un peu déçu par le reste de la ville. Par rapport à Montréal, seul réel point de comparaison dont je dispose à ce stade de mon voyage, j'ai trouvé la ville un peu moins accueillante. Ce sentiment provient de zones résidentielles majoritairement peu charmantes et sans grand intérêt, et de détails tels que des feux de signalisation qui mettent trois jours à laisser passer les piétons, là où ils sont très réactifs à Montréal, ou encore d'un déneigement qui m'a semblé moins efficace. Néanmoins, une constante : la gentillesse des gens :)
J'ai tout de même pu y trouver de nombreuses jolies maisons colorées ainsi que plusieurs bâtiments historiques (souvent des églises, pour changer !).
Ce séjour de cinq jours avait lieu durant le Carnaval de Québec, festivités lancées en 1894. Parmi les diverses activités et manifestations proposées figurait un concours international de sculptures sur neige. Ce fut très intéressant et fascinant de suivre quasi quotidiennement la transformation en œuvres de blocs de neige faisant 2,40 mètres de hauteur, 1,80 mètres de largeur et 1,20 mètres de profondeur. Voici quelques-unes des sculptures réalisées :
À noter que Québec aura été le théâtre de ma première chute ! Avoir tenu plus de deux semaines avant de me retrouver les quatre fers en l'air, je n'en suis pas peu fier ! (Désolé, aucune photo de ce moment tragique de ma vie…)
Autre détour incontournable à proximité de Québec : la chute Montmorency, située à une dizaine de kilomètres de Québec. Celle-ci, particulièrement impressionnante, est haute de 83 mètres et possède à son pied un bassin profond de 17 mètres. Cela en fait la chute d'eau la plus haute de la province du Québec. A titre informatif, les fameuses chutes du Niagara ne sont hautes « que » de 57 mètres !
À son sommet se trouve un pont suspendu, qui relie les deux rives de la rivière Montmorency ; celui-ci offre un point de vu assez spectaculaire sur la chute ! À cela s'ajoute un escalier de 487 marches qui permet de rejoindre le bassin depuis les hauteurs. Ce passage est malheureusement fermé en hiver. Il existe bien l’alternative téléphérique, mais celui est payant. N'ayant point envie de dépenser mes piastres (terme, tiré de l'ancien français, utilisé par les québécois pour nommer le dollar canadien), j'ai opté pour une bonne heure et demie de marche, aller-retour, pour rejoindre le bassin par la route. En hiver, ce dernier est totalement gelé et permet d'accéder au pied de la chute. De quoi se sentir vraiment tout petit !
En prenant la direction de Québec, j'avais pour intention de poursuivre ma route vers l'est, pour y découvrir la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, etc. J'ai finalement renoncé à ce plan pour préférer « rentrer » à Montréal et ce, pour deux principales raisons :
Je décide donc de rebrousser chemin, toujours en auto-stop, pour m'installer à Montréal jusque la mi-mars. J'y chercherai alors un travail, afin de passer le reste de l'hiver un peu plus au chaud tout en gagnant un peu d'argent.
Je tiens enfin à remercier mon couchsurfeur Obinna ! Je devais initialement rester une nuit chez lui, puis deux, puis trois et serait finalement resté cinq jours, soit la totalité de mon séjour à Québec ! Juste assez longtemps pour avoir pu me rendre à deux reprises à la piscine avec lui pour lui apprendre à… flotter ! Il faudra que je repasse pour lui apprendre à nager ^^
« Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contente d'exister. »
– Oscar Wilde