Ahhh, les Everglades ! Qui n'en a pas entendu parler ?! Cette formidable réserve qui s'étend sur plus de 6100 km² renferme le plus vaste milieu naturel subtropical des États-Unis. Plus de 350 espèces d'oiseaux, environ 300 espèces de poissons d'eau douce ou salée, 40 espèces de mammifères et 50 espèces de reptiles y vivent selon la page Wikipédia consacrée. Parmi celles-ci, il est connu que l'on y retrouve alligators et crocodiles (c'est d'ailleurs le seul endroit de la planète où ces deux espèces cohabitent). Mais saviez-vous que les Everglades abritent également des lamantins et des panthères de Floride ? Ces dernières sont d'ailleurs menacées par le trafic routier, qui tue chaque année plusieurs individus. Il n'en resterait aujourd'hui qu'une cinquantaine.
Pour parcourir ce parc immense, je n'ai réellement eu d'autre choix que de louer une voiture. Pas d'extravagance cette fois-ci, je suis parti sur une petite Nissan Sentra (on trouve difficilement plus petit ici…), pour 40 USD la journée, carburant compris.
Le parc comprend quatre « visitor centers » (centre d'informations) principaux, ouverts tous les jours de l'année, où l’on retrouve à chaque fois des chemins de balade voire de randonnée : Gulf Coast à l'ouest, Flamingo au sud, Ernest F. Coe au sud-est et Shark Valley au nord-est. Ce dernier étant la plus proche de Miami, c'est celui que j'ai logiquement choisi. Une fois sur place, petite surprise : l'entrée pour une véhicule est facturée 25 USD (en réalité, j'ignorais que c'était un parc national…). Le principal point d’intérêt du lieu est sa tour d'observation, située à… 24 kilomètres. Y aller à pied : on oublie ! Il est possible de louer des vélos, pour 8 USD de l'heure. Ultime solution : un petit train, avec visite commentée, pour 25 USD. Le choix était vite vu : j'ai posé mes fesses dans le wagon !
Durant deux heures, un guide nous explique l'historique du parc, son utilité, sa biodiversité, ses dangers, etc. Et il le fait très bien (pour peu que l'on comprenne l'anglais) ! Il nous fait tout d'abord remarquer que, contrairement à l'imaginaire collectif, la majorité du parc est asséchée durant la saison sèche et est alors principalement constituée d'étendues herbeuses et non de mangrove.
Sur le chemin aller, on observe quelques tortues, plusieurs oiseaux (le véhicule s'arrête à chaque fois pour nous laisser le temps de contempler) mais aucun dangereux crocrodile ne montre le bout de son museau ! C'est finalement en arrivant au pied de la tour d'observation que l'on croise les premières écailles, tapies dans la mangrove.
C'est en haut de la tour que l'on prend réellement la mesure de l'étendue du parc (malgré le fait que l'on n'en aperçoit qu'une infime partie) et de sa biodiversité. Au pied de celle-ci, il est en effet possible d'observer la cohabitation d'alligators, échassiers, poissons, tortues et oiseaux. Fascinant.
Si vous vous y rendez, je vous conseille de prendre un peu de temps pour arpenter les alentours de la tour, où l'on peut également admirer toute la richesse de cette réserve.
Si vous ne souhaitez pas vous rendre jusque la tour d'observation, il existe deux-trois chemins de promenade à l'entrée du site. Vous n'y verrez probablement pas une faune aussi riche, mais ça vous permettra d'économiser 25 USD (ou 50, si, comme moi, vous devez payer l'entrée à votre dinosaure de compagnie).
Cette visite de la Shark Valley m'aura au final coûté 50 USD (25 pour le véhicule + 25 pour la visite guidée en petit-train). Bien que très intéressante et enrichissante, je trouve que c'est tout de même un budget très conséquent, qui peut s'avérer encore d'avantage si vous voyagez en famille. J'ai réellement apprécié cette visite, mais, même avec du recul, ne parvient pas à déterminer si le prix demandé est juste ou non.
Quoi qu'il en soit, je poursuis ma visite des Everglades vers l'ouest, en empruntant une route secondaire (la Loop Road), que j'espère plus intéressante que l'itinéraire principal. Ce n'était ni une bonne, ni une mauvaise idée : je me suis retrouvé sur un chemin de terre, relativement monotone, ralentissant ma progression, mais j'ai tout de même pu observer deux rapaces et quelques lieux envoûtants.
J'arrive finalement à Everglades City, au nord-ouest du parc. Là, j'ai prévu de faire un tour en hydroglisseur. Cette activité, bien qu'onéreuse, est un incontournable lors d'une visite du parc. Après une rapide comparatif des prix, j'ai opté pour Captain Jack's Airboat Tours, situé à l'entrée de la ville : 42 USD (hors pourboires), pour une heure de « ballade ». Et franchement, je n'ai pas été déçu du voyage !
Première surprise : deux dauphins, une mère et son petit, qui ont apparemment élu domicile à proximité. C'est toujours plus sympa d'observer des dauphins en liberté qu'en captivité !
S'en suit près d'une heure de déambulation dans la mangrove, avec quelques petites pointes de vitesses bien placées. Un micro-casque permet d'écouter les explications du capitaine et de communiquer avec lui et les autres passagers, mais également d'atténuer le bruit assourdissant de la machine.
Quelle que soit la qualité des photos, je pense que seules les vidéos peuvent donner une idée de la beauté de ce labyrinthe et de l'intérêt de le parcourir en airboat :
Remis de mes émotions, j'ai prends le chemin du retour vers Miami, en effectuant une ultime pause technique au Cypress Oasis Visitor Center. Bien m'en a pris, puisque j'y ai découvert une petite rivière grouillante d'alligators, à un mètre de la route, avec balcon aménagé permettant de les admirer en toute tranquillité. Et le tout, gratuitement !
Bien que coûteuse, cette visite des Everglades s'est avérée extraordinaire. Pouvoir observer un tel écosystème à quelques kilomètres de Miami est vraiment exceptionnel et à ne manquer sous aucun prétexte ! Si vous souhaitez vous y rendre, je vous conseille de le faire durant la période sèche, en hiver. En effet, en été, de nombreuses zones deviennent inondées du fait de très fortes précipitations (chaque tempête pouvant apporter jusqu'à 300 mm d'eau !).
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
– Marcel Proust