Située à environ 200 kilomètres au sud de Cuba, la Jamaïque est une île de la mer des Caraïbes, dont la superficie équivaut à la région Île-de-France. Le pays et ses trois millions d'habitants sont indépendants et membre du Commonwealth depuis 1962. À l'instar du Canada, de l'Australie ou encore des Bahamas, la Jamaïque est une monarchie constitutionnelle qui reconnaît la reine Élisabeth II comme chef de l'État. On y parle par conséquent anglais et on y roule à gauche (fichtre, il va de nouveau falloir que je fasse super gaffe avant de traverser une rue !).
Le pays doit en grande partie sa renommée à son chanteur emblématique Bob Marley, au reggae et au mouvement rastafari. Aujourd'hui, la Jamaïque continue à faire parler d'elle grâce aux exploits de son sprinteur Usain Bolt. Impossible également de ne pas assimiler la Jamaïque à la consommation de cannabis, dont la légalisation sur l’île date de… 2015 !
À vrai dire, ce pays n'a jamais été l'une de mes destinations privilégiées, mais, de par sa proximité avec Cuba et sa culture très singulière, c'était pour moi l'occasion rêvée de m'y rendre. Me voilà donc parti pour six jours au pays de la « coolitude ». Yeh man!
Après une escale à Panama City (en toute logique, c’était complètement sur la route !), je débarque à Kingston, la capitale, sans avoir eu le temps de réserver un lit dans une auberge (en Jamaïque comme à Nassau, sans attributs féminins, impossible ou presque de pratiquer le Couchsurfing…). Et ça, ça ne plait pas vraiment aux agents de l’immigration qui me demandent de me rendre au guichet d’informations afin d’effectuer une réservation. Comme d’habitude, j’opte pour la solution la plus économique, quelles qu’en soient les modalités de confort. Autre fait nouveau pour moi : la prise de température corporelle à la douane. Ayant déclaré avoir voyagé dans plusieurs pays durant les six dernières semaines, et n’ayant pas de certificat international de vaccination, je dois m’y soumettre afin de garantir que je ne suis pas porteur de la fièvre jaune.
Avant ce passage à la douane, j’ignorais totalement l’existence de ce certificat international de vaccination. Celui-ci peut être exigé à l’entrée de certains pays et conditionne parfois la délivrance du Visa.
Les formalités douanières passées, je me dirige à la découverte de mon auberge. L'aéroport de Kingston étant légèrement à l'écarte de la ville, j'opte une nouvelle fois pour le bus, bien plus économique que le taxi : 150 JMD, soit un poil plus d'une Euro !
En arrivant à Kingston en milieu d'après-midi, après une heure de bus, ma première impression est très mitigée. J'ai vraiment le sentiment d'être de retour à Nassau, aux Bahamas : même climat, même atmosphère, mêmes voitures, mêmes bus, même conduite à gauche, même culture du klaxonne, même langue, une population noire, etc. Le dortoir que je découvre à l'auberge n'a pas le mérite de me rassurer : six lits plus ou moins miteux dans une tente de fortune, pas franchement propre, avec une forte odeur de renfermé, d'humidité. Qu'importe, ce n'est pas cher (15 USD la nuit), l'endroit est plutôt sympa, et je suis en Jamaïque bordel !
Pour mon premier jour de visite, je décide de me rendre tout d'abord à Port Royal, de l'autre côté de la baie de Kingston. Ce port, anciennement capitale du pays, est connu pour avoir été un repère de pirates au XVIIe siècle, avant d'être ravagé par un tremblement de terre en 1692. Les survivants migrèrent alors de l'autre côté de la baie, pour y fonder Kingston.
Aujourd'hui, la presqu'île est un sympathique village de pécheurs, bordée d'une belle plage de sable gris. Malheureusement relativement sale. Son principal point d'intérêt est le Fort Charles, construit en 1656, ce qui en fait le plus ancien de Jamaïque. La visite coûtant 10 USD, je n'y suis pas entré, ce qui fut certainement une erreur, au vu des commentaires assez élogieux à son sujet que j'ai pu lire à posteriori sur Internet.
Au final, je ne considère pas Port Royal comme un incontournable de Kingston, notamment de par le temps que j'y ai consacré pour m'y rendre (2h30 de bus aller-retour) et le peu de choses à y voir. Néanmoins, je pense ne pas avoir assimilé la portée historique de la ville. La visite du fort m'aurait probablement aidé en ce sens. C'est sûrement là l'une des limites du peu de temps que je consacre à me renseigner en amont sur les lieux que je décide de visiter.
De retour à Kingston, je me suis rendu dans le centre-ville. Au programme : déambulation dans les rues de la capitale, en passant par Ocean Boulevard, qui longe la baie, le Saint William Grant Park, le musée d'Histoire Naturel et le joli Emancipation Park. Bien que surchargée, la ville est assez agréable à parcourir, les jamaïcains semblent vraiment sympathiques.
Le National Heroes Park est également un incontournable de Kingston. Ce jardin botanique de cinquante hectares est plus intéressant pour sa quinzaine de monuments en l'honneur des héros de la nation que pour ses fleurs. On y retrouve notamment celle de Paul Bogle, rebelle jamaïcain qui s'est battu pour la justice au cours du XIXe siècle et dont le visage orne aujourd'hui les pièces de 10 cents.
Je me suis ensuite rendu dans la magnifique Devon House, maison au style colonial construite en 1881 par le premier millionnaire noir de l'île. Tout fermant très tôt en Jamaïque (avant 17h00), je n'ai malheureusement pas pu visiter la demeure et ai dû me contenter des jardins ouverts au public. Je n'ai pas été déçu pour autant : tout est parfaitement entretenu et fort agréable à parcourir. À noter que l'endroit accueille également une boutique de glaces, apparemment très renommée et très prisée des Kingstoniens.
Je ne dispose malheureusement pas de photos de la maison en elle-même, que je n'ai me semble-t-il… pas vue ! Je crois que j'ai été effrayé par une petite barrière qui en restreignait l'accès et que j'ai ensuite oublié la raison de ma venue dans ce lieu…
Enfin, comment évoquer Kingston sans parler du musée Bob Marley, situé au 56, Hope Road ! C'est ici que vivait l'artiste, avant sa mort le 11 mai 1981. Encore un endroit que je n'ai pas visité, un peu fortuitement cette fois. Bien que m'y étant rendu à deux reprises (la maison était située à 20 minutes à pied de mon auberge), j'y ai à chaque fois trouvé porte close (encore une sombre histoire d'horaires pas adaptés…). C'était néanmoins sans regret : l'entrée coûtant 25 USD et, d'après les retours qui m'en ont été faits, la demeure n'a rien de si exceptionnelle en soit. Rien qui justifie le tarif du moins. Je pense néanmoins que dans le cadre d'un voyage dédié à la Jamaïque, avec un budget plus conséquent, c'est un rendez-vous qu'il est difficile d'esquiver.
Après un peu plus d'une journée passée à Kingston, mon sentiment est un peu mitigé. J'ai eu du mal à percevoir l'atmosphère « cool » que j'attendais et n'ai pas trouvé la ville particulièrement intéressante.
« Au premier voyage on découvre, au second on s'enrichit. »
– Proverbe Touareg