L'archipel des Bahamas (ça parle beaucoup d’archipels depuis quelques étapes !) est constitué de dix-sept îles principales. La capitale, Nassau, se trouve plus au moins au centre, sur une île nommée « New Providence ». La seconde ville du pays, Freeport, se trouve plus au nord, sur une île plus importante nommée « Grand Bahama ».
La monnaie en vigueur est le dollar bahaméen (BSD), strictement indexé sur le dollar américain (USD). Dans les faits, les deux monnaies sont utilisées sur l’île : il est possible de payer en BSD et de se voir rendre la monnaie en USD.
Les Bahamas sont une ancienne colonie britannique. Ils en ont conservé la langue, mais également la conduite à gauche. Il est néanmoins amusant de constater qu’au moins la moitié des véhicules ont leur volant… à gauche (souvent ceux importés des États-Unis).
D’après ce qui m’a été rapporté, une grande majorité des bahaméens (au moins 70 %) travaille pour le gouvernement (police, armée, santé, etc.). Le reste travaillant pour le tourisme, principale source de revenus du pays.
Enfin, le pays compte de nombreux casinos, très prisés des étrangers et… strictement interdits aux bahaméens !
Je vais parler « des Bahamas » en règle générale en ayant vu qu'une petite partie de ce pays, à savoir sa capitale. Néanmoins, bien qu’ayant conscience que les autres îles ont certainement bien d’autres choses à apporter, j’imagine que la culture reste sensiblement la même et que la capitale est supposée être relativement représentative.
Avant d’arriver à Nassau, dans mon esprit, les Bahamas étaient synonymes de paradis sur terre (paradis fiscal aussi…), plages de sable fin, eau turquoise, etc. Et, pour changer, j’arrive là-bas sans en savoir d’avantage.
Si vous êtes un homme, oubliez le couchsurfing aux Bahamas ! Si vous êtes une femme, vous ne devriez avoir aucun problème à trouver un hôte.
Après avoir contacté de nombreuses personnes sur place, j’ai la majorité du temps obtenu aucune réponse, et, au mieux, obtenu des refus. Il s’est avéré qu'une voyageuse rencontrée à Miami se rendait également à Nassau à ce moment-là. Elle a contacté les mêmes personnes, et n’a eu aucun mal à y être hébergée par des gens supposés être hors du pays à cette période…
Arrivé à l’aéroport en soirée, l’unique moyen de me rendre en ville était de prendre un taxi pour environ 25$ (j’ai réussi à faire baisser à 20, mais c’était toujours trop !). Je me suis rendu à pied dans une station-service non loin, pour essayer d’y faire du stop : assez rapidement, un « ancien » accompagné d’une fille d’une trentaine d’années acceptent de me déposer au centre-ville. Théoriquement pour rien. Théoriquement, car, une fois arrivés à destination (à savoir l’hôtel le moins cher que j’avais pu trouver), ils me demandent 10$… Pas vraiment moyen de discuter, je préfère payer et éviter tout problème alors que je viens juste d’atterrir (et puis, c’était toujours moins cher que le taxi !).
L’hôtel que j’avais choisi pour ma première nuit, et qui l’est resté durant mes cinq nuits aux Bahamas, était l’Orchard Garden Hotel. Il semblerait qu’il soit effectivement le moins coûteux de l’île. Dans un dortoir, la nuit est normalement de 30$. Y restant cinq nuits, j’ai obtenu un rabais à 25$. Ça reste raisonnable (impossible de trouver un lit à moins de 40$ ailleurs), mais à ce prix-là, il ne faut pas être exigent sur la qualité et la propreté !
Le lendemain matin, en quête d’une laverie, mon GPS m’aventure dans ce qui s’est avéré être un quartier pas très fréquentable (pour ne pas dire pas du tout). C’est à peu près à ce moment-là que j’ai réalisé que derrière « Bahamas », il n’y a pas forcément qu’une carte postale. Il m’a été confirmé le soir-même que le quartier en question était fortement à éviter. Qui plus est, il m’a été vivement déconseillé, à plusieurs reprises, de me balader de nuit, ou de rentrer du centre-ville à pied. Unique solution pour sortir : payer 30$ de taxi aller-retour. Non merci.
Ok, donc les Bahamas, c’est cher, et ce serait – devenu – dangereux et fortement corrompu.
À défaut de pouvoir découvrir la vie nocturne aux Bahamas (ce qui m’aura quand même permis d’économiser de l’argent, je pense), j’ai profité des journées pour me balader aux alentours, souvent à pied, parfois en bus.
Il y a de nombreuses lignes de bus sur l’île de New Providence. Néanmoins, il m’a été impossible de trouver un plan détaillé de ces lignes. Internet propose uniquement un listing avec les principales rues empruntées. De la même manière, il n’y a pas d’horaires : les mini-bus (20/25 places) circulent d’environ 7h00 à environ 19h00, portes ouvertes ! Enfin, il est possible de monter dans un bus n’importe où sur la ligne ; de la même manière, dire « bus stop » permet d’en descendre à tout moment. Un trajet coûte 1,25$.
Au nord de l’île, on retrouve le centre-ville de Nassau, où s'amassent des centaines de touristes tout juste descendus des bateaux de croisière, amarrés à quelques mètres (il y en avait en permanence quatre ou cinq durant tout mon séjour !). La principale rue n’a que peu d’intérêt : on y retrouve quasi exclusivement des boutiques de souvenirs et des bijouteries (les prix seraient détaxés). Sans oublié un Burger King : il ne faudrait pas dérouter tous ces gastronomes du pays de l'oncle Sam ! Enfin, à quelques pas, se trouvent les Rawson Square et Parliament Square, ainsi que l’enceinte de la cour suprême des Bahamas. Plus intéressant.
Non loin, vers le sud, il est possible d’emprunter Queen's Staircase, un passage ombragé suivi de quelques marches, bordées d’une petite cascade, donnant accès à Fort Fincastle, fortification construite par les britanniques à la fin du XVIIIe siècle. Il est possible d’y entrer pour 1$. À l’intérieur, rien de vraiment intéressant, si ce n’est la vue sur la ville. Les escaliers en revanche sont vraiment sympathiques, l’endroit est paisible et dénote avec le reste de la ville.
En longeant la côte vers l’ouest, on accède tout d’abord à un McDonald (sic) puis à la belle plage de Western Esplanade Beach, offrant une belle vue sur les bateaux de croisière. En poursuivant, on croise bon nombre de petits cabanons proposant de la nourriture bon marché. Pour mon déjeuner, j’ai préféré marcher encore un peu, jusqu’à l’entrée d’Arawak Key, où l’on retrouve une bonne douzaine de restaurants le long d’un quai de pêche. Ceux-ci proposent tous sensiblement les mêmes mets à prix raisonnables, à commencer par du poisson frit, spécialité locale. C’était bon, sans plus. Encore un peu plus loin, je suis arrivé à Saunders Beach, plage sans intérêt majeur.
Enfin, de l’autre côté du centre-ville, en longeant la côté vers l’est, l’on peut croiser une marina et son restaurant de standing ainsi que quelques belles demeures. On arrive ensuite sur un village de pêcheurs, construit de bric et de broc et enfin sur la plage Montagu Beach. Désertée des touristes et située à cinq minutes à pied de mon « hôtel », celle-ci aurait pu s’avérée être l’endroit idéal à la baignade ! Malheureusement pour moi, dès mon premier jour, j’ai pu constater la présence d’une raie depuis un ponton non loin. Dissuasif.
La principale attraction touristique de New Providence est Paradise Island, et, plus particulièrement, son complexe touristique Atlantis. L’île est accessible via un impressionnant pont, payant (sauf pour les piétons) (en réalité il y en a deux, similaires : l’un pour s’y rendre, l’autre pour en revenir).
Atlantis Paradise Island est un gigantesque club de vacances composé principalement d'un parc aquatique, d'un immense casino (le plus grand des Caraïbes), un hôtel luxueux de 2317 chambres, 11 piscines, 17 restaurants et snacks, une marina et un golf 18 trous.
Source : Wikipédia
Ouvert en 1998, Atlantis est effectivement un complexe démesuré, où tout semble fait pour dissuader les vacanciers de s’aventurer à l’extérieur. Force est de reconnaitre que l’endroit, devenu emblématique de New Providence, est majestueux et particulièrement bien aménagé. J’ai pris plaisir à m’y perdre, en essayant de déjouer « la sécurité » (très facilement…), pour accéder à des endroits à priori réservés aux résidents, tel que l’aquarium et les piscines.
Plus à l’est de Paradise Island se trouve la grande plage de Cabbage Beach. C’est certainement la plus belle que j’ai pu trouver à New Providence. Une vraie belle plage, certainement plus représentative des Bahamas. Et… il n’y avait personne !
Enfin, non loin et en bord de route, se trouve un joli jardin à la française, privé mais accessible au public, dans lequel se trouve un cloître augustinien datant du XIVe siècle. En réalité, celui-ci a été « importé » de France par l’homme d’affaires propriétaire de l’île et à l’origine du complexe touristique, puis reconstruit à cet endroit en 1969. Joli, très joli. Mais français.
À une petite demi-heure de bateau de Nassau, il est possible d’atteindre Blue Lagoon Island, une petite île pour touristes avec son lagon, ses pédalos, ses hamacs, ses spectacles de dauphins, ses deux-trois plages, ses balades en Segway, etc. Contre un peu moins de 70$ (prix minimum), je m’y suis rendu durant environ cinq heures, espérant y trouver enfin LA plage.
Lorsque je m’y suis rendu, il y avait relativement peu de monde. L’endroit est vraiment charmant, paisible. Mais, encore une fois, j’ai été un peu déçu par les plages, et plus particulièrement par l’impossibilité de réellement profiter de la baignade. En effet, dès lors que l’on entre dans l’eau, on retrouve quasi systématiquement un fond rocheux particulièrement désagréable (et dangereux). J’espérais également profiter du masque et du tuba qui m’avaient été prêtés pour admirer les fonds marins. J’ai, au mieux, pu apercevoir quelques poissons. Et beaucoup de cailloux. À cela s’ajoute la vision des dauphins tournant en rond dans leur cage, dès leur labeur achevé. Bref, cela ne valait pas les 70$ déboursés.
Jusqu’ici, malgré mon discours contrasté, j’ai pris soin de ne montrer que de belles photos de Nassau et de ses environs. La réalité est toute autre :
Cette étape a été assez compliquée à rédiger, car il m’est difficile de décrire et mettre en avant une île où j’ai quasi systématiquement été dérangé par quelque chose : l’insécurité, la difficulté de faire confiance aux locaux, le constat d’une île à l’abandon, d’une île sale (excepté dans les endroits strictement dédiés au tourisme), le constat d’un tourisme de masse qui ne conservera pour seule vision des Bahamas ses eaux turquoises et ses plages de sable fin, aperçus depuis le haut de la cabine du bateau de croisière sur lequel ils voyagent ou, au mieux, depuis l’immense complexe hôtelier dans lequel ils résident. Dès lors que l’on s’éloigne un tout petit peu du centre-ville, le constat est vraiment désolant, loin, très loin de la carte postale que j’imaginais. Il ne faut pas oublier également que les Bahamas sont supposés être un pays relativement riche.
Avant de partir, s’il vous reste des dollars bahaméens, vous pouvez très facilement les échanger contre des dollars US (qui auront bien plus de chances de vous être utiles dans le futur). Pour ma part je me suis rendu dans des magasins d’alcool ayant pignon sur rue, en demandant un simple échange, sans rien acheter.
En me rendant aux Bahamas, je n’avais pas de réelles
attentes, mais j’ai découvert un pays assez creux, dans lequel la culture de la
malbouffe américaine est fortement ancrée (le taux d’obésité doit être hallucinant,
surtout chez les filles) et sans réel intérêt. Même si je sais avoir partagé ce
sentiment avec quelques voyageurs européens croisés sur place, il m’est important de
souligner que ce n’est que mon expérience. Mais je ne pourrai conseiller
de s’y rendre. Pour le même prix, je pense qu’il y est possible de voyager dans
des destinations bien plus intéressantes et accueillantes. Je pense que le
voyage c’est aussi cela : des déceptions.
« La déception n'est peut-être qu'une catégorie du merveilleux. »
– Pascal Bruckner