À mon arrivée, il y a près de deux semaines, je n'étais resté que deux jours à La Havane, avant de partir pour Cienfuegos. Pas suffisamment pour en faire le tour. Je profite donc de ces dernières heures pour déambuler de nouveau dans les rues de la capitale cubaine et tout particulièrement dans l'agréable quartier de Vedado.
Premier lieu emblématique que je n'avais eu le temps de voir : la Plaza de la Revolución.
La Place de la Révolution est une vaste place qui s'étend sur 72 000 m², bordée sur son côté sud par le Mémorial José Martí ; à l'ouest par le Théâtre National de Cuba ; par le ministère de l'Intérieur et le musée de la poste au nord ; à l'est par la Bibliothèque Nationale José Martí.
Source : Wikpédia
Cette place est également intéressante à voir de nuit, lorsque les visages du Che et de Fidel Castro son illuminés.
Je me suis ensuite rendu au cimetière Christophe Colomb, le plus grand du pays avec ses cinquante-sept hectares. À titre de comparaison, le cimetière du Père-Lachaise à Paris couvre quarante-quatre hectares. La belle entrée principale laissait présager le meilleur. Malheureusement, l'admission étant de 5 CUC et n'ayant que peu de temps devant moi, je ne l'ai pas visité.
Autre lieu majestueux de La Havane : son université. Celle-ci est la plus ancienne de Cuba et l'une des plus anciennes d'Amérique. Si le complexe et ses infrastructures sportives sont largement visibles de l'extérieur, je n'ai pu accéder au bâtiment principal, l'accès étant obstrué par… une corde. Cela dit, il semble possible de la visiter, mais, une nouvelle fois par manque de temps, je n'ai pas vraiment cherché à y entrer.
Toujours dans le quartier de Vedado, je vous conseille de parcourir la belle avenue des Présidents, où l'on retrouve les statues d’illustres chefs d'État latino-américains. À son terme (côté sud), se trouve également le monument dédié à José Miguel Gómez, deuxième Président de Cuba.
Parmi les autres lieux d'intérêt à La Havane, je citerai notamment la sculpture de l'ancien Beatles John Lennon, située dans un parc à son nom, et l'avenue Salvador Allende, où l'on retrouve, entre autres, le centre commercial Plaza Carlos III, le parc Quinta De Los Molinos et la magnifique église du Sacré Coeur de Jésus.
Depuis La Havane, je vous conseille également les plages de l'est ou « Playas del Este », situées à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Celles-ci sont très prisées des havanais, qui s'y rendent le plus généralement en bus depuis la gare ferroviaire, contre 1 CUB (rappel : 1 CUB = 4 centimes d'Euro) !
Pour m'y rendre, j'ai également opté pour le bus. Première étape : trouver l'arrêt, situé un peu à l'écart. Deuxième étape : patienter, un bon moment (je m'y suis rendu durant un dimanche ensoleillé ; je n'étais donc pas le seul à vouloir piquer une tête). Troisième étape : se faire une place dans un bus transportant à vue de nez douze fois sa capacité maximale ! Quatrième étape : marcher encore un peu pour accéder au sable fin.
Un grand nombre de plages sont desservies par le bus. Ne sachant pas vraiment où aller, j'ai opté pour Santa Maria del Mar, sur des conseils obtenus dans le bus. Il semblerait qu'elle soit la plus populaire. Même si ça ne vaut pas une plage du Finistère Nord (impossib' !), celle-ci était tout de même assez jolie. Et, bien que bondée, j'y ai aperçu très peu de touristes. Malheureusement, ce jour-là, le vent soufflait très fort, le courant était très important. Allongé sur la plage, j'avais l'impression de me faire sabler comme une vulgaire caisse de voiture ! Difficile donc d'en profiter pleinement.
Il semblerait qu'en continuant un peu plus vers l'est il soit possible de trouver des plages bien plus jolies, telle que Playa Guanabo.
Après deux semaines passées à Cuba, j'ai eu l'occasion d'être surpris plus d'une fois. Voici une compilation de faits que j'ai découverts au sujet de Cuba durant ce voyage :
À Cuba, l'accès à internet demeure très marginal. Pour y accéder, il faut tout d'abord se procurer une carte prépayée via l'agence de télécommunications d'État « Etecsa » : 1,50 CUC pour une heure de connexion. Il faut ensuite se rendre dans un parc public pour capter un réseau Wi-Fi.
Or, ces agences se faisant rares (je n'en ai croisé qu'une, à Santa Clara), les revendeurs sont omniprésents aux abords des parcs. Toutefois, ne vous faites pas avoir : ceux-ci essayeront de vous échanger chaque carte contre trois-quatre CUC (voire plus !). Si vous ne trouvez pas d'agence, je vous conseille de vous rendre dans les grands hôtels qui revendent également les sésames, au prix de 2 CUC.
Ces
deux semaines passées à Cuba ont été extraordinaires, un vrai bond dans le
temps. Même si les cubains ont bien compris l’intérêt qu’ils doivent porter au
tourisme, même si c’est parfois un peu oppressant (j’ai dû entendre environ 28 572
fois le mot « taxi » !) et même si sous couvert d’un
renseignement ou d’une aide, il y a souvent quelque chose à vendre, ils sont
tous exceptionnels de gentillesse et de générosité. Le sentiment de sécurité,
omniprésent de jour comme de nuit, m’a également subjugué. Je n’ai jamais
ressenti la moindre gêne, je ne me suis jamais senti oppressé, observé, durant
ces deux semaines. Et ce sentiment est unanimement partagé par toutes les
personnes que j’ai rencontrées. Qui plus
est, je n’ai jamais eu l’impression de me retrouver dans des zones à vocation purement touristique (si ce n’est à Cayo Santa Maria, qui reste pour moi un lieu sans
intérêt) ; cubains et touristes semblent vivre en parfaite harmonie en
tous lieux.
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer : Cuba reste un pays très pauvre, très en retard. Un pays à part. Cela se ressent par exemple dans les supermarchés, ou l’approvisionnement est très hasardeux. Il est fascinant – pour un touriste – de voir un unique produit combler un rayon entier. Autre exemple marquant : dans les jours précédents mon arrivé, le pays a commencé à connaître des problèmes d’approvisionnement en essence « especial », conséquence de l’instabilité politique au Venezuela, pays dont Cuba dépend énormément. Au moment d’écrire ces lignes, ces problèmes subsistent, poussant le Gouvernement à puiser dans les réserves.
En outre, de par l’accès à internet facilité (et bien que très encadré et contrôlé), la jeunesse est désormais bien au courant de ce qu’il se passe hors des frontières et notamment aux États-Unis. Bon nombre d’entre eux aspirent à une vie meilleure et souhaitent ouvertement quitter le pays. J’ai également été interpellé de voir pas mal de cubains arborer le drapeau états-unien sur des t-shirts ou des casquettes. Celui-ci est également très présent sur les taxis, tout comme le logo de la marque Apple.
À
noter aussi qu’il y a une réelle préférence internationale dans ce pays. Les
touristes peuvent à priori tout se permettre ou presque, sans être réellement
inquiétés. Je ne me suis jamais senti oppressé par les règles, la police, la
propagande (bien présente), mais je ne doute pas qu’il en est tout autre pour
le peuple cubain. C’est un sujet délicat, que je n’ai jamais réellement osé
aborder avec mes hôtes. Cette préférence se constate également à la
pompe : le gouvernement à décréter que les ressources en essence « especial »
disponibles doivent être allouées aux véhicules touristiques. Tous les autres
véhicules doivent désormais fonctionner avec du carburant de base, moins pur
(dont l’approvisionnement semble moins problématique), quelles qu’en soient les
conséquences.
Enfin, si vous souhaitez vous rendre à Cuba, prévoyez au minimum deux semaines. Si vous y consacrez moins de temps, vous le regretterez sans aucun doute. Toutefois, si vous souhaitez découvrir la totalité du pays, un minimum de trois semaines est de rigueur. Dans tous les cas, je recommande très chaudement ce pays ! Et le plus tôt sera le mieux. En effet, la mutation de Cuba suite au réchauffement de ses relations internationales est déjà très palpable : accès à internet facilité, voitures neuves, augmentation des prix, etc. Dans l’ensemble, une très bonne chose pour les cubains, mais probablement un peu moins pour les touristes espérant découvrir un pays où le temps semble s’être arrêté.
À titre informatif, hors billets d’avion, ces deux semaines à Cuba m’ont coûté 750 €. J’ai souvent négocié (et il faut le faire !), surtout pour les logements, j’ai très peu fréquenté les restaurants et les bars et j’ai fait peu d’excursions payantes.
« Qui voyage ajoute à sa vie. »
– Proverbe Berbère
Comme toujours très bon article, avec un petit résumé agréable et des conseils pleins de sens, qui rendent ton récit intéressant, intriguant et ton public jaloux...
En revanche je ne te félicite pas pour la citation qui est exactement la même que ton article sur Fort Lauderdale... Une MAJ serait appréciée :)